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Cour des comptes (Rapports 2019-2020) : Les ministres répondent aux griefs des magistrats

Les ministres dont les départements ont été mentionnés dans les rapports de la Cour des comptes pour les années 2019 et 2020 ont défilé mercredi sur l’estrade de la Chambre des représentants. Apportant leurs éclairages à propos des conclusions des rapports présentés, sur cette même estrade en mai dernier, par la présidente de la Cour, Zineb El Adaoui, les ministres ont mis en avant les efforts consentis par leurs départements pour remédier aux différentes lacunes relevées par les magistrats de la plus haute juridiction financière.

Cour des comptes (Rapports 2019-2020) : Les ministres répondent aux griefs des magistrats

L’éducation nationale, la formation dans le secteur agricole, l’eau ou encore la culture, autant de départements que la Cour des comptes a épinglés dans ses rapports pour les années 2019 et 2020. Tenant une réunion pour la discussion des conclusions de ces rapports présentés par la présidente de la Cour, Zineb El Adaoui, la Chambre des représentants a donné la parole aux ministres responsables de ces secteurs pour apporter leurs éclairages sur les questions soulevées par les magistrats de la juridiction financière. Le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a ouvert le bal en mettant en avant les efforts fournis par son département pour la généralisation de l’enseignement dans le milieu rural.

Enseignement dans le milieu rural : de grands efforts restent à consentir

Le gouvernement a consenti, depuis l’adoption de la Charte nationale de l’éducation et de la formation, de grands efforts pour généraliser l’enseignement, notamment pour les filles et dans le milieu rural. Selon Chakib Benmoussa, ces efforts ont consisté notamment en l’élargissement de l’offre scolaire et le renforcement du soutien social accordé aux familles des enfants scolarisés.
Le responsable, qui intervenait devant les députés, a reconnu toutefois que le développement de l’enseignement dans le milieu rural reste un défi d’actualité qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs pour assurer sa réussite. Dans ce sens, le responsable a affirmé que l’offre d’enseignement préscolaire a connu une hausse remarquable entre 2014 et 2021. «Le taux de scolarisation est passé de 36 à 66% dans l’ensemble et de 45 à 71% en ce qui concerne la scolarisation des filles en préscolaire», a relevé le ministre.
Poursuivant son intervention, M. Benmoussa a fait savoir que l’enseignement primaire a été totalement généralisé dans le milieu rural. Le cycle secondaire collégial poursuit sa percée dans le monde rural en gagnant 12 points sur la période allant de 2015 à 2021, a souligné le ministre qui a affirmé que le taux de couverture a atteint 85%. Ce taux ne dépasse pas les 46% dans le secondaire qualifiant, toujours selon le même responsable.
Abordant la problématique de la déperdition scolaire, à propos de laquelle le ministère avait été interpellé par la Cour des comptes, Chakib Benmoussa a reconnu qu’il s’agit là de l’un des défis principaux du système éducatif national. Selon les chiffres fournis, en rural et en ville, le taux de décrochage des élèves en primaire ne dépasse pas les 2,9%. Il est passé de 12 à 9,7% dans le collège et de 14 à 7,4% dans les lycées, et ce sur la période allant de 2015 à 2021. «Ces chiffres restent élevés, comparés aux objectifs fixés», a affirmé le ministre.

Enseignement supérieur agricole : la réforme est en marche selon Mohamed Sadiki

Prenant la parole également pour répondre aux remarques des rapports de la Cour des comptes concernant les départements qu’il gère, le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts est revenu notamment sur la question de l’enseignement supérieur agricole.
Composé de plusieurs établissements d’enseignement supérieur, notamment l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAVH) et l’École nationale d’agriculture de Meknès, ce pôle a toujours su répondre au besoin en ressources humaines des secteurs de l'agriculture, de la pêche maritime et des forêts au Maroc, a souligné le ministre. Avec le plus grand taux d’intégration sur le marché du travail (80%), les lauréats de ces instituts, qui se comptent au nombre de 20.000, ont toujours participé à l’élaboration des stratégies nationales dans leurs domaines de compétence, a relevé M. Sadiki devant les parlementaires.

Faisant face à plusieurs défis, notamment le manque de ressources humaines pour la formation et le manque des moyens financiers, à cause de l’absence d’un budget important consacré à la recherche scientifique et au transfert de technologie, ce pôle fait l’objet d'une stratégie de réforme lancée depuis plusieurs années. L’un des principaux axes de cette réforme et la mise en place d’un pôle polytechnique regroupant tous les instituts de formation.
Prenant en considération les remarques de la Cour des comptes, le responsable a fait savoir que les textes régissant le fonctionnement de ces établissements sont en cours d’actualisation. Les programmes de formation sont également en cours de révision afin d’assurer un meilleur accompagnement des avancées techniques et technologiques internationales. Le ministère prévoit également un renforcement de la gouvernance au niveau de ces établissements ainsi qu’une refonte de leurs structures, a souligné M. Sadiki.

L’eau : la ration par habitant va encore baisser dans les prochaines années

Représenté par le ministre du Commerce et de l’industrie lors de cette séance, le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a tenu, de son côté, à apporter quelques clarifications en ce qui concerne les remarques de la Cour des comptes. Dans ce sens, le responsable a affirmé que les ressources hydriques par habitant au Maroc ne dépassent pas 606 m³ par an, contrairement aux 650 m³ mentionnés par le rapport de la Cour. Cette ration risque de baisser davantage d’ici 2030 pour passer à 560 m³ seulement, alerte le ministre.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures et programmes, a fait savoir le ministre en citant le programme des grands barrages et le programme de rationalisation de l’utilisation des eaux, aussi bien pour les usages domestiques que pour l’agriculture. C’est ainsi qu’en plus de la mobilisation des ressources habituelles, le gouvernement œuvre également pour la mobilisation de ressources non habituelles, a-t-il rappelé.

Dans ce sens, M. Baraka a cité les projets de dessalement de l'eau de mer et qui pourront permettre la mobilisation de plus d’un milliard de m³ à l’horizon 2050. Ce programme a pour objectif de doter les villes côtières de nouvelles ressources pour alléger la pression sur les ressources internes. En plus des stations réalisées dans les provinces du Sud, à Al Hoceïma et Agadir, d’autres projets sont en cours de réalisation à Casablanca, Safi et dans l’Oriental, a relevé le ministre.

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