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George Bush à l'ONU: le miroir aux alouettes

Un discours aux 110ns unies est toujours une manière de couronnement. Celui que le président des Etats-Unis vient de prononcer du haut de la tribune de l'Assemblée générale devait constituer l'événement même, deux mois après les attentats de New York et

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L'économie américaine serait-elle menacée de récession, que l'Europe et le monde entier se sentent alors sous le coup d'une vaste et imprévisible crise ! L'111dépendance, politique et économique, avec la “république impériale “ est telle que le monde entier a vécu directement, et pas seulement via le satellite, le drame du peuple américain comme s'il était le sien propre.
Au lendemain des attentats du 11 septembre, c'est une pléaide de chefs d'Etat, et pas des moindres, de Chirac à Schröder en passant par Tony Blair qui ont fait le voyage de Washington pour marquer leur solidarité avec l'Amérique.
Chacun y est allé de son couplet, qui pour appeler à l'éradication sans tarder du terrorisme qui pour dénoncer l'immobilisme occidental face à la montée du “ radicalisme islamique “. Les attentats du mardi 11 septembre, il est vrai, étaient d'autant plus imprévisibles et surprenants que l'Amérique - et avec elle le reste du monde - étaient comme réveillés d'un assoupissant que la puissance économique, le bien-être et l'indifférence aux autres ne sauraient expliquer.
Les plus lucides, les plus réalistes aussi se sont efforcés nolens volens d'analyser le sens de la tragédie américaine qui, en l'occurrence, masquait un malaise profond. D'une explication à un éclairage , menés au fur et à mesure que les polices et les services croyaient dévoiler des pans de ce que d'aucuns ont vite fait d'appeler “l'111110nale islamiste “, la conviction a été acquise que le terrorisme n'est autre chose que la face visible de l'iceberg. S'il fallait une preuve, Oussama Ben Laden l'aura fourni dans le message de la première cassette livrée à partir de sa grotte et diffusée par la chaîne Al-Jazeera le jour même - mais est-ce un hasard ! - où George Busch se résolut à bombarder l'Afghanistan...C'est-à-dire que l'islamisme qui n'est pas l'islam entend se poser comme idéologie référentielle des peuples musulmans, dix ans après que le communisme se fût effondré et le capitalisme eût montré ses limitesdevant la montée en puissance de la peuvreté et de la paupérisation. Mais il y a plus grave, ce que l'establishment et les dirigeants américains refusent catégoriquement : le lien de causalité établi par les dirigeants d'Al Qaïda entre le problème du Proche-Orient et le terrorisme.

Tout l'effort de réflexion mené à ce niveau par le président Bush et ses conseillers, consiste à répliquer à l'imparable argument de Ben Lada et selon lequel, les peuples musulmans en viendraient au terrorisme anti-américain parce que les Etats-Unis soutiennent mordicus le gouvernement israélien dans sa politique d'occupation et de répression des territoires palestiniens. Ce n'est pas par hasard que le 2 octobre dernier, prenant les devants, George W. Bush affirma la nécessité de la création d'un Etat palestinien indépendant. Qu'il ait fait une telle déclaration, lancée comme un couperet, vingt jours après les événements du 11 septembre et après que Yasser Arafat, non sans sans une grande émotion, en eut exprimé sa ferme condam110n, ne manqua pas de surprendre. Les dirigeants palestiniens étaient d'autant plus 111loqués par ce qui apparaissait comme un ton nouveau, qu'ils ne cessaient auparavant de formuler des griefs contre la position tendancieuse de Washington.

Le repositionnement américain sonnait-il pour autant le glas de la traditionnelle collusion américano-israélienne ? Le discours que M. Bush vient de prononcer à l'assemblée générale des 110ns unies était attendu, parce qu'il constituait à la fois la “première “ sortie 111110nale du président américain après le 11 septembre et le test de confirmation d'un recentrage diplomatique. Grand mal leur en a pris, à tous ceux qui ont investi a priori leurs espérances dans un revirement raisonnable de la politique proche-orentale des Etats-Unis. Pour avoir été plus qu'optimistes, certains déchantent à présent. Le chef de la Maison Blanche non seulement tempère ses ardeurs, mais semble tenté de reprendre à son compte l'argument d'Ariel Sharon selon lequel “ la fin du terrorisme et des violences en Palestine sont un préalable à toute discussion en vue d'un règlement politique entre Israéliens et Palestiniens “.

Quand bien même il aurait affirmé que “ Washington ferait tout pour ramener les deux parties à des négociations “ et qu'il aurait “ souhaité qu'un jours deux Etats, Israël et la Palestine, vivent ensemble en paix dans des frontières sûres et reconnues comme démandé par les résolutions des 110ns unies”, il n'a pas en revanche précisé clairement ses intentions quant aux modalités de création du futur Etat de Palestine. Quant aux violences en Palestine, il convient de signaler que depuis le 28 septembre 2000, date à laquelle la deuxième intifada a été déclenchée , la répression israélienne a tué quelque 756 palestiniens et que moins de vingt-quatre heures après le discours de Bush, l'armée israélienne a mené hier une incursion en zone autonome palestinienne, à Beit Hanoun, détruit des terres agricoles et pilonné des postes palestiniens...
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