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À la veille du 11e congrès de l’USFP, la famille ittihadie s’entredéchire

À deux jours du congrès de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui se tiendra les 28, 29 et 30 janvier courant, la famille ittihadie n’a jamais été aussi désunie. Ses membres se livrent en effet une bataille médiatique et judiciaire sans merci. Aussi bien sur les réseaux sociaux que par conférences de presse interposées, les héritiers du parti de Abderrahim se donnent en spectacle. La tension est telle que la justice a été saisie au sujet de la légalité du prochain congrès.

À la veille du 11e congrès de l’USFP, la famille ittihadie s’entredéchire

À partir de ce vendredi, jusqu’au 30 janvier, le 11e congrès du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) devrait avoir lieu en visioconférence. Mais depuis plusieurs semaines, ce grand rendez-vous suscite de nombreuses questions en interne entre différents groupes et courants. Mais ces derniers jours, la tension est montée d’un cran et le parti est sous les projecteurs en raison des dissensions internes qui le minent. En effet, deux conférences de presse ont été organisées, lundi et mardi à Rabat, afin, d’éclairer «l’opinion publique» sur ce qui se passe au sein du parti en perspective de ce congrès. Une première conférence a été animée, lundi, par Hasnae Abouzeid, candidate qui a exprimé son souhait de «présenter un projet pour sauver le parti», en briguant le poste de première secrétaire générale du parti. Lors de cette conférence, elle a accusé le bureau politique, le premier secrétaire général et ses proches collaborateurs de conduire le parti, à travers leur manière d’organiser les travaux du 11e congrès, vers un «suicide collectif».

De même, elle a émis de nombreuses accusations à leur égard tout en défendant ce qu’elle a qualifié de projet visant à réhabiliter l’action politique, notamment au sein de l’USFP. Une deuxième conférence de presse a eu lieu le lendemain, animée par de nombreux membres du bureau politique (mais en l’absence marquante du premier secrétaire général, Driss Lachgar). Lors de cette rencontre, des noms connus au sein de l’USFP, membres du bureau politique, ont pris fait et cause pour Driss Lachgar. Ils ont ainsi défendu son bilan et la légalité des amendements apportés aux statuts et au règlement du parti en vue du prochain congrès. Ils ont expliqué que les travaux préparatoires du prochain congrès étaient sur la bonne voie et qu’ils étaient tous conformes aux dispositions légales, aux règlements et aux statuts du parti. En outre, ils ont attaqué les voix contestataires qui s’en prennent au premier secrétaire général et perturbent le processus d’organisation du congrès. Parallèlement, la question de la tenue ou du report de ce congrès national (déjà avec quelques mois de retard) est entre les mains de la justice. En effet, certains militants ont introduit des requêtes dans ce sens (quelque 17 actions en justice), notamment celle dont est saisie le juge du référé du tribunal de première instance de Rabat.

Une audience décisive a eu lieu lundi et le verdict est très attendu pour ce mercredi (les délibérations devront avoir lieu, suite à quoi une sentence du juge des référés devra être prononcée). Mais l’affrontement ente les différents protagonistes ne se limite pas à l’aspect judiciaire. Il prend d’autres formes, notamment médiatiques, l’enjeu étant de remporter la bataille de l’opinion publique. En effet, des candidats au poste de premier secrétaire général ont publié une série d’articles sur différentes tribunes médiatiques et sur les réseaux sociaux dénigrant le bilan et le passé du secrétaire général sortant ainsi que de ses défenseurs. Mais la manifestation la plus édifiante de ce bras de fer est illustrée par la polémique opposant les deux parties lors du débat organisé (il y a deux semaines) par la Fondation Abderrahim Bouabid. Ayant eu pour thème «le projet d’avenir de l’USFP», ce débat a connu la participation de quelques candidats au poste de premier secrétaire général du parti.

Chose qui a visiblement déplu aux partisans de Lachgar qui ont accusé la Fondation de faire main basse sur l’histoire et la pensée de Abderahim Bouabid et de le récupérer à des fins qui ne sont pas les siennes, «en invitant les candidats qui dénigrent et attaquent le premier secrétaire général de l’USFP». Cette ambiance malsaine qui précède le 11e congrès n’augure rien de bon pour l’avenir du parti. À moins d’une surprise judiciaire ce mercredi, le onzième congrès de l’USFP (qui se tiendra à distance à partir de différentes plateformes dans les différentes régions et provinces) se tiendra sur fond de profondes divergences.

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