A fin août 2022, le crédit bancaire affiche une progression salutaire à première vue. Mais en réalité, celle-ci reflète une situation économique mitigée.
En effet, le crédit bancaire a progressé de 5,1% par rapport à la même période en 2021, s’établissant à 1.014 milliards de DH. Mais dans ce total, les prêts à l’habitat et à la consommation n’ont évolué que de 3%. Du côté de la production, les crédits à la promotion immobilière ont baissé de 2% et les prêts à l’équipement ont reculé de 1,2%. En face, les comptes débiteurs et crédits de trésorerie se sont envolés de 14,6% et les créances en souffrance des banques ont grimpé de 5,3%. Ces évolutions reflètent une consommation atone, un investissement en berne et les difficultés de trésorerie des entreprises.
Notons que les créances en souffrance totalisent 88,5 milliards de DH, soit 8,7% de l’encours global du crédit bancaire. Les impayés des entreprises ont progressé de 7,5% pour atteindre 51 milliards de DH, contre 37 milliards pour les ménages (+2,9%).
Précisons enfin que la répartition du crédit bancaire par nature d’emprunteur montre une évolution de 5,7% pour les sociétés financières contre 5% pour le secteur non financier, dont -8,7% pour le secteur public, +3,4% pour les ménages et +9% pour les entreprises privées, principalement du fait des difficultés de trésorerie.
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