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Juges et liberté d’expression, l’Unesco et le CSPJ ouvrent le débat à Rabat

Juges et liberté d’expression, l’Unesco et le CSPJ ouvrent le débat à Rabat

«Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit». Ce sont là les dispositions du fameux article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme qui garantit la liberté d’opinion et d’expression. Principe qui a été mis en avant par les participants à une conférence organisée par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). La rencontre, qui a démarré mardi, se poursuit mercredi pour tenter de mettre en avant «le rôle des juges dans le renforcement de la liberté d’expression dans la région arabe». Baptisée «Dialogue des juges», cette manifestation a lieu en présence d’une quarantaine de magistrats et d’autres acteurs et défenseurs des droits de l’Homme venant d’une dizaine de pays arabes (Palestine, Mauritanie, Libye, Tunisie, Égypte, Irak, Jordanie, Liban, Soudan, Yémen...).

Les participants ont, au cours de cette conférence, abordé le rôle du système judiciaire et des juges dans les aspects concernant la poursuite et la protection des journalistes. Les normes internationales des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, la liberté d'expression, l'accès à l'information, la sécurité des journalistes, les discours de haine et la lutte contre la désinformation étaient les principales thématiques abordées par les experts prenants part à cette rencontre.

Selon les organisateurs, l'objectif premier de cette rencontre, qui a permis de créer un réseau de magistrats arabes, est de sensibiliser et d'informer les acteurs du monde judiciaire sur les normes internationales et la jurisprudence régionale en matière de liberté d'expression, d'accès à l'information, de défis numériques liés à l'Internet et de sécurité des journalistes. Ce qui en fait, d’ailleurs, un des axes des programmes d’action de l’Unesco en tant qu’agence spécialisée des Nations unies mandatée pour la promotion de la liberté d'expression et son corollaire, la liberté de la presse. Intervenant lors de la séance d’ouverture, Mohamed Abdennabaoui, président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, et El Hassan Daki, procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du ministère public, ont tous deux focalisé sur la règle de la liberté d’expression et d’opinion, en tant que principe garanti par la Constitution.

Ils ont cependant insisté sur le fait qu’il y a des limites quand il s’agit de la vie privée des individus, de l’ordre public, de la santé publique, des intérêts stratégiques du pays… À ce propos, Mohamed Abdennabaoui a rappelé que le juge est en charge de la protection des droits et des libertés et de la sécurité judiciaire des personnes et des groupes, ainsi que de l'application de la loi. S’agissant de la convergence des deux métiers, ceux du magistrat et du journaliste, il a affirmé que «chacun des deux métiers présente une matière de travail pour l’autre. La presse relate le contenu des enquêtes et des décisions du pouvoir judiciaire et les diffuse auprès de l’opinion publique en en faisant des informations.

De son côté, la justice intercepte certains faits publiés par la presse pour actionner des investigations et des enquêtes qui peuvent aboutir à des procès qui se transformeraient, à leur tour, en matière journalistique», a-t-il déclaré. De leur côté, les représentants de l’Unesco ont rappelé des données du rapport sur la sécurité des journalistes. Ils ont relevé que quelque 156 meurtres de journalistes et de professionnels des médias ont été enregistrés dans le monde en 2018-2019, dont 30 dans la région des États arabes et 18 en Afrique. «Ces attaques se produisent souvent dans des situations non conflictuelles par des groupes criminels organisés, des milices, du personnel de sécurité et parfois même la police locale. Le rapport constate, pour la même période, que 89 journalistes ont été tués dans des pays sans conflit armé, contre 67 journalistes tués dans des pays en proie à un conflit armé», ont-ils souligné.

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