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Vente des manuels scolaires par les écoles privées :les libraires appellent à la rescousse

Malgré les multiples formes de protestation des libraires contre la vente des livres scolaires par certaines écoles privées, cette pratique n’est pas près de disparaître. Compte tenu de ses conséquences socioéconomiques, une proposition de loi vient d’être déposée au bureau de la Chambre des représentants visant à modifier et compléter la loi 06.00 formant statut de l’enseignement scolaire privé. Pour Rachid Bennani, président de l’Association régionale des libraires de la région de Casablanca-Settat, «cette pratique menace les moyens de subsistance des milliers de familles vivant de ce secteur».

Vente des manuels scolaires par les écoles privées :les libraires appellent à la rescousse

C’est une pratique qui a longtemps été décriée par les propriétaires des librairies. Et malgré leurs multiples protestations, elle semble avoir la peau dure. Il s’agit de la vente des manuels et fournitures scolaires par les écoles privées. Une pratique qui semble porter un grand préjudice aux librairies dont la marge de bénéfice se réduit comme peau de chagrin. «Cette pratique est exercée depuis plusieurs années par les écoles privées en toute impunité et en dehors de tout contrôle du ministère de tutelle. Pourtant, elle est formellement interdite par la loi 06.00 formant statut de l’enseignement scolaire privé. Cela fait des années que nous militons pour éradiquer ce phénomène, mais en vain. Aujourd’hui, ces établissements d'enseignement privés monopolisent le marché du livre scolaire et, ce faisant, ils risquent de priver de leurs moyens de subsistance des milliers de familles vivant de ce secteur», souligne Rachid Bennani président de l’Association régionale des libraires de la région de Casablanca-Settat et président honoraire de l’Association des libraires du Maroc, sans une déclaration accordée au «Matin».

Selon ce responsable, de nombreuses écoles à travers le Royaume recourent à la vente des livres à leurs élèves, tandis que d’autres procèdent à la signature de contrats d’exclusivité avec une seule librairie auprès de laquelle les parents d’élèves sont priés de se fournir en contrepartie d’un pourcentage perçu par l’école. Pis encore, nous confie M. Bennani, certaines écoles procèdent même à la création de leur propre imprimerie ou librairie. «Ces pratiques ont pris malheureusement une telle ampleur qu’elles menacent désormais la continuité de l’activité des librairies. On se demande dès lors pourquoi le ministère de l’Éducation nationale n’intervient pas pour éradiquer ces pratiques qu’on a dénoncées maintes fois», ajoute le même interlocuteur.

En effet, bien que les Associations régionales des libraires aient pris contact avec le département de tutelle ainsi que toutes les Académies régionales de l’éducation pour solliciter leur soutien, seule l’Académie régionale de Tanger-Tétouan a répondu favorablement à leur requête en adressant une circulaire à toutes les écoles privées relevant de sa tutelle leur interdisant la vente des manuels scolaires au sein de l’espace scolaire. Face au développement de cette pratique et compte tenu de ses conséquences socioéconomiques, le groupement parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) a déposé au cours de la semaine dernière une proposition de loi au bureau de la Chambre des représentants visant à modifier et compléter la loi 06.00.

Le texte dont «Le Matin» détient copie prévoit l’ajout d’un article (l’article 11 bis) interdisant aux établissements de l’enseignement scolaire privé la vente des manuels et des fournitures scolaires sous peine d’une amende allant de 10.000 à 50.000 DH. Le texte propose également de modifier l’article 24 du même texte de sorte à conférer aux Académies régionales le droit de prendre des dispositions administratives et disciplinaires à l’encontre des établissements réfractaires et d’augmenter la sanction pécuniaire à 100.000 dirhams en cas de récidive, assortie d’une interdiction de créer ou de gérer une école pour une durée allant de 2 à 10 ans.

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