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Secteur avicole : l’amont se modernise, l’aval pâtit toujours de l’anarchie

La filière avicole attend toujours la signature de son nouveau contrat-programme de développement. Le cadre contractuel, actuellement fin prêt, devrait prévoir des actions pour la modernisation de l’aval du secteur qui, contrairement à l’amont, vit toujours dans l’anarchie. Près de 92% des viandes de volaille sont commercialisées à l’état vif via les tueries traditionnelles (Riachates) où l’abattage s’effectue dans des conditions ne répondant pas aux normes minimales d’hygiène et en dehors du contrôle sanitaire vétérinaire.

Secteur avicole : l’amont se modernise, l’aval pâtit toujours de l’anarchie
Le nouveau contrat-programme de développement du secteur devra renfermer des projets concrets pour le développement de l’aval du secteur qui vit toujours dans l’anarchie

L’envolée des prix des matières premières à l’international impacte significativement le secteur avicole au Maroc. «La montée en flèche des prix des intrants depuis pratiquement le dernier trimestre de 2021 a fait exploser les coûts de production des éleveurs. Aujourd’hui, le prix de revient est de 15 DH le kilo à la ferme», déclare au «Matin» Chaouki Jerrari, directeur exécutif de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). L’opérateur indique que les éleveurs ne peuvent pas répercuter la hausse des cours des intrants dans l’immédiat puisqu’ils sont soumis au fameux principe de l’offre et la demande. «L’impact sur les prix au consommateur n’est visible qu’au-delà de 9 mois.

Dans ce cas, les éleveurs qui vendent à perte réduisent automatiquement leurs investissements dans la production et les prix au consommateur repartent à la hausse», explique le DG de la FISA. Après deux années d’absence, la Fédération organisera cette année du 25 au 27 octobre prochain la vingt-troisième édition du Salon Dawajine. L’évènement pourrait probablement constituer l’occasion de signer le nouveau contrat-programme de développement du secteur entre l’État et la profession. «Ce nouveau cadre contractuel est fin prêt. Nous attendons juste le feu vert pour le signer», confie Jerrari. Le contrat-programme en projet devra renfermer des projets concrets pour le développement de l’aval du secteur qui vit toujours dans l’anarchie. Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes relève qu’en comparaison avec l’amont de la filière, qui a connu des avancées notables dans la mise à niveau des unités avicoles, l’aval, qui comprend l’abattage et la valorisation des produits ainsi que leur commercialisation, accuse toujours un retard dans son développement. Dans ce sens, le marché du vif constitue un obstacle à l’intégration de tous les maillons de la chaîne de valeur avicole.

En effet, près de 92% des viandes de volaille est commercialisé à l’état vif via les tueries traditionnelles (Riachates) où l’abattage s’effectue dans des conditions qui ne répondent pas aux normes minimales d’hygiène et en dehors du contrôle sanitaire vétérinaire. En outre, observe la juridiction financière du Royaume, le secteur d’abattage et de préparation des viandes de volaille demeure le maillon le moins développé de la filière. En dépit des mesures importantes menées à travers l’élaboration du schéma directeur national des abattoirs industriels avicoles et l’entrée en vigueur de la loi n° 49.99 susmentionnée et de la loi n° 28.07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires, respectivement en 2006 et en 2010, ces efforts n'ont pas encore eu l'impact escompté. L’interdiction du commerce simultané, dans un même local, des volailles vivantes et des viandes de volaille, en vertu de l’article 17 de la loi n° 49.99, n’a pas déclenché de dynamique de mise à niveau des Riachates pour se conformer à la loi. Ceci est dû, notamment, à l’absence de dispositions relatives à l’application de sanctions en cas de contravention et à l’insuffisance de sensibilisation des consommateurs.

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