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Souveraineté et sécurité alimentaire : la Chambre des conseillers relance le débat

La Chambre des conseillers a abrité jeudi une conférence internationale sur «Souveraineté et sécurité alimentaire, entre les défis de la conjoncture internationale et les enjeux de la sécurité stratégique». Cette rencontre était une occasion propice pour examiner l’état de la sécurité alimentaire dans le monde et au Maroc. Les différents intervenants ont mis dans ce sens en garde contre la montée de l’insécurité alimentaire. Ils ont également appelé à l’édification d'un système durable visant à asseoir une stabilité économique et sociale mondiale.

Souveraineté et sécurité alimentaire : la Chambre des conseillers relance le débat

Le président de la Chambre des conseillers, Naam Miyara, a mis en garde, jeudi, contre la dégradation de la situation alimentaire dans le monde. Intervenant à l’ouverture des travaux de la Conférence internationale organisée par la deuxième Chambre sous le thème «Souveraineté et sécurité alimentaire, entre les défis de la conjoncture internationale et les enjeux de la sécurité stratégique», M. Miyara a tiré la sonnette d’alarme quant à une menace alimentaire structurelle. «Le monde se trouve à un moment critique, qui interpelle tous les acteurs concernés pour réfléchir à l'élaboration d'un nouvel agenda mondial pour la souveraineté et la sécurité alimentaire et construire des modèles nationaux efficaces pour assurer les approvisionnements nécessaires en nourriture de manière juste et équitable. Nous sommes appelés à mettre en place de nouvelles politiques innovantes pour faire face à cette crise et à éviter les surenchères s’agissant de cette question. D'autant plus que la souveraineté et la sécurité alimentaire constituent aujourd'hui l'un des principaux piliers de la sécurité stratégique nationale et internationale, et un déterminant fondamental pour l’édification d'un système durable visant à asseoir une stabilité économique et sociale mondiale», a souligné le président de la deuxième Chambre.

Le haut responsable a rappelé dans ce sens que la Chambre des conseillers a mis en place un groupe de travail thématique sur la sécurité alimentaire avec pour objectif principal l’élaboration d’un rapport innovant visant à contribuer à la réflexion nationale pour l’édification d’un modèle marocain de souveraineté et de sécurité alimentaire. En effet et comme le souligne le président du groupe de travail thématique sur la sécurité alimentaire, Mehdi Atmoune, les députés membres de ce groupe ont pu évaluer de façon objective la situation de la sécurité alimentaire en menant des auditions et des visites sur le terrain auprès d'un ensemble de secteurs gouvernementaux, d'institutions nationales concernées, d'entreprises travaillant dans le domaine agricole, des institutions du Crédit Agricole et des marchés de gros. Le groupe thématique a pu également passer en revue les meilleures pratiques internationales en général et celles en particulier en Italie, où des travaux ont été menés directement avec la Confédération italienne des agriculteurs et le Conseil italien pour la recherche agricole et l'économie agricole sur les niveaux d'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques. Ces différentes étapes franchies ont permis aux membres du groupe thématique de brosser un tableau général de la situation de la sécurité au Maroc, sachant que le rapport en cours de finalisation sera bientôt présenté au niveau de la deuxième Chambre. Pour sa part, Jean Senahoun, représentant de la FAO au Maroc, a fait savoir que le nombre de personnes touchées par la faim dans le monde a augmenté pour atteindre jusqu'à 828 millions en 2021, soit une hausse de 150 millions depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19, selon le rapport 2022 sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, publié il y a deux jours seulement, conjointement par la FAO, le FIDA, l’OMS, le PAM et l’Unicef.

En effet, note le même responsable, après être restée relativement stable depuis 2015, la proportion de personnes touchées par la faim a bondi en 2020 et a continué de croître en 2021, pour se hisser à 9,8% de la population mondiale. De même, selon le rapport 2022 du Réseau mondial contre les crises alimentaires (GNAFC), le nombre de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire aiguë et nécessitant d'urgence une aide alimentaire vitale et un soutien en moyens de subsistance a continué de croître à un rythme alarmant. Ainsi, environ 193 millions de personnes dans 53 pays ont connu une insécurité alimentaire aiguë en 2021. Il s'agit d'une augmentation de près de 40 millions de personnes par rapport au nombre record de 2020. Face à cette situation, la FAO a recommandé, selon M. Senahoun, aux pays de maintenir ouvert le commerce mondial des aliments et des engrais, de diversifier les fournisseurs alimentaires, de soutenir les groupes vulnérables, d’éviter les mesures politiques ad hoc et de renforcer la transparence du marché et le dialogue.

En outre, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture a recommandé aux décideurs de mettre en place un mécanisme mondial de financement des importations alimentaires afin d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays particulièrement exposés à la flambée des prix internationaux des denrées alimentaires, notamment les pays économiquement vulnérables ayant d'importants besoins d'importations alimentaires.
 

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