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En matière de recrutement de profils IT et télécoms, il existe un énorme déséquilibre. Selon Saad Berrada, DRH chez Groupe Intelcia, l’offre de la part des entreprises demeure élevée, tandis que les lauréats et les compétences ne sont pas suffisants. Invité à la deuxième matinale organisée par Groupe Le Matin, en partenariat avec Intelcia Group sur le thème « Les profils IT & Télécoms au Maroc, quels effectifs et quelles compétences ? », Saad Berrada estime qu’il faut déployer plusieurs efforts pour trouver le juste équilibre.
Plus en détails, Saad Berrada estime que deux grandes problématiques sont à gérer : « Le premier challenge concerne la rareté des profils liés aux nouveaux métiers de l’IT, et ce déficit est d’ailleurs à caractère mondial », note-t-il. Et d’expliquer : « On vit dans un monde complètement ubérisé et la localisation de la compétence dans le domaine de l’IT n’a plus aucun sens. D’ailleurs, plusieurs entreprises internationales recrutent des compétences marocaines surtout qu’elles peuvent travailler avec elles à distance ». Le deuxième challenge pour les entreprises, selon Saad Berrada, est de trouver les profils expérimentés qui vont encadrer et accompagner les nouveaux diplômés. « Dans ce secteur de l’IT, nous constatons aujourd’hui un taux de désistement de 50% sur les offres d’emploi. C’est pour dire qu’il y a aussi le défi de retenir ces profils », insiste-t-il. La situation est tellement difficile à gérer que le Groupe Intelcia a « mis en place tout un département composé de 12 consultants internes dont le métier est le recrutement le domaine de l’IT », indique son DRH. Et d’ajouter que le Groupe dépense une énergie énorme pour aller trouver les talents là où ils se trouvent. Au-delà d’Intelcia, Saad Berrada, estime il faut vraiment profiter de la chance qu’a le Maroc d’avoir une population jeune très connectée pour renforcer la formation en matière des technologies de l’information et des réseaux télécoms. « Pour amener le Maroc à être champion dans ce domaine, il faut donc s’appuyer sur la formation, mais dans le cadre d’une politique globale et une stratégie bien ficelée », indique l’expert.
Le Maroc peut devenir un hub du digital
Selon Saad Berrada, tous les efforts doivent être déployés aujourd’hui pour faire en sorte que le Maroc devienne un hub du digital par la formation et l’entrepreneuriat. « C’est le seul et unique moyen qu’on a aujourd’hui pour faire face au phénomène de la fuite des cerveaux », suggère-t-il. Et d’ajouter que le Maroc est aujourd’hui capable d’offrir à un jeune ingénieur les deux conditions qu’il cherche à savoir des projets et un écosystème où il peut s’épanouir. « Beaucoup d’entreprises ont d’ailleurs compris l’intérêt de l’humain et de la formation et ne manquent pas d’y investir pour retenir les talents », souligne-t-il d’un ton rassurant. De même, ajoute-t-il, il est important d’instaurer des partenariats public-privé, notamment entre les acteurs économiques et l’État. Cela permettrait de lancer de façon urgente un programme national favorisant la destination Maroc.
Le DRH d’Intelcia invite également toutes les entreprises à saisir le virage du digital que le Maroc a emprunté avec excellence au lendemain de l’apparition de la pandémie. Cela permettrait de gagner en termes d’attractivité et de performance. Et de conclure: Notre pays a prouvé son excellence dans différents domaines, entre autres, l’aéronautique et l’automobile, et il peut faire de même dans l’IT.
