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Mardi 19 Mars 2024
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Hausse des prix des carburants : menace de grève des transporteurs après Aïd Al Adha

Malgré les gestes d’apaisement du gouvernement, les transporteurs routiers de marchandises sont en grogne. Un front composé de quatre organisations syndicales du secteur vient de brandir la menace de la grève. Pour ce front, composé de l’UMT, la CDT, l’UGTM et l’UNTM, le soutien du gouvernement, qui vient d’être augmenté de 40%, demeure un simple palliatif puisqu’il ne couvre pas les charges supplémentaires occasionnées par la hausse des prix du carburant.

Hausse des prix des carburants : menace de grève des transporteurs après Aïd Al Adha

Face à la montée continuelle des prix des carburants, les syndicats du secteur du transport routier de marchandises brandissent de nouveau la menace de la grève. Malgré le soutien du gouvernement, qui vient d’ailleurs d’être revu à la hausse (+40%), ils entendent débrayer après Aïd Al Adha. Ils estiment que les subventions consenties ne compensent pas les pertes subies à cause de la hausse des prix à la pompe. Pour les organisations syndicales du secteur du transport de marchandises, constituées dans un front commun (l’UMT, la CDT, l’UGTM et l’UNTM), la seule solution à cette crise passe par le plafonnement des prix des carburants.

Dans un communiqué rendu public en début semaine, le front composé de l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) – les trois syndicats les plus représentatifs – et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) appelle les pouvoirs publics à intervenir d’urgence pour «sauver un secteur qui périclite». Ce cri de détresse est assorti d’une menace de grève, comme le précise le communiqué : «Les syndicats nationaux du secteur du transport routier de marchandises appellent le gouvernement à agir rapidement pour sauver ce qui peut encore l’être avant qu’il ne soit trop tard. Et ce en engageant un dialogue sérieux et responsable à même de désamorcer la crise sociale. Ils appellent aussi les professionnels à serrer les rangs et à rester mobilisés pour la préparation et l’organisation de toutes les formes revendicatives légales, notamment la programmation d’une grève nationale dont la date sera annoncée après Aïd Al Adha».

Mounir Benazouz, secrétaire général national de l’Union nationale des professionnels du transport routier (affiliée à la CDT), estime que la grève est le seul moyen de se faire entendre par les pouvoirs publics. Et de rappeler que le secteur du transport de marchandises compte quelque 400.000 véhicules de différents tonnages (entre 8 et 40 tonnes) et que de nombreuses associations professionnelles se disent disposées à s’engage dans ce mouvement de grève. Visiblement donc, la quatrième tranche du soutien qui vient d’être annoncée par le gouvernement ne semble pas satisfaire ces professionnels qui s’estiment «pris au piège» des aides. Selon Mounir Benazzouz, «ces aides restent très minimes et ne couvrent aucunement les pertes subies par les opérateurs en raison de la montée régulière du prix du gasoil. Or nos clients, qui entendent parler d’aides au secteur, ont du mal accepter l’augmentation des tarifs de nos prestations».

Pour illustrer ses propos, M. Benazzouz donne l’exemple du trajet Casablanca-Laâyoune qui coûte jusqu’à 15.000 dirhams actuellement, contre 7.000 DH par le passé. En clair, pour la CDT, le soutien accordé ne couvre pas les charges supplémentaires occasionnées par la hausse des prix du carburant. «Il faut donc que le gouvernement prenne en compte ces contraintes en prévoyant des aides plus conséquentes. Autrement, il faudra plafonner les prix des carburants», insistent les quatre syndicats. Ces derniers soulignent que comme l’État leur interdit d’augmenter les prix de leurs services, un dialogue doit être ouvert avec les distributeurs des carburants, en présence des pouvoirs publics pour discuter de la question du plafonnement au profit des opérateurs. D’autant plus que les transporteurs constituent les principaux clients des distributeurs. «Nous représentons 70% de la liste de leurs acheteurs, viennent ensuite les marins avec 15%, les particuliers ne représentent que 10% et le reste est représenté par le secteur agricole dont les opérateurs commencent à chercher des énergies alternatives», explique M. Benazzouz.

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