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Pass vaccinal : Les cafés, restaurants et hôtels déplorent une baisse de fréquentation

Semaine difficile pour les restaurateurs et gérants de cafés depuis l’obligation du pass vaccinal. Outre l’application sur le terrain, qui a occasionné des difficultés et provoqué parfois des situations ingérables, les professionnels déplorent une baisse de fréquentation et donc de revenus. Alors que l’activité pâtit toujours des retombées de la crise sanitaire, cette nouvelle mesure vient lui donner le coup de grâce, estime l’Association nationale des propriétaires et gérants des cafés et restaurants.

Pass vaccinal : Les cafés, restaurants et hôtels déplorent une baisse de fréquentation
Les propriétaires de restaurants et de cafés espèrent que le gouvernement trouvera un moyen pour clarifier l’aspect légal du pass vaccinal et rendre cette mesure moins contraignante.Ph. H. Seddik

Quelle application sur le terrain pour le pass vaccinal une semaine après son entrée en vigueur ? Les professionnels de l’hôtellerie, des cafés et des restaurants disent avoir eu suffisamment de temps pour comprendre que cette mesure est difficile à appliquer. Elle a également eu un impact direct sur leur activité qui a nettement baissé. «Nous nous y attendions. Cette première semaine d’entrée en vigueur du pass vaccinal n’a fait que confirmer nos craintes. L’application de cette mesure a été compliquée pour l’ensemble des professionnels du secteur des cafés et restaurants. De nombreux employés ont été non seulement obligés de refouler les clients, mais aussi d’entrer en confrontation avec certains d’entre eux au point d’en venir aux mains parfois», déplore Noureddine El Harrak, président de l’Association nationale des propriétaires et gérants des cafés et restaurants, qui regroupe 30.000 établissements. Dans une déclaration au «Matin», ce dernier affirme que le secteur souffre toujours des retombées de la crise sanitaire et que cette nouvelle mesure vient lui donner le coup de grâce. «C’est un fait, l’obligation du pass vaccinal fait fuir les clients. Même ceux qui sont vaccinés ne souhaitent pas montrer ce document pour des raisons de confidentialité, ce que nous comprenons parfaitement. Mais cela a impacté les chiffres d’affaires des professionnels qui sont toujours en crise.

Une semaine a été suffisante pour ressentir les effets de cette décision qui nous a fait perdre beaucoup d’argent», soutient El Harrak.
Même son de cloche auprès de Khalid Abbadi, président de la Fédération nationale des restaurateurs. Contacté par «Le Matin», ce dernier salue les efforts du gouvernement pour lutter contre la pandémie de la Covid-19, mais espère que celui-ci trouvera un moyen pour clarifier l’aspect légal du pass vaccinal et rendre cette mesure moins contraignante. «Depuis une semaine, notre secteur a beaucoup perdu. Je reçois quotidiennement des appels de propriétaires de restaurants dans les différentes régions du Royaume, qui se plaignent à cause de l’augmentation du nombre des annulations de réservation depuis l’entrée en vigueur du pass vaccinal. Comme l’aspect légal de cette mesure n’est pas très clair, les restaurateurs sont souvent gênés de demander aux clients de leur montrer ce document et les remercient de leur compréhension lorsqu’ils acceptent de le faire. Nous essayons de nous débrouiller comme nous pouvons, mais il est très dur de continuer de cette façon. Réclamer ou imposer ce pass aux clients ne relève pas de notre responsabilité. C’est aux autorités de le faire. On peut parfois perdre un groupe de 5 ou 10 clients parce que l’un d’entre eux n’a pas le pass», déplore Abbadi qui représente 900 restaurants à vocation touristique.

L’événementiel impacté
Un recul d’activité a également été constaté par les organisations professionnelles du secteur de l’hôtellerie. Cette situation s’explique notamment par la mise en œuvre du pass vaccinal, mais pas uniquement. Mohammed Saouti, président de l’Association de l’industrie hôtelière de Casablanca, nous rappelle que le secteur n’a pas vraiment décollé depuis mars 2020, malgré la levée de certaines restrictions. «Les hôtels sont plus touchés par la suspension des vols entre le Maroc et certains pays. Les clients sont devenus très rares. Nous n’arrivons toujours pas à relancer le secteur qui souffre depuis près de deux ans. L’obligation du pass vaccinal va freiner encore plus cette relance que nous espérons. Nous avons rencontré des problèmes essentiellement avec les clients qui organisent des événements tels que les séminaires où l’on est censé accueillir des dizaines de personnes, voire plus.

Si tout le monde n’a pas son pass, le client est contrarié et annule sa réservation», se désole Mohammed Saouti.
De même, Amine Zghaoui, directeur commercial et marketing d’une chaîne hôtelière, a souligné, dans une déclaration au «Matin», que la baisse d’affluence enregistrée dans ces établissements est due majoritairement à la suspension des vols entre le Maroc et le Royaume-Uni, marché qui représente plus de 80% de sa clientèle. «Nos deux hôtels étaient à 74% de taux d’occupation pour les 10 derniers jours du mois en cours. Aujourd’hui, nous sommes passés à 36% de taux de remplissage, suite à la suspension des vols anglais. En revanche, nous n’avons pas rencontré de problèmes particuliers à cause du pass vaccinal. Sur les 7 jours d’application de cette mesure, la totalité de nos clients, conscients des nouvelles restrictions, se sont présentés munis de leurs passeports vaccinaux. Nous avons toutefois reçu des messages sur nos réseaux sociaux de la part de clients qui nous écrivaient explicitement qu’ils renonçaient à venir à cause de l’adoption de l’obligation du passeport vaccinal», affirme Amine Zghaoui.

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