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Débat tendu sur l’avenir du Fonds d’aide à la production cinématographique nationale

La première conférence organisée par le 22e Festival national du film (FNF) à Tanger a débattu de la thématique autour de «L’avenir du Fonds d’aide à la production cinématographique nationale». Animée par la présidente de la Commission d’aide à la production des œuvres cinématographiques, Ghita El Khayat, cette rencontre, modérée par le critique Driss Korri, s’est déroulée dans une ambiance très tendue.

Sachant que la production cinématographique nationale dépend, en priorité, du Fonds d’aide à la production cinématographique nationale, le débat a porté sur l’avenir de ce Fonds octroyé par l’État (Centre cinématographique marocain - CCM) ; puis les fruits qu’il a donnés après 40 ans de son instauration. À ce propos, Ghita El Khayat a rappelé que «le fonctionnement de la Commission consiste à recevoir un certain nombre de dossiers et à lire les scénarios», indiquant que les projets présentés sont composés d’une partie artistique et d’une autre financière. Par ailleurs, les délibérations des 11 membres de la Commission se font au terme de la finalisation de l’examen du projet. «Feu Noureddine Saïl s’était fixé pour objectif d’augmenter considérablement le nombre des productions cinématographiques marocaines», a-t-elle relevé, ajoutant qu’aujourd’hui, «nous avons atteint cet objectif, puisque nous sommes entre 20 à 35 films marocains, toutes catégories confondues».

Ghita El Khayat a, également, précisé que l’offre du CCM est actuellement très limitée par rapport à la quantité des projets cinématographiques présentés. «Il faut, donc, inventer un autre système», dit-elle, en proposant à titre d’exemple de mettre en place des primes de qualité avec un pourcentage fixe, en fonction des entrées de salles de cinéma. Comme elle a proposé de s’orienter vers un modèle de fonds privé, comme celui du CNC en France qui a fait ses preuves. Mais, si le Maroc continue dans cette voie de soutien actuelle, assure-t-elle, il ne faut pas envisager la transformation du travail de la commission et sa façon d’aborder les projets de films qu’elle reçoit. «Certains changements seraient utiles comme la constitution de deux collèges, l’un spécialisé dans les œuvres premières et l’autre dans des projets réalisés par des personnes expérimentées et déjà dotées d’une filmographie». Plusieurs points de vue ont suivi la présentation de la présidente de la Commission, dont certains étaient insultants à son égard, lui reprochant la mauvaise gestion de ce Fonds d’aide, ainsi que la propagation du clientélisme et d’influence sans fondements.

Comme des problématiques relatives au scénario, à la culture cinématographique chez les jeunes, au public qui a déserté les salles, à l’encouragement des jeunes, au respect du cadre légal de la Commission à ne pas dépasser, A ce sujet, le réalisateur et producteur Saâd Chraibi a été catégorique concernant les changements qui doivent s’opérer pour diriger le Fonds d’aide et régler cette histoire de clientélisme au sein de la Commission. «Il y a des gens ailleurs qui ont trouvé un système très intelligent. D'abord, monter une Commission dont personne ne connaît les noms des membres, qui regroupe l’ensemble des scénarii qu’on lui propose, qui enlève les noms des auteurs (réalisateurs ou scénaristes) et envoie ces textes à ces gens de manière anonyme. Ces gens lisent un texte et donnent un avis de façon objective, sans connaître la personne». La deuxième phase pour l’octroi de l’argent, selon lui, consiste à mettre en place des collèges. «Par exemple, un collège pour la première et deuxième œuvre, un autre pour la troisième et plus, un autre pour le documentaire et un quatrième pour le court métrage.

Chaque collège a une somme d’argent qui lui est attribuée. Cela permet de répondre à tous les types de besoins. Ceci doit se passer avec une commission spécialisée. Ce sont des propositions qu’on peut appliquer rapidement. Bien sûr, il faut que le volume de l’enveloppe budgétaire augmente avec le nombre des projets proposés, parce qu’avec l’argent actuel on ne peut pas avancer, car le nombre de films s’est multiplié d’année en année et l’enveloppe est restée la même».Concernant le retour du public dans les salles de cinéma, le réalisateur Abdelilah Al Jaouhary a appelé au retour des clubs de cinéma, c’est-à-dire à l’éducation d’un public cinéphile avant de parler de construction de salles de projection, espérant que les commissions comportent de vrais professionnels de cinéma. Comme il a évoqué la promotion des films qui est un point crucial dans le domaine du septième art.

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