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Élections du 8 septembre : couvertures, accès aux médias, plaintes, représentation des femmes et des jeunes… la HACA fait le point

La Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) vient de rendre publiques les données chiffrées relatives à la couverture des élections législatives, régionales et communales générales du 8 septembre 2021 par les services radiophoniques et télévisuels. Couvertures audiovisuelles, accès aux médias, plaintes, représentation des femmes et des jeunes, fausses informations… la HACA fait le point sur le respect des règles et normes relatives à la garantie du pluralisme de l’expression politique.

Élections du 8 septembre : couvertures, accès aux médias, plaintes, représentation des femmes et des jeunes… la HACA fait le point
Conseil supérieur de la communication audiovisuelle.

Une seule plainte en lien avec la couverture audiovisuelle
Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) n’a été saisi que d’une seule plainte, déposée par un parti politique participant aux élections générales du 8 septembre 2021 à propos d’un contenu électoral diffusé par une chaîne de télévision publique le jour du scrutin. La Haute Autorité de la communication audiovisuelle indique dans un communiqué que le CSCA a statué sur cette plainte et a notifié sa décision au parti plaignant et à la chaîne de télévision concernée. Le Conseil a également décidé de traiter un certain nombre d’auto-saisines concernant divers programmes de radio et de télévision, dont certains diffusés pendant la période électorale et d’autres le jour du scrutin, ajoute la même source. Toutes ces émissions comportaient des écarts par rapport aux règles édictées par la décision du Conseil supérieur relative à la garantie du pluralisme de l’expression politique dans les services de communication audiovisuelle pendant les élections législatives, régionales et communales générales de 2021, précise-t-on.
Le communiqué de la HACA, publié à l’issue de la compilation et la synthèse de toutes les données chiffrées relatives à la couverture des élections législatives, régionales et communales du 8 septembre dernier, présente les principaux résultats et constats du rapport final de suivi par la Haute Autorité. Ce rapport, disponible sur le site de la HACA, a été établi sur la base des règles et normes de la décision du CSCA relative à la garantie du pluralisme de l’expression politique dans les radios et télévisions lors des élections. Ses conclusions principales sont les suivantes :

Adaptation des grilles de programme
La couverture des élections législatives générales, régionales et communales de 2021 a été assurée par 80% des services de radio et de télévision, publics et privés, composant le paysage audiovisuel national. Ainsi, 5 télévisions et 15 radios publiques ainsi qu’une télévision et 12 radios privées ont participé à la couverture des élections législatives générales, régionales et communales de 2021, contribuant à la promotion de la participation et de la mobilisation citoyenne lors de ce processus électoral. Ces radios et télévisions ont programmé 2.238 nouveaux programmes dédiés aux élections – totalisant 458 heures d’antenne – en rapport avec les différents aspects et thèmes du processus électoral.

Complémentarité entre médias audiovisuels publics et privés
Dès le début de la période électorale, le 1er août 2021, les chaînes de radio et de télévision publiques ont adopté une programmation spécifique comprenant plusieurs émissions consacrées aux élections. En revanche, la majorité des services de radio et de télévision privés n’ont commencé leur programmation électorale qu’après le début de la campagne officielle (à partir du 26 août 2021). Cet apport en programmes d’information et de débat a permis d’atteindre une certaine complémentarité entre l’information offerte par le secteur public et celle des opérateurs privés.

Accès des partis politiques aux médias
En dehors des programmes de la campagne électorale officielle, qui sont réglementés par le décret n° 2.11.610 du 4 novembre 2011 (interventions directes à la radio et à la télévision, couverture des rassemblements électoraux et interventions des représentants des partis dans les journaux télévisés), il incombe au CSCA de fixer les normes d’accès équitable des partis politiques participant aux élections aux médias audiovisuels, et ce en tenant compte de deux éléments :
• La répartition des partis politiques en trois catégories, sur la base de leur représentation parlementaire, chacune d’entre elles devant recevoir respectivement 50, 30 et 20% du temps d’antenne des programmes de la période électorale.
• La répartition du temps d’antenne alloué à chacune des trois catégories, à parts égales entre les partis politiques appartenant à la même catégorie.
Ainsi, la première catégorie de partis, constituée des six formations disposant d’un groupe au sein de l’une des deux Chambres du Parlement, a bénéficié de 47% du temps d’antenne global alloué aux partis politiques participant au scrutin. Les neuf partis représentés au Parlement, mais n’ayant pas de groupe propre, dans la deuxième catégorie, ont bénéficié ensemble de 29% du temps d’antenne global. Il en ressort que le temps d’antenne effectivement utilisé par les parties dans ces deux catégories est très proche des quotas prévus par la décision du CSCA, fixés respectivement à 50 et 30%.
La troisième catégorie, composée de 17 partis politiques non représentés au Parlement, a bénéficié de 24% du volume global de temps d’antenne. Cette proportion dépasse le quota de 20% prévu par la décision du Conseil supérieur pour cette catégorie. Ce surplus est dû aux radios privées qui ont beaucoup sollicité les représentants de ces formations.
Quant à la répartition égale du temps d’antenne entre les partis appartenant à une même catégorie, certaines disparités ont été constatées dans la quantité de temps d’antenne effectivement exploitée par ces derniers. Interrogés à ce sujet par la commission ad hoc de suivi et de vigilance de la HACA, les opérateurs audiovisuels ont fourni plusieurs explications, notamment des difficultés de communication avec certains partis politiques (un parti politique est par exemple resté injoignable tout au long de la campagne), le désistement tardif des représentants des partis politiques aux invitations des radios et télévisions, et l’incapacité de certains partis à désigner des représentants amazighophones pour apparaître dans les médias.

Représentation médiatique des femmes
Sur un total de 1.012 personnalités publiques (politiciens, universitaires, professionnels et membres de la société civile) qui se sont exprimées dans le cadre d’émissions de radio et de télévision liées aux élections, les femmes représentaient 19%. Ce chiffre comprenait 112 femmes membres de partis politiques et 86 intervenantes hors partis, dont la moitié s’exprimait au nom de la société civile. Le temps d’antenne des interventions des femmes affiliées à des partis politiques a représenté 19% du temps total des personnalités s’exprimant au nom des partis politiques. 22% du temps des interventions de ces femmes a été enregistré dans les programmes des services audiovisuels publics, contre 16% dans ceux des radios et télévisions privées.

Participation des jeunes
Le rapport de la HACA a identifié 369 émissions de radio et de télévision dans lesquelles des jeunes se sont exprimés sur des questions liées aux différentes étapes, opérations et thèmes du processus électoral, ce qui représente 20% du volume total des émissions dans lesquelles les jeunes se sont exprimés. Comme le recommande le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, les interventions médiatiques des jeunes ne se sont pas limitées aux questions d’intérêt pour la jeunesse. Les diverses prises de parole ont permis à de jeunes acteurs politiques, experts ou membres de la société civile, d’exposer leurs opinions et analyses sur diverses questions publiques : politiques, économiques, sociales, culturelles et sportives.

Intégration de la langue des signes et prise en compte des questions liées aux personnes en situation de handicap
La langue des signes a été intégrée dans 174 contenus liés au processus électoral, y compris dans les bulletins d’information de la chaîne Al Aoula. En revanche, il a été constaté qu’un seul parti politique a utilisé la langue des signes dans les interventions télévisées qui lui ont été attribuées, dans le cadre des programmes officiels de la campagne électorale. En revanche, les questions liées au handicap n’ont été abordées que dans 3,25% des contenus, dont plus de la moitié ont été diffusés par les services audiovisuels publics. Les personnes handicapées ont été impliquées dans 1% du contenu audiovisuel total des élections enregistré par la HACA. Sur ce plan, il a été également constaté que 7 partis politiques ont permis aux personnes handicapées d’intervenir dans 17 émissions de la campagne électorale officielle. Ces chiffres demeurent en deçà de l’engagement recommandé par le CSCA, souligne le communiqué de la HACA.

Sur les formats des interventions audiovisuelles des représentants des partis politiques
Le suivi des émissions de radio et de télévision consacrées à la question électorale a montré la faible prévalence de débats contradictoires entre les candidats des partis politiques. Même dans les émissions où plusieurs candidats ou représentants de partis apparaissaient simultanément, les échanges étaient peu interactifs et se succédaient d’une manière qui ne permettait pas au public d’avoir accès aux contre-arguments qui pourraient l’aider à se forger une opinion précise sur les questions présentées.

Au niveau de la lutte contre les fausses informations
La HACA a relevé certaines initiatives prises par quelques services audiovisuels, visant à démentir notamment deux fausses nouvelles diffusées sur les réseaux sociaux. La première concernait la nouvelle de l’assassinat d’un président de conseil communal dans la région de Taounate, pour des raisons en lien avec la compétition électorale. La seconde avait trait à la diffusion d’un document, fallacieusement présenté comme étant le bulletin de vote officiel qui serait adopté lors des scrutins du 8 septembre 2021. 

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