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Approvisionnement en céréales : la diversification des fournisseurs s’avère payante

Bien que sa production céréalière ait fortement chuté en 2022, le Maroc est en mesure d’assurer son approvisionnement. Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a affirmé que le Maroc opte pour une diversification des sources d’approvisionnement en blé sur le marché international en passant des commandes auprès de 15 pays, notamment en Amérique latine. Pour la période 2022-2023, les besoins d’importation du Royaume en céréales atteindront, d’après la FAO, 10,4 millions de tonnes.

Approvisionnement en céréales : la diversification des fournisseurs s’avère payante

Pour ses approvisionnements en céréales, le Royaume ne pâtit pas, tant s'en faut, des effets de la guerre en Ukraine. Ce conflit, qui avait initialement entraîné une flambée sans précédent des cours mondiaux des céréales, n'a plus les mêmes effets aujourd'hui, notamment après l'accord céréalier russo-ukrainien. Accord en vertu duquel 20 millions de tonnes de blé ukrainien, bloquées dans les ports, seront exportées. Mais bien avant l'annonce de cet accord, le Maroc a pris les devants en optant pour une diversification de ses fournisseurs pour suppléer ses importations en provenance d'Ukraine et de Russie, respectivement deuxième et troisième exportateurs de blé tendre vers le Royaume. Dans une réponse à une question écrite à la Chambre des représentants, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a affirmé que «le Royaume a été épargné par les effets des perturbations extérieures en raison de la guerre en Ukraine».

Le Maroc a importé du blé de 25 pays d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique latine et d'Asie au cours de la saison agricole précédente, souligne M. Sadiki, faisant savoir que «durant la première partie de la saison actuelle, le Royaume a passé des commandes auprès de 15 pays, notamment le Brésil et l'Argentine, qui ont totalisé 41% de ses importations en février dernier». Par ailleurs, et à propos du blé ukrainien, le ministre a fait savoir que les importations marocaines de celui-ci ont atteint au cours de cette année (quand le contexte le permettait) 5,6 millions de quintaux de blé tendre et 500.000 quintaux d'orge sur la part habituelle des importations ukrainiennes pour le Maroc (environ 8,7 millions de quintaux de blé tendre et 670.000 quintaux d'orge), assurant que le reste à importer en provenance du marché ukrainien peut être couvert sans problème par des importations en provenance d'autres marchés, notamment l'Union européenne et l'Argentine.

Les quantités importées excèdent les besoins mensuels des minoteries industrielles

Toujours dans le cadre de sa réponse sur les mesures à prendre pour faire face aux impacts de la guerre en Ukraine sur les importations agricoles, le ministre de l'Agriculture a affirmé que le système de subvention forfaitaire sur les importations de blé tendre, adopté de novembre 2021 à juin 2022, a jusqu'à présent permis d'importer des quantités de blé tendre supérieures aux besoins mensuels des minoteries industrielles. Le principal objectif, dit M. Sadiki, est de maintenir le prix du pain à 1,20 DH la miche. En ce qui concerne le blé dur, les prix mondiaux restent très élevés en France et au Canada, a précisé le ministre, ajoutant que l'ensemble des services concernés examine toutes les voies possibles pour faire baisser le prix des produits dérivés de cette céréale.

Les estimations des importations de céréales pour 2022 et 2023 s'élèvent à 10,4 millions de tonnes

Compte tenu de la baisse de la production céréalière nationale, les besoins en importations pour les années 2022 et 2023 sont estimés à 10,4 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 35% par rapport aux besoins moyens en importations en 2020 et 2021. Cette estimation émane d’une synthèse faite par le Système mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR), de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). «Dans le passé, les pays de l’Union européenne et de la mer Noire fournissaient la majeure partie du blé “tendre” commun, bien que la part de l’Argentine et du Brésil ait augmenté. Au cours des quatre dernières années, les importations de blé en provenance d’Ukraine et de la Fédération de Russie ont représenté environ 20 et 7%, respectivement, des importations totales. Le Canada est le fournisseur traditionnel de blé “dur”», souligne-t-on dans cette synthèse.

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