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Abderrahmane Tazi : silence, il tourne !

Le temps d'un tournage, le fondouk Tsetouaniene au quartier Bout'ouil de la médina de Fès, dans sa vétuste poussiéreuse, est sous l'emprise d'acteurs, de techniciens et de badauds auxquels le réalisateur Abderrahmane Tazi impose le «silence, on tourne

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Encore une fois pour le tournage de ses films, Abderrahmane Tazi a choisi Fès où il ne conte pas cette fois-ci le badinage de l'amour mais pour adapter l'œuvre historique écrite par Ahmed Taoufiq, «les voisines d'Abou Moussa».
Sur fonds d'intrigues dans l'apparence amoureuses, mais au fondement spirituel et politique, l'histoire apparaît déjà.
Le décor de Fatema Alaoui et Jean-Pierre Favre et les costumes confectionnés par Maria Seddiki y renseignent.
Les séquences interprétées ont la particularité de présenter un canevas hétéroclite d'acteurs chevronnés comme Naima Lamcharqui, Tayeb Laâlej, Hassan Skalli, Mohamed Miftah, de comédiens des planches de l'Isadac avec Asmae Hadrami, Mohamed Nadif, de musiciens chanteurs tel Younes Megri et d'hommes rencontrés simplement dans la rue qui tous s'attacheront à réussir la mesure d'un événement de l'époque merinide. Certes le réalisateur réplique pour apporter des éléments de réponse sur les motivations de ses choix et le climat de la réalisation. «Oui, explique-t-il à l'agence MAP, l'histoire se passe au 14ème siècle à l'époque merinide. L'objectif, estime le réalisateur, est de donner un aperçu sur les choses pour dire que l'histoire se répète et que des événements sont cycliques, tel les rapports à l'autorité, à la religion et que malgré les six siècles, certaines choses sont revécues et reprises de la même manière
Le film qui relate une histoire 116io-politique est diffèrent bien évidemment des précédentes réalisations. Un cinéaste, précise-t-il, doit s'inscrire dans une lignée de recherche chaque fois renouvelée. Traiter les mêmes sujets et de la même manière, «j'estime que cela n'a aucun intérêt pour moi. Il existe pour moi, un parcours de recherche qui fera peut-être que le prochain film serait un western».
S'agissant des péripéties du tournage et des conditions de réalisation, M. A Tazi déplore la lenteur inhérente aux problèmes de technicité.
Il y a d'abord, dit-il, l'absence de techniciens professionnels et compétents «Et je le regrette beaucoup», confie le réalisateur, puis le manque d'intérêt pour le cinéma marocain qui paie moins cher que le cinéma anglais ou américain et cela malheureusement devient fréquent.
Je le regrette beaucoup. Ceci s'aggrave par l'absence de formation de techniciens et de collaborateurs à la création, mais malgré tout je travaille avec une équipe de jeunes, confie-t-il, optimiste.
Pour le choix de Fès, c'est vrai que cette ville revient souvent dans mes films. Sans aucun doute par attachement à cette cité où je suis né, affirme l'artiste. Mais également parce que Fès conserve des repères d'une identité marocaine dans les lieux et les traditions et qui sont en voie de disparition ailleurs.
Quant au fondouq, il s'est imposé de lui même. Dans l'oeuvre de Ahmed Taoufiq, il est question du fondouk zite» de Salé qui n'existe plus. Par conséquent il fallait opter pour un lieu similaire.
Le fondouk Tsetouaniene qui abrite le tournage était en délabrement. Il fallait tout refaire artificiellement et occasionnellement. J'aurais par contre souhaité trouver cet espace restauré réellement et j'espère dans ce cas que le film puisse faire oeuvre de sensibilisation sur ce patrimoine.
Concernant les acteurs sélectionnés, Abderrahman Tazi révèle que le physique détermine plus que le talent. «quand on écrit un scénario, on imagine un visage qu'on essaie de retrouver dans la réalité aussi bien chez l'acteur que les figures croisées dans la rue. Il y a aussi de ma part une fidélité pour certains interprètes à l'exemple de Naima Lamcharqui qu'on retrouve depuis le début de mes films». Donc, il y a le talent et le personnage qui correspond à celui que vous avez imaginé.
Il faut concorder et superposer l'imaginaire à la réalité et, c'est ce qui fait un peu les assises d'un film, d'une histoire, d'une aventure conclut-il.
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