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La majorité gouvernementale a enfin sa charte. Annoncé pour le mois de novembre, ce document qui se veut un cadre de référence politique et moral régissant l’action commune de l’Exécutif a été finalement acté hier par les chefs des trois partis politiques membres de la coalition gouvernementale. «La signature de cette Charte de la majorité n’est pas une fin en soi. C’est un moyen de pousser l’action gouvernementale et parlementaire au plus fort de son efficacité, de sa rentabilité et de son efficience. Chose qui ne peut se réaliser sans un partenariat réel pour un projet politique et de développement commun dont nous supporterons, en toute équité et solidarité, les coûts éventuels aussi bien que les bénéfices attendus», souligne le président du RNI, Aziz Akhannouch.
La Charte de la majorité a été signée hier à Rabat par Aziz Akhannouch, président du Parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), et Nizar Barka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI). La cérémonie de signature s’est déroulée au siège du RNI, en présence du président de la Chambre des représentants, de plusieurs ministres et parlementaires ainsi que des membres des bureaux politiques et des comités exécutifs des partis politiques.
Fruit d’un effort collectif et coordonné des différentes composantes de la coalition gouvernementale, cette Charte vise essentiellement à renforcer, à structurer et à harmoniser les mécanismes de travail des composantes de la majorité, que ce soit dans le cadre de l’action gouvernementale ou parlementaire.
Cette charte a également la particularité d’intégrer une dimension territoriale et partisane dans la gestion et les modalités de travail de la majorité. «C’est un moment politique déterminant porteur de plusieurs messages, dont le plus saillant est le lancement d’une nouvelle expérience politique avec une culture managériale différente, des priorités claires et un agenda précis dans le temps», affirme Aziz Akhannouch dans une allocution prononcée à l’occasion de la cérémonie de signature. Cette expérience, poursuit-il, ouvre une nouvelle perspective basée sur la coopération constructive et le respect mutuel entre les composantes de la majorité. Elle constitue aussi une rupture avec certaines anciennes pratiques ayant empêché les institutions de la coalition de s’élever au niveau d’instances de conception de solutions.
«La signature de cette Charte de la majorité n’est pas une fin en soi. C’est un moyen de pousser l’action gouvernementale et parlementaire au plus fort de son efficacité, de sa rentabilité et de son efficience. Chose qui ne peut se réaliser sans un partenariat réel pour un projet politique et de développement commun dont nous supporterons, en toute équité et solidarité, les coûts éventuels aussi bien que les bénéfices attendus», souligne le président du RNI.
Ainsi, cette contractualisation politique et éthique scelle l’engagement des composantes de la coalition pour la concrétisation des objectifs tracés dans le programme gouvernemental, mais aussi des engagements électoraux, dans un esprit de responsabilité et de solidarité. Ce à quoi s’engage le PAM Convaincu qu’une équipe harmonieuse et solidaire est la seule voie pour mener une action gouvernementale efficiente et accélérer la mise en œuvre des réformes et des chantiers de développement du pays, le PAM s’engage à incarner l’identité d’une majorité gouvernementale solidaire et de donner corps à sa volonté commune, tout en faisant montre d’une vigilance et d’un engagement sans précédent, mais aussi d’une abnégation partisane totale, le tout au service de l’intérêt général. «Nous veillerons à être un des piliers d’une majorité politique constituant une union gouvernementale homogène, efficiente et efficace, inédite dans la vie gouvernementale au pays», promet Abdellatif Ouahbi.
S’adressant au Chef du gouvernement, le responsable partisan a assuré que sa formation politique sera une force de proposition éclairée et un mécanisme d’exécution fort et engagé au sein du gouvernement et du Parlement. «Nous sommes conscients que nous n’avons droit ni à l’erreur ni l’indécision, ni encore aux calculs étriqués», affirme-t-il. «La responsabilité politique au sein de la majorité gouvernementale n’a qu’un seul sens pour nous : la préservation des intérêts de la Nation et la satisfaction des attentes des citoyens, à travers des moyens plus qualitatifs et efficients, afin de hisser notre société au niveau auquel aspirent l’ensemble des Marocains. Et ceci ne peut se faire qu’à travers une majorité gouvernementale homogène et forte», ajoute-t-il.
Une Charte pour l’intelligence collective selon l’Istiqlal «Cette charte que nous signons, et qui était prête avant l’adoption du programme gouvernemental, constitue une étape essentielle pour l’activation de l’intelligence collective des composantes de la majorité», déclare pour sa part Nizak Baraka.
Soulignant le dynamisme qui a marqué le travail de la coalition gouvernementale depuis sa formation à ce jour, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a indiqué que la mise en place de cet engagement traduit une volonté commune de travailler de manière collective, organisée et dense. «Nous formons une seule équipe dotée d’une forte volonté qui nous pousse à unifier nos efforts et à être solidaires pour affronter les défis qui, faut-il le préciser, sont nombreux», assure-t-il. «Cette Charte décline par ailleurs la volonté commune de nos partis respectifs d’être à l’écoute de la société et de répondre à la volonté populaire qui nous a placés au-devant de la scène politique nationale et nous a choisis comme alternative démocratique pour mener cette nouvelle phase», poursuit-il.
Et de rappeler que «la crise liée à la pandémie et ses effets négatifs nous poussent dans nos retranchements dans un contexte économique difficile où les marges de manœuvre se sont rétrécies et le seuil des revendications et des attentes sociales s’est élevé». «À cet égard, nous sommes tenus de miser sur l’esprit de cette Charte et les mécanismes qu’elle offre afin de transformer les retombées de la pandémie en opportunités pour regagner la confiance, ressusciter l’espoir et consolider les piliers de l’État social», conclut M. Baraka.
