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Coalition mondiale contre Daech : l'essentiel du discours d'ouverture de Bourita

Les travaux de la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech se sont ouverts, mercredi à Marrakech, avec la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales.

Organisée à l'invitation conjointe du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'Etranger, Nasser Bourita, et du Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, cette première réunion de la Coalition mondiale anti-Daech en Afrique constitue une autre étape dans la poursuite de l’engagement et de la coordination internationale dans la lutte contre Daech, avec un accent particulier sur le Continent africain ainsi que sur l’évolution de la menace terroriste au Moyen Orient et dans d’autres régions.

Ouvrant les travaux de cette réunion, Nasser Bourita a mis en avant les liens pernicieux entre terrorisme et séparatisme, y voyant "les deux faces d’une même médaille". " Une tendance inquiétante s'est développée sans susciter l'attention nécessaire : le lien entre terrorisme et séparatisme. Le séparatisme et le terrorisme sont très souvent les deux faces d'une même médaille", a-t-il souligné.

Et M. Bourita de soutenir que "la collusion contre la souveraineté et la stabilité des Etats, outre la convergence des moyens financiers, tactiques et opérationnels, créent une alliance objective entre les groupes terroristes et séparatistes". Cela a été confirmé par le nombre croissant d'individus passant des groupes séparatistes aux groupes terroristes et vice-versa, a fait remarquer le ministre, précisant que "ceux qui financent, abritent, soutiennent et arment le séparatisme contribuent en fait à la propagation du terrorisme et compromettent davantage la paix et la sécurité régionales". "Ne nous y trompons pas : encourager le séparatisme équivaut à une complicité avec le terrorisme", a averti M. Bourita, lors de ce conclave, qui connait la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales. Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l'invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Etranger et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

M. Bourita a par ailleurs souligné qu’en réponse aux menaces mondiales, telles que le terrorisme, le Maroc a toujours plaidé en faveur du multilatéralisme, en particulier celui qui promeut la solidarité, l'appropriation et l'inclusion, par le partage de renseignements, le renforcement des capacités et la formation des chefs religieux. Dans ce sens, il a souligné que la coprésidence marocaine de cette première réunion de la Coalition mondiale anti-Daech en Afrique "offre une plate-forme supplémentaire au Royaume pour partager les expériences tirées de sa stratégie globale et intégrée de lutte contre le terrorisme, élaborée sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI".

Il a également relevé que la récente inauguration du Bureau Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l'UNOCT, (United nations Office of Counter-Terrorism) à Rabat, "offre une perspective qui pourrait contribuer davantage aux efforts de renforcement des capacités de la Coalition", faisant savoir que ce bureau des Nations Unies "est, en effet, un nouveau jalon dans l’édifice l'ardu CT en Afrique car il propose des programmes de renforcement des capacités aux pays du continent dans plusieurs domaines spécialisés clés".

Rappelant que le Maroc marquera dans quelques jours la triste commémoration des attentats terroristes de Casablanca du 16 mai 2003, M. Bourita a souligné que le Royaume conformément à la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a mis en place, depuis ces attaques sur son sol et contre son peuple, "une stratégie efficace, multidimensionnelle et holistique de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, qui a permis au Maroc de démanteler plus de 210 cellules terroristes depuis 2002, entre autres réalisations". Les meilleures pratiques mises en place par les services de sécurité marocains, ainsi que l'approche exceptionnelle adoptée par le Royaume dans le domaine de la déradicalisation, offrent également une expérience éprouvée pour notre engagement de longue date avec les pays africains frères confrontés à l'évolution de la menace terroriste, a-t-il ajouté. "Cette approche reflète une profonde conviction aux capacités de l'Afrique à inverser la tendance, comme l'a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI devant le 29ème Sommet de l'Union africaine : "Nous avons toujours été convaincus que l’Afrique peut transformer ses défis en authentique potentiel de développement et de stabilité", a souligné M. Bourita.

Evoquant la situation en Afrique, M. Bourita a indiqué "Daech détient l'infâme record de devenir le groupe terroriste le plus meurtrier du monde en 2021. L'Afrique, quant à elle, est devenue sa principale cible, subissant 41% de toutes les attaques de Daech dans le monde". Le ministre a fait observer, à cette occasion, que par rapport à la période pré-pandémique, la violence a augmenté sur le Continent de 40 à 60% en termes de décès et d'attaques.

En 2021, a-t-il relevé, l'Afrique subsaharienne a enregistré 48% des décès dus au terrorisme dans le monde, soit 3.461 victimes, ce qui porte le nombre de morts à 30.000 au cours des 15 dernières années.

Le ministre a, en outre, fait remarquer que le Sahel abrite les groupes terroristes qui se développent le plus rapidement et qui font le plus de victimes dans le monde, précisant que que la région du Sahel compte 35% des morts dus au terrorisme dans le monde en 2021, contre seulement 1% en 2007.

"Le nombre de décès dus au terrorisme a augmenté de plus de 1.000 % entre 2007 et 2021 au Sahel", a déploré M. Bourita, notant que l'Afrique de l'Ouest et le Sahel sont les régions les plus touchées du continent, avec plus de 1,4 million de déplacés à l'intérieur des pays en raison des affrontements meurtriers que connait cette région du monde.

M. Bourita a de même relevé qu’au cours de la dernière décennie, l'impact économique du terrorisme a coûté au continent une perte totale de 171 milliards de dollars, un montant qui aurait pu servir pour promouvoir le développement économique et social de la région. "Aujourd'hui, 27 entités terroristes basées en Afrique sont inscrites sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies", a-t-il poursuivi, soulignant qu’il s'agit là d'un indicateur clair de leurs liens avec les principaux groupes terroristes mondiaux.

La menace terroriste en Afrique a désormais atteint les côtes de l'Atlantique et ses voies maritimes, a mis en garde M. Bourita, affirmant que des liens entre le terrorisme et la piraterie sont apparus dans le golfe de Guinée, comme dans la Corne de l'Afrique et que les groupes terroristes cherchent également à contrôler les ressources naturelles.

Le ministre a soutenu, à cet égard, que cette réunion ministérielle suscite beaucoup d'espoirs et d'attentes, comme en témoigne la forte participation des pays africains, qu'ils soient membres ou observateurs de la Coalition mondiale, notant que les discussions doivent porter notamment sur l’impératif de faire montre d’une solidarité agissante à l'endroit du continent africain dans la lutte contre la menace posée par Daech. L’accent doit être également mis sur la nécessité de promouvoir l'appropriation par les Etats africains de politiques et de stratégies antiterroristes efficaces et aussi sur l’importance de soutenir les initiatives nationales et sous-régionales existantes, telles que celles de la CEDEAO, a-t-il enchaîné.

M. Bourita a ajouté, à ce propos, que cette réunion marque une évolution substantielle de l'orientation stratégique de la Coalition, en s'appuyant sur trois tendances clés. D’abord, la consolidation de la défaite territoriale de Daech au Moyen-Orient "nous permet d'orienter davantage notre soutien vers le renforcement des capacités nationales dans la région", a estimé le ministre, relevant aussi que "la stabilisation, le renforcement des capacités civiles et la communication stratégique figurent désormais en bonne place dans tous les aspects de l'engagement de la coalition à éradiquer Daech".

Enfin, a dit le ministre, la Coalition sera en mesure de hiérarchiser sa réponse à l'évolution de la menace terroriste dans d'autres régions du monde, sur la base d'une approche inclusive qui soutient les mécanismes nationaux et sous-régionaux existants. Il a estimé, par ailleurs, que malgré ces développements positifs, l’optimisme prudent reste "l'un de nos principes directeurs", d’autant plus que l'état de la menace de Daech n'a pas diminué. "Notre évaluation commune de la montée dangereuse des menaces terroristes en Afrique a conduit à l'émergence d'une approche adaptée du soutien de la Coalition à l'Afrique", a-t-il ajouté, notant que cette approche est incarnée par l'Africa Focus Group, codirigé par les États-Unis, l'Italie, le Niger et le Maroc - qui s'est réuni mardi, à Marrakech.

La coprésidence du Groupe par le Maroc offre une plateforme supplémentaire au Royaume pour partager les expériences tirées de sa stratégie holistique et intégrée de lutte contre le terrorisme, développée sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a souligné M. Bourita.

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