Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Accord gouvernement-syndicats de l'enseignement : Voici les points qui restent en suspens

Le dialogue social dans le secteur de l'enseignement commence à porter ses fruits. Le ministère de l’Éducation nationale et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur ont signé, mardi 18 janvier 2022, un premier accord portant sur six dossiers. Une vingtaine d'autres demeurent toujours pendants, dont les plus épineux sont ceux des enseignants contractuels et du statut du personnel de l’Éducation nationale.

Accord gouvernement-syndicats de l'enseignement : Voici les points qui restent en suspens

Les revendications touchant le secteur de l'enseignement comptent désormais six dossiers de moins. Le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, et les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs du secteur de l'enseignement viennent de signer un accord portant sur six dossiers. Une signature qui a eu lieu en présence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui y voit «une étape importante ouvrant de nouvelles perspectives dans le cadre du dialogue social qu’entretiennent les deux parties». «Cet accord permet de tourner la page des négociations marathon autour de certaines questions», affirme au «Matin» Abdelghani Erraki, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), indiquant que l'arrivée de M. Benmoussa à la tête du département de l’Éducation nationale a insufflé une nouvelle dynamique au dialogue social qui était dans l'impasse. «Je peux vous confirmer que trois des six dossiers faisant l'objet de l'accord signé ont été réglés de manière satisfaisante. Il s’agit des dossiers afférents aux cadres de l’administration éducative, aux cadres titulaires de diplômes supérieurs et aux enseignants désignés hors de leur cycle.

Il y a aussi le dossier des cadres d’orientation et de planification pédagogique qui a en partie été résolu et sur lequel nous reviendrons plus tard. Restent les dossiers des assistants administratifs et des assistants techniciens, ainsi que des docteurs. Pour ces deux derniers, nous nous sommes mis d'accord sur le cadre de l'accord qui sera concrétisé par le nouveau statut du personnel de l'Éducation nationale», nous explique M. Erraki. «Concernant les docteurs et de manière plus concrète, un corps d'enseignant-chercheur sera créé dans le nouveau statut du personnel de l'Éducation nationale à l'instar de l'enseignement supérieur. Et là, il ne s'agit pas seulement de reprendre la dénomination, mais aussi le parcours professionnel de l'enseignant-chercheur de l'enseignement supérieur qui commence par professeur-assistant, ensuite professeur habilité pour passer au final au grade de professeur de l'enseignement supérieur», nous précise le SG du SNE, ajoutant que la mobilisation de ces cadres hautement qualifiés est à même de favoriser une montée en qualité de l'école publique marocaine. «Quant aux assistants administratifs et aux assistants techniciens qui appartiennent aux corps des cadres communs des administrations et sont donc soumis au statut général de la fonction publique, notre demande vise à les intégrer pour qu'ils deviennent des assistants éducatifs.

Ils seront donc intégrés dans le nouveau statut du personnel de l'éducation nationale et classés dans l'échelle 8 (au lieu des échelles 6 et 7 auxquelles ils étaient précédemment classés)», nous précise encore M. Erraki. Concernant l'épineuse question des enseignants contractuels, M. Erraki a fait savoir que rien n'est clair pour le moment et que les positions des deux parties sont aux antipodes. «Notre syndicat s'aligne bien évidemment sur la position de nos bases pour cette catégorie, qui est celle de l'intégration pure et simple en tant que fonctionnaires publics», affirmé M. Erraki, appelant à mettre fin à cette discrimination dans le secteur de l'éducation entre enseignants contractuels (qui représentent aujourd’hui 30% du corps enseignant) et enseignants fonctionnaires. Une discrimination source de tensions et de crises pour l'école publique marocaine, ébranlée ces jours mêmes par une grève de cinq jours décrétée par ces enseignants contractuels.

Le secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement, Abderrazak El Idrissi, a déclaré au «Matin» de son côté que la signature de cet accord d’étape, sous la supervision du Chef du gouvernement, augure bien de la poursuite du dialogue social, dont la prochaine étape est programmée le lundi 31 janvier 2022 pour plancher sur le dossier des enseignants contractuels. «Quant à la question majeure du nouveau statut du personnel de l'éducation nationale, le déroulement du dialogue est programmé entre février et juillet, au terme duquel nous devrons parvenir à un accord sur les contours de ce nouveau statut qui amènera des solutions à de nombreuses questions», a souligné M. El Idrissi. Début février, le dialogue relatif aux autres dossiers en suspens concernant d'autres catégories (comme le dossier des enseignants occasionnels ou celui des enseignants ayant fait la classe aux enfants des Marocains résidant à l’étranger) sera également lancé, ajoute le syndicaliste.

Il est à noter que le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, avait déclaré que cet accord d’étape «constitue un prélude à la réforme du système d'éducation et de formation». Dans une déclaration à la presse suite à la signature dudit accord, le ministre a mis en avant la nécessité de mobiliser les hommes et les femmes de l'éducation qui consentent des efforts particuliers au sein de ce système, afin d'améliorer les performances de l'école publique et de restaurer la confiance des citoyens à son égard.
 

Lisez nos e-Papers