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Ça coûte cher, ça peut rapporter gros

Coûteuse à organiser mais prometteuse de retombées financières, la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2002 de football qui commence samedi au Mali, se chiffre en dizaines de milliards de FCFA (dizaines de millions d'euros) et fait tourner la tête des gr

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L'Etat malien a déboursé environ 60 milliards de FCFA (91,5 millions d'euros). De source autorisée, si l'on inclut les travaux d'infrastructures, les dépenses d'hébergement, de transport, de télécommunications, etc., l'investissement global est évalué à environ 120 milliards de FCFA (183 millions d'euros). Les institutions financières internationales ne voyaient pas d'un très bon oeil ces déboursements, ce «rêve fou» du président Alpha Oumar Konaré, alors que la priorité est à la lutte contre la pauvreté dans ce pays enclavé de quelque 10 millions d'habitants. Les autorités ont donc fait valoir qu'il ne s'agissait pas de dépenses de prestige, mais de projets de développement. Et les bailleurs de fonds ont finalement toléré l'opération.
Main à la poche
Le Mali ne pouvait cependant pas supporter seul ce fardeau et des partenaires traditionnels tels la France, le Maroc, la Chine, l'Afrique du Sud, ont mis la main à la poche.
Cinq stades, de 12.000 à 50.000 places, sont sortis de terre, dans les cinq villes où se dérouleront les compétitions: Bamako, Ségou et Mopti (nord), Sikasso (380 km au sud de la capitale) et Kayes (extrême ouest). Des aéroports ont été construits, d'autres réhabilités.
La retransmission télévisée et radiodiffusée des matches a fait l'objet d'âpres négociations à coups de dizaines de milliers de dollars, les chaînes se partageant les zones de diffusion. Il avait été demandé 70.000 dollars à une radio panafricaine. «Nous avons dit niet. Finalement, nous sommes descendus à moins de 20.000 dollars», explique un responsable.
Le groupe français de Jean-Claude Darmon détient les droits de retransmission de la CAN jusqu'en 2008.
La télévision nationale malienne devrait engranger, grâce à la publicité, «des recettes respectables», selon son directeur, Baly Drissa Sissoko.
Ils se frottent les mains
Le secteur hôtelier malien entrevoit aussi de très bonnes affaires.
Les hôtels ont poussé comme des champignons et «il faut chiffrer les recettes dans ce domaine à des centaines de millions de FCFA» (millions d'euros), confie Haïdara Mohamed, un hôtelier de la place.
Les agences de location de véhicules voient grand elles aussi: «Surtout à cause de l'allègement des droits de douanes, nous avons importé des véhicules.
Les centaines de millions vont tomber».
Dans le domaine des hydrocarbures, on s'attend au triplement de la consommation mensuelle de carburant. «La CAN est une très bonne affaire» résume un pétrolier.
Le secteur informel, les petits bistrots et commerces, tenus par des Maliens mais aussi par des ressortissants d'Afrique de l'Ouest venus pour l'occasion, se frottent les mains. Non soumis à de lourdes taxes, ils espèrent tirer un profit maximum de l'opération.
Et puis, «il y aura un gain inchiffrable: la marche vers l'unité, vers l'intégration africaine, avec tout ce brassage de joueurs, de supporteurs de tous ces pays qui arriveront au Mali. C'est le plus important de tout», a déclaré à l'AFP le président Konaré.
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