C’est un véritable bras de fer que les enseignants-cadres des Académies régionales mènent depuis plusieurs semaines avec le ministère de l’Éducation nationale. Au moment où le département de tutelle s’apprêtait à accueillir les cinq centrales syndicales les plus représentatives pour poursuivre le dialogue autour de la mise en place d’un statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale, les enseignants-cadres en grève depuis plusieurs semaines semblent avoir déjà pris la décision de mettre fin unilatéralement aux négociations.
Ils viennent en effet de déclarer qu’ils refusent tout dialogue tant que l’intégration des enseignants-cadres dans la fonction publique n’est pas garantie. Dans cette logique d’escalade, ils ont annoncé une prolongation des grèves entamées depuis le 28 février jusqu’au 20 mars, parallèlement à l’organisation d’une série de mouvements de protestation, notamment des rassemblements régionaux et des sit-in devant les tribunaux qui accueilleront les procès de leurs collègues poursuivis en justice. Dans un communiqué publié mardi, la Coordination nationale des enseignants-cadres des Académies régionales de l’éducation et de la formation a fait part en effet de sa décision de poursuivre toutes les formes de protestation jusqu’à la satisfaction de sa principale revendication, à savoir l’abandon du système de contractualisation et l’intégration sans conditions de tous les enseignants-cadres dans le statut de la fonction publique.
La coordination a par ailleurs réitéré son refus catégorique de participer à l'élaboration d’un nouveau statut unifié pour les enseignants, tel qu’il a été proposé par le ministère de l'Éducation nationale, arguant que le futur texte ne fera que consacrer les disparités entre les enseignants des Académies et ceux relevant du ministère de l’Éducation nationale. «Si le ministère de l’Éducation nationale est réellement animé de bonnes intentions, il n’a qu’à intervenir auprès du gouvernement pour abandonner les poursuites judiciaires à l’encontre des enseignants et annuler les jugements déjà prononcés à leur encontre», souligne dans ce sens Mohammed Bousrid membre de la Commission chargée des médias relevant de la Coordination nationale des enseignants contractuels dans une déclaration accordée à la presse. Notons qu’outre le boycott du dialogue avec le ministère, la Coordination a annoncé une nouvelle grève nationale qui aura lieu du 23 au 26 mars.