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Les personnes en situation de handicap meurent plus tôt à cause des inégalités

L’Organisation mondiale de la santé a souligné dans un nouveau rapport que les personnes en situation de handicap courent le risque de mourir beaucoup plus tôt que les personnes qui n’ont aucun handicap, à cause des inégalités dans la prise en charge, du manque de moyens financiers et de la difficile accessibilité aux moyens de transport. Au Maroc, la situation est similaire selon Dr Tayeb Hamdi qui rappelle que plus de 60% des personnes handicapées rencontrent des difficultés pour accéder aux soins.

Les personnes en situation de handicap meurent plus tôt à cause des inégalités

Les inégalités en matière de santé entraînent de nombreux décès prématurés chez les personnes handicapées. C’est ce qui ressort du rapport mondial sur l’équité en santé pour les personnes handicapées, publié vendredi dernier par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Ce sont désormais 1,3 milliard de personnes qui vivent avec un handicap important dans le monde (soit 1 personne sur 6). Ce chiffre prouve bien à quel point il importe de faire en sorte que les personnes handicapées participent pleinement et effectivement à tous les aspects de la société et d’intégrer les principes d’inclusion, d’accessibilité et de non-discrimination dans le secteur de la santé. Pourtant, plusieurs d’entre elles courent le risque de mourir beaucoup plus tôt – jusqu’à 20 ans plus tôt – que les personnes qui n’ont aucun handicap», indique l’organisation dans son rapport.

Le risque de maladies chroniques plus élevé chez personnes en situation de handicap 

Et d’ajouter que «ces personnes sont davantage susceptibles de développer des maladies chroniques, le risque étant jusqu’à deux fois plus élevé pour l’asthme, la dépression, le diabète, l’obésité, les maladies buccodentaires et les accidents vasculaires cérébraux. Bon nombre des différences que l’on observe dans les résultats en matière de santé ne peuvent s’expliquer par la pathologie ou l’incapacité sous-jacentes, mais bien par des facteurs évitables, iniques et injustes au sein des systèmes de santé». Le rapport, publié à l’occasion de la Journée mondiale des droits personnes handicapées (3 décembre), souligne la nécessité d’agir rapidement pour corriger les inégalités en matière de santé. «Le rapport de l'OMS montre que les personnes en situation de handicap décèdent de façon prématurée par rapport aux profils semblables qui n'ont pas de handicap. Ceci n'est pas surprenant si on prend en considération la façon dont sont traitées ces personnes dans les systèmes de santé un peu partout dans le monde. Elles rencontrent d’ailleurs souvent des difficultés pour accéder aux structures de santé en raison de l’environnement matériel, du manque de transport ou d’obstacles financiers. Cela les pousse à renoncer aux soins dans la majorité des cas, parfois avant même de les avoir commencés», déclare au «Matin» Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques de santé.

Des inégalités au niveau de l'accès aux structures sanitaires   

«Parmi les raisons qui empêchent également les personnes en situation de handicap d’accéder aux soins on trouve l’attitude négative de la part des professionnels de santé. Ces derniers ne les traitent pas convenablement. Elles ne bénéficient pas des mêmes examens ni des mêmes soins que les autres patients. Elles ont besoin d'une prise en charge particulière, mais les professionnels de santé en général ne se forcent pas à le faire. Enfin, les personnes en situation de handicap peuvent aussi avoir du mal à comprendre les consignes et renseignements du professionnel de santé, car ils leur ont été présentés d’une façon inadaptée». Au Maroc, la situation est similaire selon Dr Hamdi. «Il faut savoir qu’au niveau national, 3 personnes en situation de handicap sur 5 ont des difficultés à accéder aux soins, soit plus de 60%. La pauvreté et le manque de moyens financiers est la principale raison qui oblige les deux tiers d’entre eux à renoncer aux soins. Aussi, à peine plus d'une personne handicapée sur 10 bénéficie d'une assurance maladie obligatoire. Nous espérons que cela changera grâce à la généralisation de la protection sociale», dit-il. Dr Hamdi a également insisté sur l’importance d’organiser des formations au profit des professionnels de santé pour apprendre à se comporter avec cette population vulnérable, mais aussi d’adapter les structures sanitaires et les moyens et appareils de diagnostic aux personnes en situation de handicap.

>> Lire aussi : La double peine des personnes en situation de handicap pour accéder au monde du travail

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