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Nacer Larguet : «Le seul piège qui guette les Lions de l’Atlas face à la RD Congo, c’est de tomber dans l’euphorie»

Ancien directeur technique national et actuel directeur de Centre de formation de l’Olympique de Marseille, Nacer Larguet garde toujours un œil attentif sur le football marocain en général et les Lions de l’Atlas en particulier. Dans cet entretien exclusif accordé au «Matin», Larguet met en garde les Lions de l’Atlas contre le piège de l’euphorie face à la République démocratique du Congo lors des barrages qualificatifs pour la Coupe du monde, Qatar 2022. L’ancien DTN estime que Hakim Ziyech a sa place en sélection nationale, mais que les choix du coach sont des choix à respecter. Larguet s’est également prononcé sur le cas d'Amine Harit qui ne sera pas conservé par l’Olympique de Marseille et des trois pépites marocaines évoluant dans les équipes de jeunes de l’OM.

Nacer Larguet : «Le seul piège qui guette les Lions de l’Atlas face à la RD Congo, c’est de tomber dans l’euphorie»
Nacer Larguet.

Le Matin : quel bilan faite-vous de la CAN 2021, disputée au Cameroun ?
Nacer Larguet
: J’ai trouvé la CAN très intéressante dans l’ensemble. Il y avait un bon niveau. Les équipes qui sont arrivées en finale l’ont mérité. Elles ont quelques individualités qui font la différence, notamment chez les Sénégalais Sadio Mané et quelques autres joueurs qui jouent au plus haut niveau en Europe. Les Égyptiens ont toujours cette valeur locale et ils ont aussi ce joueur hors-norme, Mohamed Salah. Les équipes qui vont au bout ont toujours un ou deux joueurs hors-norme.

Et comment avez-vous trouvé la prestation des Lions de l’Atlas ?
Les Lions de l’Atlas étaient intéressants au départ. C’est une équipe jeune en construction. Il y a un certain équilibre à faire entre les anciens et les jeunes. J’ai trouvé que ce n’était pas inintéressant. Pour moi, c’est une équipe en devenir. Il faut lui laisser le temps de travailler. C’est vrai qu’il lui manquait une ou deux individualités qui sont très bonnes dans leur championnat. J’ai aimé la jeunesse du Onze national.

En parlant d’individualité, est-ce que Hakim Ziyech a toujours une place dans le Onze national ?
Hakim Ziyech a montré sa valeur. Après, chaque coach à son avis par rapport au système qu’il met en place et aux complémentarités. Ziyech a tout à fait le niveau d'une équipe nationale comme celle du Maroc. Mais les choix du coach sont les choix du coach. C’est lui qui prend les décisions finales par rapport à ce qu’il a envie de mettre en place. Ziyech est un élément qui fait de la performance avec son club, avec lequel il a gagné la Ligue des champions. C’est une valeur intéressante et qui plus est jeune.

Sa présence aurait-elle pu changer le cours du match contre l’Égypte ?
Je ne sais pas. Franchement, je ne sais pas si sa présence aurait pu changer le cours du match. Peut-être ? On n’est pas devin. Mais je vous dis encore une fois que le Sénégal et l’Égypte n’ont pas volé leurs première et deuxième places, parce que sont des équipes très complètes, et dans chacune d’entre elles, il y a un joueur hors-norme, Salah et Mané. Mané est aidé par des joueurs qui évoluent dans de grands clubs comme le Paris Saint-Germain. Il a aussi deux joueurs que je connais bien qui évoluent à Marseille, Pape Gaye et Dieng, que j’avais lancé quand j’étais en intérim avec les professionnels. Le Sénégal avait une équipe complète avec deux joueurs par ligne. Une équipe nationale qui veut aller très loin doit avoir quelque chose d’exceptionnel dans ses rangs.

La presse française a révélé que l’international marocain qui évolue à l’OM sous forme de prêt ne serait pas conservé à la fin de la saison, s’agit-il d’une décision définitive ?
Je ne sais pas. C’est un joueur prêté à l’OM par Shalke 04. Ce n’est pas une information que j’ai, puisque cela concerne plutôt l’équipe professionnelle.


Comment avez-vous trouvé son rendement depuis son arrivée l’été dernier ?
Chaque fois que le coach lui a donné sa chance, il a répondu présent. Même quand il rentrait 20 ou 25 minutes, je trouve qu’il a été performant. Il a joué son rôle de remplaçant. C’est vrai qu’il y a des joueurs qui ont gagné leur place et qui font de la performance dans une équipe qui marche bien. C’est très difficile de rentrer dans une équipe qui marche bien.

Dans trois semaines, les Lions de l’Atlas affrontent la RD Congo pour les matchs de barrage qualificatifs pour la Coupe du monde, Qatar 2022. Tout le monde donne la sélection nationale favorite, est-ce que finalement ce ne serait pas un match piège pour les Lions de l’Atlas ?
Tous les matchs qu’on joue au plus haut niveau sont des matchs pièges, si jamais on ne les prend pas avec beaucoup de professionnalisme et de sérieux. Aujourd’hui, le piège, vous ne pouvez le tendre qu’à vous-même. Si vous partez dans un état d’esprit d’euphorie, c’est là que le danger vous guette. Je pense que le plus important est de prendre match par match. Il y a un match aller et un match retour. La RD Congo est une équipe nationale qui a autant d’envie que nous de se qualifier. C’est celui qui abordera le mieux possible le match en se disant qu’il a 180 minutes et qu’il faut aller au bout du temps, jusqu’au coup de sifflet final, qui se qualifiera.

Le match aller se jouera à Kinshasa, au stade des Martyrs, sur une pelouse synthétique, est-ce que cela peut être un handicap pour les Lions de l’Atlas ?
Je ne le pense pas. Quel que soit l’état de terrain, c’est l’esprit dans lequel vous rentrez dans un match qui sera déterminant. Il y a onze joueurs comme vous sur le terrain. S’ils ont l’habitude de jouer sur un terrain synthétique, vous, vous aurez l’avantage de jouer sur un terrain naturel sur lequel ils n’ont peut-être pas l’habitude de jouer.

Cela fait trois ans que vous avez quitté la Direction technique nationale (DTN). Quel regard portez-vous sur la DTN ?
Je n’ai aucun regard. Je n’ai pas de contact. Je serais malhonnête si je vous disais que je pense quelque chose de positif ou négatif. J’ai fait un travail pendant cinq ans pour mon pays. Est-ce que c’est bien ou pas bien, c’est l'opinion publique qui doit juger du travail qui a été fait. Je ne m’abstiendrais pas par crainte, mais par honnêteté, puisque je ne sais pas ce qui a été fait ni quel type de travail a été demandé au DTN.

Est-ce qu’il y a de jeunes joueurs marocains ou d’origine marocaine qui évoluent dans des catégories de jeunes de l’OM ?
Il y en a trois. Il y a Oussama Targhalline, qui était à l’Académie de Mohammed VI, et deux jeunes joueurs qui étaient l’OGC Nice, Bilal Nadir et Salim Ben Seghir. Un Marocain et deux joueurs d’origine marocaine.

Frappent-ils à la porte de la première équipe ou pas encore ?
Oui, c’est des joueurs en devenir. Il leur faut du temps.

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