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Bombardements américains intensifs et concentrés sur le front nord

L'aviation américaine a effectué hier les bombardements les plus intensifs et concentrés des positions des talibans sur le front au nord de Kaboul, en utilisant pour la première fois un bombardier lourd de type B-52, a constaté un journaliste de l'AFP.

Bombardements américains intensifs et concentrés sur le front nord
L'appareil, bien visible dans le ciel clair malgré son altitude, a effectué au moins deux raids à 12H20 (07H50 GMT) et 12H36 (08H06) au dessus des positions talibanes, avant que l'on aperçoive juste après chaque passage au moins six colonnes de fumée massives s'élever au fond de la plaine de Chomali, à moins de cinquante kilomètres au nord de Kaboul.
L'endroit bombardé était situé entre Karabak et Bagram, à un endroit où les talibans contrôlent une des voies d'accès vers Kaboul, selon un commandant du Front Uni, l'opposition au régime des talibans, Amanoulah Gozar.
Les raids du B-52 ont été suivis par un raid d'appareils, dont le nombre et le type n'ont pu être précisés, qui ont lâché successivement au moins six bombes sur la zone de Karabak. Chaque explosion, dont l'éclat de certaines était clairement visible, a provoqué de grandes colonnes de fumée. Une septième bombe a frappé les positions des talibans plus à l'ouest.
Les raids aériens se poursuivaient sur la zone de Karabak jusqu'à 13H30 (09H00 GMT) et des appareils américains pouvaient être entendus ensuite au dessus de la vallée de Ghorband, à l'ouest de la plaine de Chomali. C'est le premier bombardement des positions talibanes sur le front nord de Kaboul à l'aide d'un B-52, depuis le début des frappes américaines dans cette zone le 17 octobre. Jusqu'ici, les frappes étaient effectuées à l'aide d'appareils beaucoup plus légers de type F-16.
Plus tôt dans la journée d'hier, des appareils américains ont lâché au moins six bombes sur les positions talibanes du front, à Karabak, Kaloquan, Hossein Kot et Bagram, selon le commandant Amanoulah Gozar. Jusqu'alors, les appareils américains effectuaient des frappes assez éparses sur les lignes de front.
Les bombardements américains avaient été quotidiens la semaine dernière, à l'exception du vendredi, jour de prière des musulmans. Démarrés dimanche, ils avaient progressivement gagné en intensité jusqu'à samedi, avec une trentaine de bombes lâchées dans la journée sur au moins deux zones principales du front.
De nombreux responsables militaires et politiques du Front Uni ont récemment réclamé avec insistance une intensification des frappes américaines sur les positions des talibans, afin de faciliter une éventuelle offensive terrestre de leurs troupes vers Kaboul.
Les Etats-Unis sont d'autre part en alerte maximale face à une menace de nouvelles attaques terroristes.
La menace est «fondée sur une convergence d'informations crédibles provenant de multiples sources», indiquant «spécifiquement que dans à peu près une semaine les Etats-Unis pourraient être la cible d'une nouvelle attaque», a déclaré le chef du bureau américain de la Sécurité intérieure, Tom Ridge.
«Il est probable que les experts (du renseignement) considèrent ces informations comme étant liées (au réseau) Al-Qaïda ou ben Laden», a-t-il souligné.
L'homme le plus recherché des Etats-Unis aurait rencontré en juillet un responsable de la CIA à l'hôpital américain de Dubaï, selon le quotidien français Le Figaro et Radio France 111110nale (RFI) mercredi. L'hôpital américain de Dubaï a formellement démenti.
Le vice-président américain, Dick Cheney, a été de nouveau mis en sécurité dans un lieu secret, et de nouvelles restrictions aux trafic aérien ont été imposées autour de 86 sites nucléaires et autour de l'aéroport de New York, où le président George W. Bush, soucieux de montrer qu'il ne faut pas céder à la panique, a assisté, mardi soir au célèbre Yankee Stadium, à un match de base-ball entre les New York Yankees et les Diamond Backs d'Arizona.
Arborant une veste ornée du sceau des pompiers de New York, le président américain a reçu une ovation debout dans le stade des Yankees d'une foule qui a ensuite scandé «USA, USA».
Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a pour la première fois reconnu explicitement que des soldats américains se trouvaient en Afghanistan et défendu à nouveau la stratégie américaine.
«Nous avons un très petit nombre de forces au sol dans ce pays. Elles y sont pour des missions de liaison, et font un excellent travail de coordi110n des ravitaillements divers et de ciblage», a-t-il dit.
«Nous avons consacré nettement plus de 50% de nos efforts aériens aux forces de l'opposition» aux talibans depuis le début de la campagne aérienne, a ajouté M. Rumsfeld, se défendant de ne pas apporter un soutien suffisant à l'Alliance du Nord.
Des forces US
au sol
«Ces gens (de l'opposition afghane) sont indépendants et c'est vraiment de leur ressort de décider quand avancer», a-t-il ajouté.
Face aux critiques de plus en plus nombreuses sur l'absence de résultats tangibles, le président Bush a appelé à la patience. «L'important est que les Américains réalisent que nous sommes fermes, déterminés et patients», a-t-il déclaré.
Le secrétaire d'Etat Colin Powell a plaidé dans le même sens, tout en admettant que l'on sentait actuellement une «période creuse». Washington a déclaré dès le début «que cette campagne serait difficile, que nous la mènerions avec détermi110n, avec patience et que nous gagnerions», a déclaré M. Powell lors d'un entretien avec l'AFP.
M. Powell s'est, en outre, déclaré confiant dans la solidité sur le long terme de la coalition antiterroriste que Washington a entrepris de rassembler après les attentats du 11 septembre.
«Je pense que la coalition restera intacte parce que ce qui la fait tenir, c'est la campagne contre le terrorisme» et pas seulement les frappes militaires en Afghanistan, a-t-il déclaré.
Mardi, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a fait état d'au moins 25, et peut-être jusqu'à 35, civils tués lors d'un raid de l'aviation américaine, le 22 octobre, contre le village de Chowkar-Karez, dans la province de Kandahar, où aucune cible militaire n'avait pu être identifiée, selon HRW.
Treize civils sont morts de l'explosion d'une bombe à fragmentation lors d'un raid américain lundi soir près de la ville de Herat (ouest de l'Afghanistan), dans le village de Jebrayael. Douze personnes ont été tuées sur le coup et un enfant le jour suivant en ramassant une des mini-bombes dispersées qui n'avaient pas explosé, a indiqué Abdul Wakil Omari, le chef-adjoint de Bakhtar, l'agence officielle de presse des talibans.
Ces bilans n'ont pu être vérifiés de façon indépendante.
Une campagne difficile
Le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés, Ruud Lubbers, en visite au Pakistan, a souhaité que les bombardements américains sur l'Afghanistan soient «limités». Le HCR estime que quelque 80.000 personnes sont entrées au Pakistan depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.
Sur le plan diplomatique, le Premier ministre britannique, Tony Blair, est arrivé mardi soir à Damas, première étape d'une tournée au Proche-Orient destinée à consolider le soutien à la lutte antiterroriste et à tenter de revitaliser le processus de paix israélo-arabe.
Alors que près de neuf Américains sur dix (88%) restent favorables aux frappes sur l'Afghanistan, selon un sondage publié mardi par CBS News et le New York Times, en Grande-Bretagne, le plus proche allié des Etats-Unis, une majorité de Britanniques réclame désormais une pause dans les bombardements.
Tony Blair a toutefois réaffirmé sa détermi110n à poursuivre les opérations armées en Afghanistan. «Nous n'arrêterons pas avant que notre mission ne soit terminée», a-t-il déclaré. Et dans une 111view au quotidien britannique Mirror hier le Premier ministre britannique s'est dit «absolument convaincu» qu'Oussama ben Laden serait traduit devant la justice.
Les Français sont eux aussi de moins en moins favorables aux opérations militaires en Afghanistan, un sur deux les approuvant contre deux sur trois il y a deux semaines, selon un sondage dans le quotidien catholique La Croix..
Sur le front des attaques au bacille du charbon aux Etats-Unis, deux nouvelles personnes - un postier du New Jersey (est) et une employée d'un hôpital de New York - ont été déclarées atteintes de la forme respiratoire de la maladie.
Au total, 15 personnes ont officiellement contracté la maladie, dont trois sont mortes.
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