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Affluence record dans la cité mythique

La 5ème édition du festival «Gnaoua, Musiques du monde» d'Essaouira (400 km au sud-ouest de Rabat), a bénéficié d'une affluence record dans la cité mythique où se sont mêlés pendant quatre jours les rythmes gnaouis traditionnels et la «world music» de tou

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L'ancienne Mogador, «cité des alizés» sur l'Atlantique, devenue un pôle touristique du royaume, a réédité avec succès la formule du brassage des genres musicaux. Un brassage culturel et humain conforme à la tradition de cette ville arabe envoûtante imprégnée d'influences africaines et européennes.
Un public très nombreux - plus de 200.000 personnes selon les organisateurs du festival, dont plus de 10.000 visiteurs étrangers - a assisté à la centaine de concerts donnés en quatre jours sur diverses scènes aménagées à l'abri des remparts de l'ancienne médina.
Une affluence record, pour un festival dont le rayonnement s'est élargi au point d'inquiéter les autorités locales qui peinent à mettre à niveau les infrastructures d'accueil.
Le festival «Gnaoua, Musiques du Monde» est un lieu de rencontres musicales autour d'une dominante gnaoua - une musique rituelle, initiatique, dont la tradition a été perpétuée par les descendants d'anciens esclaves venus d'Afrique noire. La médina d'Essaouira est le sanctuaire de cette musique fécondée par l'Islam dont la filiation africaine favorise les panachages avec le «blues» et le jazz.
Les musiciens gnaouis, venus des quatre coins du royaume mais aussi d'Algérie, ont eu la part belle du festival dont les longues soirées s'achevaient dans les transes des «lilas» - «nuits» musicales rituelles, comparables aux macumbas brésiliennes, où le mâalem (maître musicien) invoque des êtres surnaturels à l'aide du guembri (luth-tambour à trois cordes).
Des artistes gnaouis dont la réputation a largement dépassé le Maroc, tels Hassan et Hamida Boussou et Mahmoud Guinea se sont produits devant un public enthousiaste de tous âges, venu de l'étranger mais aussi de tout le pays, malgré la concomitance avec les matches de la Coupe du monde de football.
Essaouira a aussi accueilli bon nombre d'artistes venus d'horizons très divers: la diva malienne Oumou Sangare, la chanteuse mauritanienne Dimi Mint Abba, le duo malien Amadou et Mariam, le groupe algéro-franco-marocain Ifrikya, et des Français tels le trio Adouk, le guitariste Louis Bertignac et le pianiste Jean-Philippe Rykiel.
André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI et président de l'Association «Essaouira-Mogador», a été le principal promoteur de la «renaissance» de cette cité historique qui était menacée d'asphyxie, notamment par la crise de certaines industries traditionnelles comme le cuir ou le textile.
Prenant appui sur la forte tradition artistique et artisanale de la ville, la création d'une série de festivals - dont le festival gnaoui est la plus belle réussite - s'inscrit dans un projet de «développement durable par le culturel», a indiqué dimanche à l'AFP M. Azoulay.
La superbe cité fortifiée, accrochée à une presqu'île rocheuse assaillie par l'Océan, dotée d'un port de pêche traditionnelle survolé de milliers de goélands et de cormorans, vient d'être classé par l'UNESCO parmi les sites du patrimoine de l'humanité.
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