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Nassim Aoul : «Toutes les conditions sont désormais réunies pour lutter contre le mariage des mineures »

Le Maroc a mis en place une série de mécanismes pour lutter contre le mariage des mineures. Prenant part à Marrakech à une rencontre de communication dédiée à la présentation des conclusions d’une étude-diagnostic sur le mariage des mineures, plusieurs responsables marocains ont exposé les différentes mesures prises au niveau de leur département pour faire face à ce phénomène. S’exprimant également lors de cette rencontre, la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Maroc, Nassim Aoul, a affirmé que grâce au leadership de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, toutes les conditions sont désormais réunies pour atténuer ce phénomène.

Nassim Aoul : «Toutes les conditions sont désormais réunies pour lutter contre le mariage des mineures »
Marrakech : rencontre de présentation des résultats d’une étude-diagnostic sur le mariage des mineures.

L’adoption du Code de la famille a constitué un tournant historique par excellence et une douce révolution sociale, plébiscitée par les différentes sensibilités de la société, a affirmé, lundi à Marrakech, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, El Hassan Daki. Dans son allocution à l’ouverture d’une rencontre de communication dédiée à la présentation des conclusions d’une étude-diagnostic sur le mariage des mineures, M. Daki a expliqué que ce Code est venu renforcer les fondements de l’édification du projet sociétal, impulsé sous la conduite sage et clairvoyante de S.M. le Roi Mohammed VI.
Et de poursuivre que l’adoption de ce Code s’inscrit également dans le cadre de l’intérêt particulier accordé par le Souverain aux questions de la famille, en général, et à la promotion de la condition de la femme et de l’enfant en particulier, ce qui s’est traduit, a-t-il noté, par de nombreuses réformes structurelles, institutionnelles et législatives visant à permettre à la famille d’occuper la place qui lui échoit au sein de la société, et de la placer au cœur du développement socioéconomique et politique, comme en témoigne la place que lui réserve le nouveau modèle de développement, lancé par S.M. le Roi.

M. Daki a aussi mis en avant l’engagement continu de la présidence du ministère public pour poursuivre ses efforts visant à faire face au mariage des mineures, en s’ouvrant davantage sur les parties concernées, relevant, dans ce sens, la signature d’une convention-cadre de partenariat et de coopération avec le département de l’Éducation nationale, et ce dans le cadre de la mise œuvre des engagements communs contenus dans la Déclaration de Marrakech 2020, lancée sous la présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem.
Parmi les principaux objectifs de cette convention, M. Daki a cité la garantie de la poursuite des études pour les filles jusqu’à la fin de l’enseignement obligatoire, et ce partant de la conviction réaliste que la déperdition scolaire constitue une source du mariage précoce, tout en soulignant que ces efforts se sont avérés payants, efficaces et efficients lors de la phase d’évaluation, en permettant de récupérer près de 2.000 filles qui avaient abandonné l’école dans la région de Marrakech-Safi uniquement.
De son côté, la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Maroc, Nassim Aoul, a salué l’engagement du Royaume dans la lutte contre le mariage des enfants, soulignant que grâce au leadership de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, qui était derrière la publication de la Déclaration de Marrakech en mars 2020, toutes les conditions sont désormais réunies pour atténuer ce phénomène qui menace cette catégorie. Elle a, d’autre part, qualifié la présentation des conclusions de cette étude de moment important dans le processus de mise en œuvre de la Déclaration de Marrakech, notamment en œuvrant à adopter une stratégie nationale intégrée.

La promotion des mécanismes d’éducation et d’insertion dédiés aux femmes, au cœur des propositions du NMD

Prenant part à cette rencontre de deux jours, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a affirmé que la promotion des mécanismes d’éducation, de formation, d’insertion, d’accompagnement et de financement dédiés aux femmes figure au rang des propositions du nouveau modèle de développement (NMD) visant à permettre à la gent féminine d’être autonome, et à garantir l’égalité entre les deux sexes.
Le responsable, qui a présidé la commission spéciale sur le NMD (CSMD), a rappelé que parmi ces propositions figurent la lutte contre les contraintes sociales qui freinent toute participation de la femme, la promotion des valeurs d’égalité et d’équité et leur vulgarisation et la lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes, avec un accent particulier mis sur la consolidation de leurs droits, et ce en application des dispositions de la Constitution et des principes religieux.
«En ce qui concerne l’éducation et la formation et dans le cadre de la contribution aux efforts de lutte contre la violence faite aux femmes et la lutte contre le mariage précoce des filles à travers l’activation de la loi relative à l’obligation de l’enseignement fondamental pour lutter contre le décrochage scolaire, le ministère a procédé à la mise en application des projets stratégiques liés à l’application des dispositions de la loi-cadre 51-17, mis en œuvre en août 2019 comme engagement national illustrant l’importance et la place du système d’éducation et de formation dans la concrétisation du projet sociétal dans notre pays et les rôles y afférents dans la formation des citoyens de demain», a expliqué M. Benmoussa.

Un programme national de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence

De son côté, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khaled Aït Taleb, a affirmé que l’institutionnalisation du Programme national de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence en 2017 a constitué un tournant dans la lutte contre ce fléau, en passant d’une approche biomédicale à une approche qui intègre les dimensions préventive, sociale et des droits de l’Homme, avec le concours des autres partenaires et intervenants.
Poursuivant son intervention, le responsable a relevé que la stratégie nationale de la santé sexuelle et reproductive (2021-2030) a été élaborée selon une conception renouvelée qui correspond aux nouveaux défis imposés par les transformations démographiques et épidémiologiques de la société. «Cette stratégie a intégré cette problématique en adoptant une série de mesures, dont la plus importante est de redonner au test médical prénuptial la place qu’il mérite en tant qu’élément fondamental de sensibilisation contre un ensemble de pratiques, de comportements et d’idées qui ont un impact négatif, notamment le mariage des mineures et les grossesses précoces et non désirées», a-t-il souligné.

Une approche globale pour le traitement de la problématique du mariage des mineures

La ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aouatif Hayar, a assuré, de son côté, que le traitement de la problématique du mariage des mineures requiert l’adoption d’une approche globale qui cible, aux côtés du développement de l’arsenal juridique et son efficacité, les autres aspects liés aux causes économiques, sociales et culturelles, et ce selon une nouvelle stratégie qui accorde une priorité particulière à la famille en tant que pilier du développement social inclusif et durable, et consacre la dimension égalité dans l’ensemble des politiques et programmes. Dans ce sens, la responsable a souligné que la famille, considérée comme le noyau dur de la société, se veut aussi un rempart de protection contre les dangers sociaux et un prélude à la réalisation d’un État social et à l’amélioration du ciblage. «La prise en considération de la dimension protection, dans ses différentes composantes, pour le traitement de la problématique du mariage des mineures, nous interpelle au sujet de la réflexion sur la concrétisation d’une plateforme d’action commune, tenant compte des avis des enfants, des jeunes, des familles, des acteurs institutionnels, des experts et des spécialistes dans moult domaines, et ce à travers l’ouverture d’un dialogue public, qui met au rang de ses priorités la réalisation et la préservation de l’intérêt des enfants, la création d’une synergie entre notre référence religieuse, nos principes constitutionnels et nos systèmes juridiques, tout en tenant compte de l’évolution que connaît la société marocaine, à travers le prisme du développement des sciences et des évolutions rapides que connaissent les familles sur les plans économique, social et environnemental», a-t-elle affirmé. n A.L.

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