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Bagdad presse Moscou de s'opposer à une révision des sanctions

L'Irak engage un forcing en direction de la Russie, son allié traditionnel, pour bloquer une nouvelle édition du projet de «sanctions intelligentes» que Washington entend soumettre en mai au Conseil de sécurité de l'ONU.

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Le projet américain «ne vise pas seulement à nuire aux intérêts de l'Irak mais aussi, et essentiellement, à ceux de la Russie», a déclaré le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz en recevant dans la nuit de lundi mardi une délégation russe.
Russes et Américains s'étaient mis d'accord la semaine dernière à Moscou sur une liste de produits civils que l'Irak pourra importer dans le cadre de la révision des sanctions de l'ONU contre ce pays qui réclame une levée pure et simple de l'embargo.
La révision, proposée par Washington, est prévue par la résolution adoptée le 29 novembre 2001 par le Conseil de sécurité à l'unanimité.
«En demandant à Moscou de s'opposer au projet américain, l'Irak ne créé pas de fardeau pour la diplomatie russe, mais il rappelle à la Russie ses intérêts nationaux», a ajouté M. Aziz à l'adresse de la délégation de parlementaires et d'hommes d'affaires russes, arrivée lundi à Bagdad.
Ses discussions portent notamment sur la signature de 67 accords de coopération, prévue fin avril, dans les secteurs pétrolier et gazier, ainsi que du transport et des communications, selon Moscou.
«Attendez vous à ce que le montant des contrats de la 12e phase n'atteigne même pas la moitié des deux précédentes phases» du programme «pétrole contre nourriture», en cas d'acceptation par Bagdad de la liste de produits civils, a averti M. Aziz.
La 11ème phase de ce programme -une dérogation à l'embargo pétrolier imposé à l'Irak depuis août 1990- arrive à échéance fin mai 2002. Cet accord, en vigueur depuis décembre 1996, autorise Bagdad a exporter du brut pour s'acheter des produits de première nécessité.

Priorité

L'Irak avait annoncé l'été dernier avoir accordé la priorité dans ses transactions commerciales à la Russie, parmi ses partenaires non-arabes, après l'opposition de Moscou à un premier projet américain de révision des sanctions contre l'Irak.
Selon des rapports officiels, le montant des contrats conclus entre l'Irak et des firmes russes dans le cadre de la 10e phase du programme s'est élevé à plus de deux milliards de dollars.
Le ministre irakien du Pétrole Amer Mohamed Rachid, qui co-préside la commission mixte pour la coopération culturelle, scientifique et commerciale, a exhorté les sociétés russes à «faire pression» sur Moscou pour empêcher la fixation d'une liste de produits. Ils les a notamment conviées à «expliquer au ministère russe des Affaires étrangères «l'importance des projets de contrats offerts aux firmes russes dans leur coopération avec l'Irak».
L'Irak, qui a conclu des mémorandums d'entente avec des firmes russes pour l'exploitation et la gestion de certains de ses importants gisements pétrolifères, table sur un effort de Moscou pour bloquer, une nouvelle fois, le projet américain de révision des sanctions au Conseil de sécurité.
La Russie, qui assure en mai la présidence du Conseil de sécurité, s'est rapprochée des Etats-Unis depuis les attentats antiaméricains du 11 septembre.
«La véritable coopération entre les deux pays doit se faire hors de l'accord +pétrole contre nourriture+, en particulier pour les projets à moyen et long termes», a souligné M. Rachid.
Le président de la délégation russe Iouri Chafranik, cité par l'agence INA, a souligné la volonté de son pays d'»oeuvrer pour la levée de l'embargo» imposé à l'Irak, qui doit à Moscou une dette de quelque 8 milliards de dollars contractée du temps de l'ex-URSS.
Le mois dernier, Moscou a indiqué que des contrats d'une valeur totale de 860 millions de dollars, conclus par des firmes russes, étaient bloquées par le comité des sanctions de l'ONU.
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