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«L'aid Al Fitr» : le couronnement d'un mois de jeûne et de recueillement

Les signes annonciateurs de «Aid Al Fitr» commencent à faire leur apparition depuis «Laïlat Al Qadr», la nuit grandiose du 26 au 27 Ramadan, quand ce n'est pas bien avant. Bien entendu, il n'échappe à personne que cette fête sacrée, qui couronne tout un m

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Ce n'est pas une exagération que de dire que l'Aid Saghir est plus attendu, par les enfants pour qui il représente l'occasion par excellence où ils acquièrent, entre autres, de nouveaux habits. Une acquisition devenue à force du temps obligatoire pour les parents de quelques rang social qu'ils soient. Cela dit, il reste à souligner que la charge symbolique de cette fête sacrée se trouve à l'origine de cette obligation que se font les prents, monobstant leurs difficultés matérielles, à faire plaisir à leurs enfants par l'achat des nouveaux habits. Les âmes charitables en profitent aussi pour penser aux pauvres, aux enfants parmi eux surtout, qu'elles entourent de leur sollicitude.
Par ailleurs, pour de nombreux foyers, notamment ceux des plus démunis, l'Aid Al Fitr est une occasion pour des dépenses supplémentaires, difficilement supportables à l'issue d'un mois de jeune lui même caractérisé par une consommation et des dépenses extraordinaires. Certes, cette habitude qui s'est transformée en obligation n'est pas d'ordre religieux, c'est à dire qu'il n'y a pas de versets ou autres enseignements coraniques qui contraignent les parents à agir de la sorte.
Mais à constater comment la majorité des gens s'y prennent, l'on croirait qu'il s'agit vraiment d'un obligation religieuse. Il y en a même de ceux qui y croient ainsi et ne supporteraient pour rien au monde que leurs enfants soient du reste, de peur et de ne pas accomplir correctement un quelconque devoir religieux.
«Depuis notre jeune âge, nos parents nous ont habitué à ce genre de choses... En ce qui me concerne personnellement, comment je suis d'origine campagnards, je me rappelle que m es parents, ce qui est le cas d'ailleurs de tout le monde ou presque à l'époque, se préparaient à fêter l'Aid Al Fitr en nous achetant de nouveaux habits qu'ils dissimulaient jusqu'au jour de la fête. Ce fut d'ailleurs l'unique occasion de l'année où l'on pouvait faire peau neuve. Autrefois, quand ce n'était pas des marchands ambulants qui sillonnaient tribus et douars à dos de mulets ou d'ânes pour vendre ces habits qu'ils se procuraient des villes environnantes, c'étaient nos parents qui se déplaçaient aux souks les plus proches pour en acquérir. Je les accompagnais assez souvent et c'était pour mois presque le j our de fête...Seulement, il n'y a pas lieu de comparer cette époque là à la nôtre. Les habits étaient moins chers et les achats se font, à de rares excetions, une seule fois par an...». C'est ainsi que nous a répondu Si Mohamed B. 45 ans, père de 3 enfants et que nous avons interpellé alors qu'il s'apprêtait à faire ses achats pour enfants dans l'une des «Kissarya» de la médina de Rabat. Si Mohamed B, fonctionnaire au ministère des tran114s, avoue toutefois qu'il ne s'est jamis demandé si cette tradition a une valeur religieuse quelconque. Son comportement s'inscrit dans une logique de perpéturation de la tradition quoique, reconnaît-il, cela ne se passe pas toujours avec «gaieté de coeur»: «personne ne refuserait de faire plaisir à ses enfants, ajoute-t-il, seulement, l'on a toute l'année pour le faire, et surtout il est préférable qu'on le fasse quand on en a les moyens...». Pour Mme Khadija S., une femme au foyer dont l'époux est employé dans une usine au quartier industriel de Ouelja, rendre contents les enfants le jour de Aid Al Fitr permettra au croyant d'avoir une récompense divinie...et que sera l'Aid sans les enfants, dit-elle...». Son époux n'ayant pu se déplacer pour faire lui même ces achats, c'est elle qui s'en est chargé d'autant plus que, affirme-t-elle, lui, il ne s'y connaît pas et ne marchande pas bien...». Mme Khadija S. trouve aussi honteux et déralorisant de priver ses enfants dans un jour où tous les autres seront en tenues flambant neuves...» le poids des préjugés et des qu'on dira-t-on est déterminant dans le choix des parents qui vont jusqu'à contracter des crédits à cette fin: «Il le faut, dit-elle, sinon, il vaudrait mieux fermer sa porte et enfermer ses enfants le jour d'Al Aid...
C'est vrai avoue-t-elle enfin, que le mois de Ramadan est un mois qui nécessite beaucoup de dépenses et il n'y a que les riches qui ne les «sentent pas»...mais nous n'avons pas le choix et, comme disent les gens: Dir ma Dar jark Oula sed bab dark» Trad: «Fais ce que ton voisin a fait ou ferme ta porte...».
Pour les commerçants, l'Aid Al Fitr ou Aid Saghir est une occasion en or. Il y en a même de ceux qui, vendant autre chose au cours de l'année, se recouvertissent en marchant de vêtements à cette occasion. D'autres profitent de cete aubaine pour exposer leurs stocks et invendus...etc.
La prenne en est cette nouvelle parure que presque tous les magasins arborent à la veille de la fête. Et ce n'est pas tout. Dans les cafés comme dans les rues réputées commerçantes, les étalages de vêtements font un tabac. Les gens son constamment sollicités par des revendeurs de tout âge et des deux sexes. «c'est la course contre la montre, nous dit un commerçant de Bab El Mellah...C'est l'occasion ou jamais pour liquider le maximum de marchandises avec une marge bénéficiaires convenables. Ce sont peut-être, ajoute-t-il, les jours de l'année où les gens ne lésivent pas devant les moyens pour acquérir des vêtements. Et puis ce ne sont pas uniquement les enfants qui en profitent, avoue-t-il, même les parents se permettent d'en acheter, en particulier les femmes...».
Un autre commerçant, ambulant celui-là et ayant son étalage à la souika de l'ancienne médina de Rabat, rapporte lui qu'il est erroné de croire que les gens sont moins regardants en cette période car, dit-il, tout le monde est devenu pauvre quand on sait à quel point les prix des vêtements sont devenus inabordables: des espadrilles à 150 et 200 dh, des chemises à 100 dh et plus, des pantallons à 150 et 200 dh... des chaussures à pas moins de 150 dh... comment voulez-vous qu'un employé au SMIG (1350 dh) puissent répondre en une seule journée, c'est à dire en une seule paie du mois à tous les besoins en vêtement de ses enfants, notamment quand il en a ainsi va la
ville!!!
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