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Sharon, le trouble paix

La violence meurtrière israélienne a fait plus d'un millier de victimes depuis le déclenchement de l'Intifada d'Al Aqsa il y a quatorze mois, suite à la visite de Sharon à l'Esplanade des Mosquées en septembre 2000.

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Pendant toute cette durée, l'Etat hébreu a fait montre d'une oppression excessive ; tirs à balles réelles sur les manifestants, incursions dans les zones palestiniennes autonomes et assassinat des militants des différentes factions palestiniennes. Les déclarations de Bush et de Colin Powell et leur soutien à la création d'un Etat palestinien ont eu un effet positif quant à l'avenir du processus de paix. L'envoi des deux émissaires américains William Burns et Anthony Zinni dans la région est la première étape pour la concrétisation du discours américain. Mais le problème reste Sharon qui s'opposer à toute initiative de paix. Le parcours et l'Histoire de cet homme montrent qu'il est et qu'il restera un extrémiste dont l'unique objectif est de détruire le peuple palestinien.
Les espoirs nés du soutien explicite des responsables américains pour la création d'un Etat palestinien sont en train de passer une rude épreuve. La première tournée des émissaires américains dans la région, durant laquelle ils ont eu des entretiens avec les responsables des deux parties, a été seulement une mission de reconnaissance pour tâter le terrain et déterminer leurs points de divergences. Leurs déclarations après leurs rencontres avec le Président Arafat et le Premier ministre de l'Etat hébreu Ariel Sharon ont été de simples souhaits de voir revenir la paix sans rien apporter de concret. Sur le terrain et pendant que les entretiens se poursuivaient la violence a continué et plusieurs Palestiniens ont été tués ou blessés.
A l'issue de sa rencontre avec Arafat, le général des Marines à la retraite Anthony Zinni a déclaré : “Je pense qu'il est temps que les choses changent, je suis persuadé que les deux parties doivent prendre un engagement en ce sens” et il a ajouté après avoir qualifiés la rencontre avec le Président palestinien de “positive” : “Il nous faut mettre fin à la violence et revenir sur la voix de la paix”. De son côté le Pt Arafat a jugé “importante et intensive” sa rencontre avec M. Zinni et le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient William Burns, il a en outre réaffirmé sa promesse de faire 100% d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu.
Arriver à un cessez-le-feu semble être donc une condition sine qua non pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouve la question palestinienne. En effet après sa rencontre hier avec le Président égyptien Hosni Moubarak, William Burns a déclaré que l'application d'un cessez-le-feu entre israéliens et palestiniens est le premier pas vers la création d'un Etat palestinien et il a ajouté : “Nous avons discuté des moyens dont nous pouvons user pour aider à ébaucher un cessez-le-feu durable entre Palestiniens et Israéliens, premier pas vers l'application, sous tous leurs aspects, du plan Tenet et du rapport Mitchell et la reprise du processus politique.
Pour lui, cela conduira à la création de deux Etats, Israël et Palestine, deux Etats qui cohabiteront en paix.

DIVERGENCES ENTRE PERES ET SHARON

La médiation américaine a eu pour conséquence de faire apparaître les divergences de fond entre le chef de la diplomatie israélienne, le travailliste Shimon Peres et le Premier ministre de Droite Ariel Sharon. Toutefois une démission des travaillistes du gouvernement est à écarter. Le désaccord porte sur les modalités pour arriver à une trêve, Sharon exige une période de calme absolu de sept jours avant l'application du rapport Mitchell, censé conduire à la reprise des négociations sur un règlement final du conflit. Le Premier ministre de l'Etat hébreu, affirme qu'il ne va pas “négocier sous le feu” faisant allusion aux attaques palestiniennes.
Peres croit au contraire, que le meilleur moyen pour arriver à un cessez-le-feu est de discuter des questions politiques ou de mesures tels que l'allégement du blocus militaire imposé aux territoires palestiniens sans attendre la fin des violences. Pour lui les négociations doivent toucher aussi à des éléments politiques, affectifs et économiques accompagnés d'une vision très large et c'est là qu'il diverge avec Sharon.
Cette divergence n'est pas d'ordre technique, Peres a critiqué la nomi110n par Sharon du général de réserve Meir Dagan pour conduire les discussions avec l'émissaire américain et les Palestiniens. Il a jugé qu'il n'a pas le profil nécessaire pour mener ces discussions. Peres estime que les négociateurs doivent avoir une vision politique très large. En outre les médias israélien avaient annoncé en début de semaine que Peres trouvait le général Dagan trop extrémiste et déplorait que l'équipe de négociateurs soit d'un niveau très bas.
Peres a critiqué Sharon lors d'une réunion du cabinet de sécurité en l'accusant d'avoir constitué son propre ministère des Affaires étrangères.
Il est donc clair que Sharon fait campagne même au sein du gouvernement israélien pour imposer ses conceptions et visions extrémistes. Mais la réaction de Peres montre bien que l'équipe nommée par Sharon pour discuter avec les émissaires américains et avec les Palestiniens est composée d'éléments extrémistes qui partagent les opinions de Sharon sans se soucier des droits légitimes et historiques du peuple palestinien.
Sharon et compagnie voit dans la colonisation une nécessité démographique et biologique à laquelle Tel-Aviv ne saurait se soustraire. La paix ne peut être atteinte que si cette logique extrémiste est défaite. Pour cela les Etats-Unis doivent faire preuve de plus d'engagement en exerçant des pressions sur l'Etat hébreu au lieu de se contenter de déclarations qui n'ont aucun impact sur la réalité des choses et sur le cours des événements. L'implication américaine doit opérer de façon plus directe, sinon la paix restera pour longtemps un mirage inaccessible.
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