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Transformation digitale : les recommandations du CESE

Le CESE appelle à adopter une vision claire avec des objectifs qui orientent vers une transformation digitale inclusive et responsable. Le conseil préconise en priorité l'inclusion de la totalité de la population marocaine en matière d’accès à l’internet haut débit et très haut débit.

Transformation digitale : les recommandations du CESE

Dans son avis sur la transformation digitale, le CESE souligne les avancées du Maroc en la matière mais estime qu’elles demeurent insuffisantes pour élever le pays au rang d’une nation digitale et en faire un véritable hub régional. Les causes sont multiples selon le conseil à commencer par le défaut d’un élan collectif et d’une continuité des stratégies, le manque de gouvernance claire disposant de moyens suffisants et de pouvoir de fédération des différents acteurs ou encore l’excès d’ambition et l’absence d’objectifs chiffrés avec des plannings précis et des dispositifs de suivi des réalisations. Autre raison invoqué par le CESE, l’absence de mesures d’accompagnement fortes, comme les dispositifs juridiques et procédures ainsi que les incitations fiscales.

«Il est important d'ériger l'IA en priorité nationale dans le chantier de la transformation digitale du pays eu égard à son importance capitale, aux plans stratégique et économique et aux réponses qu’elle apporterait aux besoins différenciés des citoyens », a souligné Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, lors de l’atelier de restitution dédié à la présentation de l’avis du Conseil intitulé "vers une transformation digitale responsable et inclusive".

Comme pistes de solutions, le CESE appelle à adopter une vision claire avec des objectifs qui orientent vers une transformation digitale inclusive et responsable. Cette vision doit se baser sur l’inclusion de la totalité de la population marocaine en matière d’accès à l’internet haut débit et très haut débit, avec une qualité de service satisfaisante et ce, dans un délai maximal de trois ans. L’autre axe prioritaire est la modernisation des services administratifs par la digitalisation de l’ensemble des procédures administratives dans un délai de trois ans. Ce qui permettra, selon le conseil, une économie d’environ 718 millions d’heures de travail par an soit une économie de l’ordre de 1% du PIB, soit plus de 10 milliards de dirhams. La stratégie mise en place devra également viser une augmentation de la contribution du secteur TIC à plus de 10% du PIB d’ici à 5 ans. Puis cette stratégie devra prévoir le lancement, d’un un délai de 5 ans, d’au moins d’une « licorne » marocaine dans le domaine de l’IA, le Fintech ou l’Agritech, stipule le conseil.

Dans ses recommandations, le conseil propose d’abord de travailler sur la gouvernance en renforçant notamment le rôle de l’Agence de Développement du Digital, en sensibilisant à la nécessité de réduire la fracture numérique intergénérationnelle et en déclinant les responsabilités relatives à cette politique de transformation digitale au niveau des différents départements ministériels et institutions et adopter une approche horizontale (Whole-of-government) basée sur la coopération et la co-création.  

Le CESE recommande notamment :

  • D’adopter un plan national d’urgence de réduction de la fracture numérique pour la couverture géographique fixe et mobile, offrant un accès internet haut débit et très haut débit de qualité à l’ensemble de la population sur la base d’une infrastructure frugale qui profite de la complémentarité entre les technologies ;
  • De lancer une étude pilotée par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications portant sur le prix et la qualité de la connexion à Internet ;
  • Donner la priorité au digital comme moyen et modalité, par défaut, de la mise en œuvre des lois, réglementations et services publics et promouvoir de nouvelles applications ou nouveaux systèmes à fort impact sur le parcours des usagers (citoyens et entreprises).
  • De libérer les données publiques, produites et détenues par les départements ministériels, les administrations, les collectivités territoriales et les établissements publics, et déployer les efforts nécessaires pour nommer des agents responsables des politiques d’ouverture de données ;
  • Améliorer la cybersécurité et la souveraineté numérique pour une transformation digitale responsable, pour une meilleure résilience des infrastructures, une confiance numérique forte et une fiabilité des informations, à travers le renforcement du rôle de la Commission Nationale de contrôle de la protection des Données à caractère Personnel.

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