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Leila Benali : «Le retour sur capital investi dans les énergies renouvelables doit être amélioré»

50 projets d’énergies renouvelables cumulant une puissance installée d’environ 4 Gigawatt sont déjà en service et plus de 60 projets de différentes tailles sont en cours de développement ou de réalisation. Néanmoins, la dépendance énergétique du Maroc est passée seulement de 97,5% en 2009 à 90,51 aujourd’hui. Pour Leila Benali, qui intervenait à la cérémonie d'ouverture des salons de la FENELEC, le retour sur capital investi dans les énergies renouvelables doit être amélioré.

Leila Benali : «Le retour sur capital investi dans les énergies renouvelables doit être amélioré»

Les professionnels de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables ont pu renouer avec les échanges en présentiel à l’occasion du rendez-vous phare du secteur qui se tient du 24 au 27 novembre courant à El Jadida.

L’événement qui réunit dans un même espace les salons «Elec expo», «Ener Event» et «Tronica expo», fait ainsi son retour sur scène après deux années d’absence en raison de la pandémie. Il est porté par Fédération nationale de l’électricité, l’électronique et les énergies renouvelables (FENELEC), une structure qui regroupe 600 entreprises avec un chiffre d’affaires estimé à 50 milliards de dirhams et près de 70.000 emplois directs.

Le parc d'expositions Mohammed VI de la ville d’El Jadida s’est illuminée mercredi dernier à l’occasion de l’inauguration des salons de la FENELEC, un rendez-vous phare des professionnels de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelable. L’événement qui réunit chaque année trois salons, «Elec expo», «Ener Event» et «Tronica expo», est porté par la Fédération nationale de l’électricité, l’électronique et les énergies renouvelables. L’édition 2021, qui se tient sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, met l’accent cette année sur la coopération Sud-Sud, plus particulièrement la coopération maroco-africaine, mais aussi sur la coopération Nord-Sud-Sud avec le Portugal comme pays d’honneur.

«Cet événement constitue une étape privilégiée dans cette dynamique de renforcement de la coopération continentale et de la gouvernance de l’énergie durable et compétitive», a assuré Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, qui prenait part à la conférence d’ouverture de l’événement, tenue sur le thème : «L’entreprise marocaine à l’ère de la digitalisation et de l’efficacité énergétique».

L’occasion pour la responsable de mettre en avant les efforts du Maroc en matière croissance verte et a rappelé que le pays a entamé, il y a plus d’une décennie, une transition énergétique basée essentiellement sur la montée en puissance des énergies renouvelables, le développement de l’efficacité énergétique et le renforcement de l’intégration régionale assortie d’une forte orientation de l’innovation adaptée et la maitrise technologique.

«C’est un choix politique volontariste fait par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste, et qui a généré une dynamique nationale, à laquelle adhère l’ensemble des acteurs politiques et économiques, publics et privés, ainsi que la société civile», a-t-elle noté, indiquant que le Maroc a revu régulièrement son ambition à la hausse en matière de développement des énergies renouvelables et qu’il a décidé de dépasser l’objectif annoncé lors de la COP21 pour porter leur part à plus de 52% avant 2030 dans la puissance électrique installée.

«Aujourd’hui, 50 projets d’énergies renouvelables cumulant une puissance installée d’environ 4 Gigawatt sont déjà en service et plus de 60 projets de différentes tailles sont en cours de développement ou de réalisation», a fait savoir la ministre. Et d’ajouter : «Notre dépendance énergétique est passée de 97,5% en 2009 à 90,51 aujourd’hui. Pour ceci, le retour sur capital investi doit être amélioré, c’est pour cela que nous insistons sur le rôle du secteur privé national et international».

La responsable a par ailleurs souligné que l’un des objectifs de la transition énergétique du Maroc est le développement d’une industrie locale et d’un écosystème d’entreprises nationales. «C’est dans ce sens qu’un taux d’intégration industrielle locale minimum est prévu dans les cahiers de charges de nos programmes d’énergie solaire et éolienne», a-t-elle précisé.

Elle a également insisté sur le rôle de la digitalisation et la Recherche & Développement en tant que leviers pour la transition énergétique. «A l’ère de la transition énergétique et du renforcement de la lutte contre le réchauffement climatique, la modernisation et la digitalisation des systèmes de production et de consommation énergétique est incontournable», a-t-elle assuré.

Intervenant à son tour, le secrétaire d’État à l’international du Portugal, Eurico Brilhante Dias, a mis l’accent sur la force des liens séculaires qui unissent les deux pays amis, mais aussi celle des liens économiques bilatéraux qui sont appelés à se renforcer davantage dans les années à venir.

«Au-delà des liens historiques, je crois vraiment que nous pouvons partager un avenir meilleur, un avenir où peuvent se développer plein d’opportunités pour nos citoyens et surtout un avenir vert», a déclaré le responsable portugais qui est en visite au Maroc à la tête d’une forte délégation.

Il a également exprimé à cette occasion la volonté de son pays de développer avec le Royaume un partenariat axé sur l’industrie du développement durable.Une volonté qui trouve écho du côté marocain comme le confirment les propos tenus par la ministre Leila Benali.

«Le Portugal est un pays ami avec des fondamentaux qui sont assez similaires à ceux du Maroc, surtout en termes d’énergies renouvelables. Nous sommes sûrs que nous trouverons plusieurs opportunités de coopération dans ce domaine», a-t-elle dit, relevant que la transition énergétique passe aussi par la mutualisation des efforts dans le cadre d’une coopération gagnant-gagnant, ciblée, convergente et solide.

«Je voudrais également que le Maroc accorde un intérêt tout particulier au renforcement de ses relations de coopération et de partenariat avec ses confrères africains dans le domaine de l’énergie, d’autant plus que notre continent dispose de tous les atouts pour jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique mondiale», a-t-elle ajouté.

Le représentant du ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable, Gustave Aboua, a de son côté salué le rôle que joue le Royaume dans le développement du continent et n'a pas manqué d'évoquer l’excellence des relations qui lient le Maroc et son pays.

Au nom de ce rôle et de ces leins, le porte-parole ivoirien a sollicité le co-parrainage du Département de la Transition énergétique marocain pour un événement qui se tiendra à Abidjan en mai 2022, à savoir le Salon international de la transition énergétique et du Climat. «Nous attendons beaucoup du Maroc en termes de coopération Sud-Sud, car il est au premier au plan en matière de transition énergétique au niveau du Continent. Nous comptons vraiment sur le Royaume et son savoir-faire pour accompagner les initiatives ivoiriennes en matière de promotion des énergies renouvelables», a-t-il affirmé.

«Notre secteur est le premier secteur exportateur en Afrique», a affirmé pour sa part le président de la FENELEC, Ali El Harti, qui a invité les entreprises à saisir les opportunités de partenariat et de croissance qu’offre le continent. «L’Afrique est un continent où les gisements de croissance sont forts et robustes. Elle ne représente aujourd’hui que 2% du marché mondial alors qu’une personne sur 6 dans le monde est africaine», a-t-il relevé.

De plus, a-t-il noté, la consommation moyenne en Afrique par habitant est de 600 kwh par an alors qu’un citoyen européen consomme 11 fois plus. «Couplé à la croissance démographique en Afrique, le potentiel de notre continent est une opportunité réelle. Le défi à relever reste le financement des projets en Afrique avec le challenge que ce financement soit un maximum inclusif pour le citoyen africain», a-t-il ajouté.

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