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Nadia Fettah Alaoui : Il est nécessaire de réinventer les finances publiques sur des acquis forts et en association avec le secteur privé et la société civile

Les travaux de la quatorzième édition du Colloque international sur les finances publiques (CIFP) ont démarré, vendredi à Rabat, sous le thème "les grands défis des finances publiques du 21ème siècle".

Nadia Fettah Alaoui : Il est nécessaire de réinventer les finances publiques sur des acquis forts et en association avec le secteur privé et la société civile
Ph. Kartouch

L'intérêt de la thématique de ce colloque, qui se tient jusqu'au 20 novembre à l'initiative du ministère de l'Economie et des Finances (Trésorerie Générale du Royaume - TGR), en partenariat avec l'Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), réside dans le fait qu'elle est considérée comme l'une des préoccupations majeures dans le monde, dans un contexte général marqué par des mutations profondes, une crise sanitaire complexe induite par la pandémie du coronavirus et le début de mise en œuvre du nouveau modèle de développement pour le Maroc.

Intervenant à cette occasion, la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a relevé que les finances publiques constituent aujourd'hui un enjeu majeur, qui a démontré toute son importance pour faire face à une crise inédite, mais dont le rôle est assez crucial, notamment pour les défis du 21ème siècle et pour assurer l'avenir de l'Etat social, qui a été choisi pour notre pays, sous les Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI.

Elle a, dans ce sens, mis l'accent sur la nécessité de réinventer les finances publiques sur des acquis forts et ce, en association avec le secteur privé, la société civile, puisqu'il s'agit d'assurer un avenir pour les générations futurs, en prenant les décisions qui s'imposent actuellement et en accélérant la mise en œuvre de réformes à même de garantir des finances à la hauteur de l'ambition du Royaume.

La ministre n'a pas manqué de souligner l'impératif "d'ouvrir plusieurs fronts" qu'ils soient anciens ou nouveaux, pour faire face aux défis relatives aux finances publiques, notamment sur les plans social et économique, mais également sur le plan du financement de l'action publique.

Dans la même veine, le Trésorier générale du Royaume, Noureddine Bensouda, a relevé que l'ensemble de réformes majeures dans lesquelles le Maroc s'est engagé exigent "des finances publiques assainies" en vue de reconstituer des marges budgétaires qui permettront à l'Etat de construire l'avenir.

Il a, à cet effet, affirmé que la dette publique consolidée englobant la dette du Trésor, des établissements et entreprises publics, des collectivités territoriales et les arriérés dus par l'Etat, ainsi que les engagements hors bilan, constitue un défi majeur qui ne peut être ignoré, précisant dans le même contexte que les finances publiques ont leur logique et sont pluridisciplinaires.

"L'ingénierie financière recourant, entre autres à la cession d’actifs, ne règle pas les questions économiques, politiques et sociales sur le long terme. Il s'agit là d'un sujet d'État qui nécessite la participation de tous les acteurs, avec une bonne coordination entre le secteur privé et le secteur public en s'appuyant sur un capital humain de qualité et en se fixant un cap clair et bien défini", a-t-il soutenu.

Pour sa part, Michel Bouvier, professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, président de la FONDAFIP et directeur de la Revue Française de Finances Publiques, a affirmé que la thématique des finances publiques fait depuis plusieurs années l'objet d'une réflexion fondamentale ouvrant le champs à d'autres problématiques, notamment la construction du bien être de la société, de l'Etat de demain et de la citoyenneté de demain.

"Sur la base d'une réflexion sur les défis actuels et futurs des finances publiques se posent des questions dont les réponses sont cruciales pour l’avenir de l'organisation de notre société, en d'autres termes de notre démocratie" a-t-il dit, soulignant que la gouvernance financière publique, son économie, son droit, sa gestion exercent une influence considérable sur l'évolution du monde, mais aussi sur l'organisation et les actions des institutions d'un pays, c'est pourquoi la réforme aux finances publiques demeure parfaitement essentielle.

Il a, par ailleurs, mis en avant l'importance d'identifier l'ambiguïté qui caractérise l'actuel modèle financier public et d'esquisser par ricochet, le modèle de gouvernance financière adéquat permettant de sortir de cette ambiguïté.

Le colloque a démarré par la présentation des rapports introductifs et des témoignages, suivis de discussions sous forme de trois panels autour de plusieurs axes. Le premier axe concerne les stratégies et les modalités de financement des questions se rapportant à la fragilité sociale, notamment la vieillesse, la retraite et les personnes en situation de handicap, alors que le deuxième aborde le rôle des pouvoirs publics face aux défis économiques, aux impératifs de la croissance, à la transition démographique et aux problématiques liées aux inégalités territoriales.

S'agissant du troisième axe, il traite des politiques publiques stratégiques en relation avec la programmation budgétaire, les enjeux de la dette, la transition numérique, ainsi que l'évaluation des politiques publiques.

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