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Cybersécurité : Il y a un manque de préparation de l’infrastructure technologique dans le public comme le privé, affirme Dan Brahmy

A l'instar des autres pays, Le Maroc est une cible de cyberattaques et des fake news. C’est un marché intéressant pour les hackers. C’est ce qu’a affirmé l’expert de cybersécurité, Dan Brahmy, CEO & Co-fondateur de la startup israélienne Cyabra. En guise de solution, il note la nécessité de développer des ressources en matière de cybersécurité que ce soit en interne ou en outsourcing.

Cybersécurité : Il y a un manque de préparation de l’infrastructure technologique dans le public comme le privé, affirme Dan Brahmy
Ph : Sradni

« Dans chaque nouvelle invention révolutionnaire, il y a des organisations et des acteurs malicieux qui vont essayer de trouver la faille au sein de l’infrastructure et d’y avoir accès pour des objectifs commerciaux, de pouvoir ou d’image. Ces attaques n’affectent pas uniquement les entreprises et les organisations, mais aussi les internautes, les consommateurs et utilisateurs des plateformes en ligne », affirme Dan Brahmy, CEO & Co-fondateur de la startup israélienne Cyabra spécialisée dans le domaine de la cybersécurité et des DeepFakes.

L’invité de la première rencontre du cycle de conférences « Morocco 21 », organisée autour de la cybersécurité et la protection contre les fake news, fait observer que derrière les flux d’information qui défilent sur ces plateformes, ces acteurs vont essayer d’influencer nos opinions, que ce soit lié aux recherches et informations qui nous intéressent ou pas et c’est là où réside la menace. Car, le fait de ne pas connaître les sources, la nature et l’intention de ces acteurs, qui utilisent aujourd’hui ces plateformes comme des armes, soulève beaucoup d’interrogations, surtout que les internautes ne sont pas forcément bien informés et éduqués comme les sociétés technologiques, ou les agences gouvernementales, a-t-il expliqué.

« Parmi les types de cas d’études que nous voyons aujourd’hui, les plus importants sont ce qu’on appelle l’influence locale et l’influence étrangère, la manipulation de campagnes marketing et digital, mais aussi les fraudes au CEO. Ces fraudes permettent grâce aux technologies de falsifier du contenu visuel ou écrit pour influencer les décisions ou manipuler les personnes à des fins données », a-t-il indiqué, ajoutant que les dégâts des fake news sur l’économie mondiale sont estimés à près de 80 milliards de dollars chaque année, selon une étude publiée fin 2019.

« Ce chiffre ne représente que les résultats de l’étude menée par une université avec des fintechs et des organisations non-gouvernementales, c’est dire l’ampleur de cette menace aujourd’hui », a déclaré l’entrepreneur, qui a co-fondé Cyabra afin de mesurer l’impact et l’authenticité des contenus qui sont publiés sur les médias sociaux. L’enjeu est de proposer un mécanisme de filtrage pour les entreprises et les organisations publiques pour détecter la désinformation dans les conversations en ligne.

« Le seul moyen de pouvoir remédier à ce type de menaces est de mesurer l’impact de l’effet boule de neige et la prolifération des sujets en ligne et d’arriver à vérifier l’authenticité des acteurs impliqués dans cette démarche et du contenu véhiculé », a souligné Dan Brahmy. Selon lui, les médias sociaux ont un intérêt commercial derrière la prolifération de la propagande, c’est pourquoi la solution ne peut pas venir de l’intérieur de ces plateformes. Car, l’équation consiste à avoir un maximum d’interactions avec les contenus publiés pour générer plus de bénéfices.

Toutefois, l’expert assure qu’il existe des astuces pour faire face à ces flux de contenus, en tant qu’internaute d’abord. « Il s’agit en premier lieu de se poser la question : est-ce réel ? Ensuite, il faut lire les commentaires et les réponses, car ils permettent de renseigner sur la nature et les intentions des acteurs derrière ces contenus, puis il faut suivre les sources d’information professionnelles », a-t-il précisé.

S’agissant des organisations, le cofondateur de Cyabra a relevé qu’il y a un manque de préparation par rapport à l’infrastructure technologique dans le public comme le privé, que ce soit au Maroc, en France ou aux Etats-Unis. « Le Maroc n’est qu’une cible parmi tant d’autres à ce genre de menaces, parce que c’est un marché intéressant pour les hackers. Quand il y a des failles, il y a des bénéfices pour ces acteurs malicieux. D’où le besoin d’opérer une évolution dans ce domaine », a averti l’expert de cybersécurité, notant la nécessité de développer des ressources en matière de cybersécurité que ce soit en interne ou en outsourcing. Par ailleurs, l’intervenant a noté que le choix du Royaume de nommer une ministre en charge de la transition numérique est un énorme pas pour devenir un leader dans ce type de transformations et qu’il faut continuer sur cette voie.

Le cycle de conférences « Morocco 21 », lancé par News Com Africa Holding, vise à approfondir la réflexion et le partage de savoir-faire dans la construction du Maroc de demain. Au cœur de ce nouveau concept se trouve le nouveau modèle de développement, lancé par S.M. le Roi Mohammed VI et dont l’objectif est de permettre à la société marocaine de réaliser son plein potentiel face aux défis et aux opportunités de ce 21ème siècle. Ce nouveau rendez-vous permettra d’enrichir le débat avec un savoir-faire international de haut niveau, dans la perspective de mettre en œuvre les recommandations proposées dans le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD).

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