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Afghanistan : pas de pause pendant le Ramadan

Les Etats-Unis ont exclu une pause dans les bombardements en Afghanistan à l'occasion du ramadan et lancé une nouvelle mise en garde sur le risque d'attentats. Sur le front du bioterrorisme, le bacille du charbon, qui a déjà fait quatre victimes aux Et

Afghanistan : pas de pause pendant le Ramadan
Le pilonnage des positions talibanes a repris hier, avec le larguage par un B-52 d'un tapis de bombes à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kaboul. Jeudi soir, une très violente explosion avait secoué la capitale afghane lors de raids américains.
Les Talibans ont affirmé avoir déjoué une tentative d'exfiltration par quatre hélicoptères américains d'un opposant royaliste, Hamid Karzai, entré clandestinement en Afghanistan. Ce dernier, proche de l'ancien roi Zaher Shah et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, est toujours en fuite, mais plusieurs de ses partisans, arrêtés dans la nuit, pourraient être pendus dans les prochaines heures à Kandahar (sud-est), selon l'agence de presse Afghan Islamic Press.
A l'approche du mois de jeûne du ramadan, qui commence le 17 novembre, des divergences commencent à se faire jour au sein de la coalition 111110nale antiterroriste sur la poursuite ou non des frappes aériennes.
Les pays arabes et musulmans ne cachent pas leurs réticences, voire pour certains leur opposition catégorique, à la poursuite des raids en raison du lourd tribut infligé, selon eux, à la population afghane. Mais la conseillère présidentielle américaine pour la sécurité 110nale, Condoleezza Rice, a affirmé que les Etats-Unis ne pouvaient «pas se permettre» d'observer une pause.
A Moscou, un diplomate de l'opposition anti-taliban de l'Alliance du Nord a affirmé que celle-ci n'observera pas non plus de trêve pendant le ramadan.
Epauler
l'opposition
Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a annoncé l'envoi de nouveaux soldats d'élite en Afghanistan pour épauler l'opposition, sans en préciser le nombre.
La Turquie, seul pays musulman de l'OTAN, doit également envoyer une unité spéciale de 90 hommes en Afghanistan notamment pour entraîner les forces de l'Alliance du Nord (opposition armée afghane).
Mais près d'un mois après le début des frappes, la puissance militaire américaine n'a toujours pas réussi à faire plier le régime taliban, ni à débusquer le terroriste présumé, Oussama ben Laden, que les Etats-Unis accusent d'avoir fomenté les attentats du 11 septembre.
L'homme le plus recherché de la planète s'est même payé le luxe d'adresser une lettre à la télévision qatariote Al-Jazira pour appeler les musulmans du Pakistan à se soulever contre «la croisade contre l'islam».
«Ben Laden a affirmé que les musulmans en Afghanistan se faisaient tuer alors que le gouvernement du Pakistan s'est rangé sous la bannière des croisés», a indiqué Al-Jazira, après avoir authentifié la lettre. Le gouvernement pakistanais a apporté son soutien aux raids américains en Afghanistan, et le président américain George W. Bush doit, pour la première fois depuis le début des raids le 7 octobre, rencontrer le chef de l'Etat pakistanais Pervez Musharraf le 10 novembre à New York.
Les civils afghans tués lors des «dommages collatéraux» de l'aviation américaine suscitent la désapprobation d'une bonne partie de l'opinion publique pakistanaise, qui risque à terme de déstabiliser le régime du président Musharraf.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a pour sa part condamné l'usage par les Américains de bombes à fragmentation en Afghanistan «qui font courir des risques inacceptables aux civils».
Le Pentagone a jugé à cet égard «malheureux» que les rations alimentaires larguées au-dessus de l'Afghanistan et les mini-munitions contenues dans les bombes à fragmentation soient de la même couleur jaune et annoncé des mesures pour y remédier.
Aux Etats-Unis, trois jours après la mise en «alerte maximale» des forces de sécurité par crainte de nouveaux attentats, le gouverneur de Californie Gray Davis a fait état de «menaces crédibles» d'attaques contre des ponts dans cet Etat, notamment les célèbres Golden Gate et Bay Bridge à San Francisco.
La Chambre des Représentants américaine a adopté jeudi soir un projet de loi renforçant la sécurité dans les aéroports et les avions, mais sans aller jusqu'à placer les contrôles de bagages sous l'entière tutelle de l'Etat fédéral.
Mise en alerte
maximale
Outre la menace d'une nouvelle attaque terroriste, les Américains vivent également avec la peur d'une épidémie de maladie du charbon, qui a déjà fait quatre morts.Des «examens préliminaires» réalisés dans quatre bureaux triant le courrier de l'administration chargée du contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) à Washington ont révélé la présence de spores de ce bacille, tout comme dans un bureau de poste de Kansas City, au Missouri (centre), où est trié du courrier en provenance de Washington.
En Lituanie, le laboratoire de microbiologie du département de la Santé à Vilnius a confirmé la présence du bacille du charbon dans un des cinq sacs de courrier reçus de Washington par l'ambassade des Etats-Unis.
Un chercheur de l'Institut Pasteur à Paris, le professeur Michèle Mock, a affirmé que le bacille qui frappe les Etats-Unis provient de la souche Ames, une des plus dangereuses, qui avait été isolée en 1950 dans l'Iowa et vendue plus tard à de nombreux laboratoires dans le monde.
Officiellement, 16 personnes ont contracté la maladie aux Etats-Unis, dont quatre sont décédées depuis début octobre.
Au Pakistan, Jang, le principal quotidien 110nal, a reçu par la poste un pli contenant des spores de la maladie du charbon, mais aucun employé n'a pour l'instant été déclaré malade, a annoncé hier le journal The News, qui fait partie du même groupe. Au plan diplomatique, Américains et Britanniques vont lancer une campagne d'information agressive pour resouder la coalition 111110nale contre le terrorisme, alors que des voix s'élèvent, notamment en Europe, pour critiquer leur stratégie militaire.
M. Bush doit recevoir la semaine prochaine plusieurs dirigeants étrangers, dont le président français Jacques Chirac et le Premier ministre britannique Tony Blair.
Ce dernier a achevé une tournée au Proche Orient, qui est loin d'avoir eu les résultats espérés, tandis que le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a entamé jeudi à Washington des entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov.
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont établi trois centres d'informations, à Washington, Londres et Islamabad, qui fonctionneront en relais 24 heures sur 24 pour «contrer la désinformation des talibans et du réseau terroriste Al-Qaïda» de Ben Laden. Une commission parlementaire américaine a d'autre part approuvé la création d'une «Radio Free Afghanistan» qui émettrait vers ce pays.
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