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Programme gouvernemental : Ce qu'en pensent les acteurs économiques

Le programme gouvernemental présenté lundi devant les deux Chambres du Parlement alimente l’espoir d’une relance économique avec comme principal ingrédient le retour d’un climat de confiance. Ce qui est de nature à redynamiser l’investissement et à booster les créations d’emplois. Voici le ressenti de patrons et responsables que nous avons interrogés.

Programme gouvernemental : Ce qu'en pensent les acteurs économiques

Hassan Sentissi, président de l’Asmex

«L’enjeu, aujourd’hui, est que ce gouvernement s’installe et prenne acte des différents dossiers et chantiers»

«Le programme du nouveau gouvernement redonnera certainement confiance non seulement au monde des affaires, mais aussi à l’ensemble des composantes du pays. Des petites retouches et réajustements seront certainement introduits en cours de route. Ce qui est tout à fait logique et réaliste. Le programme renferme des objectifs ambitieux notamment la création de 1 million d’emplois. Même si pour ce dernier objectif il s’agit de récupérer les emplois détruits pendant la période de la crise sanitaire. Ce qui ne veut pas dire que cet objectif en termes de créations nettes d’emploi n’est pas réaliste et réalisable. Il faudra donc redoubler d’efforts pour l’atteindre et même le dépasser. Notre économie en est capable. Maintenant, pour ce qui est de l’aspect financement des actions du programme gouvernemental, je pense que ce volet n’a pas été largement détaillé. En tout cas, nous espérons qu’avec la dynamique à enclencher et le climat de confiance qui prévaudra, nous allons pouvoir drainer de nouveaux investissements étrangers. Le Maroc jouit d’un bon profil auprès des bailleurs de fonds internationaux notamment la Banque mondiale. Ces éléments nous permettront donc de résoudre la problématique du financement. Sans oublier, évidemment, l’offre exportable du pays à développer davantage afin de renforcer les rentrées de devises au pays. L’enjeu, aujourd’hui, est que ce gouvernement s’installe et prenne acte des différents dossiers et chantiers. Nous sommes là pour le soutenir. Car son succès sera bénéfique pour tout le Royaume.» Saïd Naoumi

Mohamed Saâd, président de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information (Ausim)

«Nous devons tous faire preuve de co-construction d’une politique économique»

L’emploi, la santé et l’enseignement sont de gros chantiers auxquels veut s’attaquer ce gouvernement. Et c’est à juste titre d’autant que la phase Covid a démontré que ces chantiers sont critiques pour réussir les défis des années à venir. Le Maroc doit ambitionner d’atteindre la place qu’il mérite à l’échelle régionale, continentale et internationale. Le nouveau modèle de développement se veut être une feuille de route qui donne beaucoup d’espoir aux citoyens, aux entreprises et aux partenaires internationaux. Nous devons tous faire preuve de co-construction d’une politique économique qui permettra à ces secteurs épineux de performer. Le marché boursier casablancais a bien accueilli les résultats des élections. Les indices boursiers ont grimpé et le volume des échanges continue d’augmenter. Il faut voir dans la crise Covid une opportunité pour capitaliser sur l’innovation expérimentée, les solutions apportées et le digital qui a permis à un bon nombre de secteurs d’assurer une certaine continuité. À l’Ausim, nous avons accueilli la formation du nouveau gouvernement avec beaucoup d’optimisme. Plusieurs signaux positifs ont été relevés, notamment la réduction du nombre de portefeuilles ministériels, la participation de la femme dans plusieurs secteurs importants pour notre politique économique, ainsi que la création, et ce pour la première fois, d’un ministère en charge de la Transition numérique rattaché au Chef du gouvernement, et cela a répondu à notre militantisme de toujours.» Abdelhafid Marzak

Mehdi Alaoui, vice-président de l’Apebi

«La confiance va être confirmée au cours des 100 premiers jours»

«Le nouveau gouvernement et son plan inspirent confiance. Il est composé de compétences et de personnes qui exécutent très bien. Cette confiance va être confirmée au cours des 100 premiers jours grâce à des actions concrètes qu’on espère voir rapidement sur le terrain et que cela ira vite. Et je suis sûr que le moral des investisseurs et de l’ensemble des acteurs économique est au top. Les attentes sont grandes. Pour notre secteur spécifiquement, même si nous ne connaissons pas ses priorités, la nouvelle ministre Ghita Mezzour nous a tendu la main et est prête à écouter le secteur privé et recevoir nos demandes. Ce qui est un bon début. Nous espérons sortir avec une feuille de route pour le digital avant la fin de ces 100 premiers jours. Celle-ci permettra une meilleure compétitivité pour le Maroc dans le domaine. J’espère aussi qu’un grand programme (dans le digital, Ndlr) sera lancé avant la fin de l’année et qu’on le suivra à la lettre pour régler les problèmes du citoyen en matière de e-Gov et des entreprises.» A.M.

David Tolédano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC)

«Le programme du nouveau gouvernement redonne espoir»

«Je pense que l’actuel gouvernement est l’aboutissement d’un processus électoral qui s’est très bien déroulé et qui positionne le Royaume dans le concert des démocraties à l’échelle internationale. Et le programme qu’il a présenté lundi renferme d’excellentes intentions. Toutefois, leur mise en œuvre dépendra, à mon avis, de la situation de nos finances, mais aussi de l’évolution du contexte international. Ceci dit, nous ressentons qu’il y a une volonté de la part de ce gouvernement à respecter scrupuleusement les Hautes Directives de S.M. le Roi notamment en ce qui concerne la déclinaison du nouveau modèle de développement et l’élargissement de la couverture sociale. Cette volonté est très importante puisqu’elle cible pratiquement toutes les strates de la nation. Ce qui est de nature à redonner confiance et, partant, sortir de ce confinement qui a pénalisé notre économie. Le programme gouvernemental avec ses différents objectifs donne aujourd’hui de l’espoir avec une volonté de réaliser un taux de croissance assez élevé sur les cinq prochaines années. Avec cette nouvelle équipe, nous constatons une modernisation de la vision et de la façon dont les dossiers seront traités. Ceci étant, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’il y a quelques inconnues dans ces équations notamment la problématique du financement et la mise en œuvre des différents objectifs. Globalement, les attentes sont importantes et nombreuses, mais grâce au dialogue qui sera instauré cela ne peut que redonner confiance dans l’économie de notre pays. L’un des objectifs du programme est la création de 1 million d’emplois sur les cinq ans à venir. Notre économie en est capable, certes, mais il faudra quand même, préserver les emplois créés. Car la problématique qui se pose pour l’emploi est la destruction des postes. Donc, la création d’emplois est une dynamique à enclencher tout en évitant la destruction des postes créés. C’est très important. Je pense que de manière générale, il va falloir repenser l’équation offre de formation-emplois puisque nous constatons que dans certains secteurs, l’on a du mal à trouver les bons profils pour les postes vacants.» S.N.

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