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secousses telluriques à Driouch : les explications d'un expert du Centre national pour la recherche scientifique et technique

Depuis lundi dernier, la province de Driouch connait des secousses telluriques. Contacté par «Le Matin», Nacer Jebbour, chef de Division au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), apporte son éclairage sur le phénomène.

secousses telluriques à Driouch : les explications d'un expert du Centre national pour la recherche scientifique et technique

La terre a encore tremblé dans la province de Driouch. L’Institut national de géophysique (ING) a, en effet, enregistré deux secousses telluriques dans la nuit du mercredi à jeudi. La première, d'une magnitude de 4,7 sur l'échelle de Richter, s'est produite à 03h 52min 52sec, a rapporté le Réseau national de surveillance et d'alerte sismique relevant de l’ING. Survenue à une profondeur de 14 km, la secousse, dont l'épicentre est situé au large de la province d'Al Hoceima, dans la commune de Trouggout, s'est produite à une latitude de 35.136°N et une longitude de 3.815°W. La deuxième secousse, d'une magnitude de 4,3 sur l'échelle de Richter, s'est produite à 03h 57min 41sec, à une profondeur de 11 km, une latitude de 35.103°N et une longitude de 3.826°W. Quant à son épicentre, il est situé dans la commune de Ijermaouas au large de la province de Driouch.

Depuis lundi dernier, la province de Driouch est en proie à une vague de secousses telluriques qui font, certes, plus de peur que de mal, car de faible magnitude, mais qui n’empêchent pas de semer la panique parmi la population. Contacté par «Le Matin», Nacer Jebbour, chef de Division au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), dont relève l’Institut national de géophysique, a fait savoir que la région abritant les trois provinces Nador, Driouch et Al Hoceïma est depuis longtemps caractérisée par une périodicité de l’activité sismique. «Depuis environ 30 ans, la région est sujette à des secousses telluriques avec une périodicité qui n’est pas régulière. C’est-à-dire qu’elles ne surviennent pas à la même période de l’année. Cependant, en réalité, la région enregistre au quotidien des secousses de faible magnitude, qui ne sont pas ressenties par la population, mais qui nous sont révélées par les appareils et les capteurs sismiques dont nous disposons», a expliqué Nacer Jebbour. Et d’ajouter : «Parfois, des chocs majeurs surviennent, avec une période de retour de 10 ans environ et, de temps à autre, nous enregistrons de petits chocs, des chocs mineurs qui viennent bousculer un petit peu le calme ambiant».

Concernant les moyens de faire face à d’éventuelles secousses de forte magnitude, le chef de Division au CNRST explique qu’il n’existe pas de moyens de prédiction exacte et que cela relève tout simplement de l’impossible. «Ce que nous pouvons faire ce sont des sortes de prévisions très probabilistes, en fonction des enregistrements dont nous disposons, et dont la fiabilité est presque nulle», a-t-il souligné. Jusqu’à ce jour, les secousses enregistrées restent relativement faibles et les autochtones y font face avec une certaine sérénité, car ils ont développé une culture sismique qui leur dicte le bon comportement à adopter en pareil cas. Cependant, ces secousses, survenant généralement la nuit marquée par un calme quasi-absolu, réveillent les populations en sursaut, car ils ne sauraient savoir à quoi s’attendre exactement.

Quant à l’ampleur de l’onde de choc que peut provoquer une secousse tellurique, Nacer Jebbour fait savoir que récemment, une secousse de magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter a été ressentie dans la ville de Taza. Selon lui, pour pareille magnitude, l’onde de choc provoquée peut être ressentie dans un rayon de 110 km environ. «Au-delà d’une magnitude de 5,5 sur l'échelle de Richter, l’effet peut être ressenti dans un rayon de 200 km environ, avec un effet et des aléas locaux sur les constructions selon leur classe et leur vulnérabilité», explique le responsable du CNRST. Quant aux fortes magnitudes au-delà de 7 sur l'échelle de Richter, elles surviennent dans les milieux océaniques et sont ressenties au niveau de toute la région. Le risque qui en émane est de provoquer un tsunami. Selon Nacer Jebbour, le Maroc n’est pas à l’abri de ce phénomène et il existe plusieurs exemples historiques de tsunami au Maroc.

L’un des plus dévastateurs avait été provoqué, en 1755, par le séisme de Lisbonne au niveau de l’Atlantique. Par ailleurs, il est à noter que le CNRST dispose de quelque 37 capteurs sismiques implantés sur tout le territoire national. Ces capteurs enregistrent et fournissent, en temps réel, par transmission satellite au Centre à Rabat, toutes les informations au moindre «balbutiement» de la terre.

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