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Des peintres souiris en Suisse

La ville suisse romande de Martigny (Canton du Valais) abritera, du 23 juin au 15 septembre, en collaboration avec la galerie souirie du Danois Frédéric Damgaard, une exposition intitulée les artistes singuliers d'Essaouira .
Le vernissage de cette

Des peintres souiris en Suisse
Lors de cette cérémonie, l'ambassadeur du Maroc en Suisse, M. Abdelmajid Alem a exprimé sa profonde joie de participer à cette manifestation,la première (à Martigny) d'artistes venant du monde arabe et d'Afrique .
Rendant hommage à M. Jean-Michel Gard, directeur du manoir de Martigny, pour l'initiative louable qu'il a prise en choisissant ces «artistes singuliers» de la ville d'Essaouira , l'ambassadeur a rappelé combien l'ancienne Mogador est chère au cœur des Marocains pour sa sérénité, son charme, son artisanat de boiserie, sa tolérance, et enfin pour son rayonnement culturel vers le monde extérieure. Ainsi donc, la ville d'Essaouira sera présente durant près de trois mois à Martigny et je suis persuadé que les habitants de votre belle cité auront l'opportunité de faire la connaissance d'un pays à la civilisation séculaire, et ce à travers sa peinture, sa musique et son hospitalité, a dit M. Alem.
M. Jean-Michel Gard a précisé que cette exposition présentera aux Suisses quinze artistes qui, chacun à sa manière et dans un style différent, témoignent du phénomène exceptionnel que représente depuis quelques décennies cet art si particulier des Souiris.
Leurs peintures et sculptures font preuve d'une grande vivacité de couleurs et d'une diversité de styles que l'on ne retrouve que dans cette région méridionale du Maroc, centrée sur la ville d'Essaouira.
Diversité de style

L'exposition de Martigny, qui constitue, de par son ampleur, une première en Suisse, indique encore M. Gard, fait la part belle aux trois grands artistes déjà reconnus sur le plan international: Ali Maimoune, Said Ouarzaz et Mohamed Tabal. Elle présente également l'une des rares femmes qui se soit affirmée au sein de ce groupe, en l'occurrence Fatima Talbi.
D'autres artistes comme Abdelmalek Berhiss, les frères Hamou et Youssef Ait Tazarin, Regragui Bouslai et Abdallah Elatrach viennent étoffer cette présentation de près de deux cents œuvres.
Mais l'exposition a également choisi de montrer aussi quelques sculpteurs moins connus tels Abdellatif Akjait et Mohamed Ben Ahmed Lakadar, ainsi que de jeunes talents qui exposent pratiquement pour la première fois à l'étranger comme Mustapha Asmah, Mostafa El Hadar et Azzedine Sanana.
La cérémonie de vernissage a été animée par les musiciens du groupe El Zahar de Ali Sbai, un groupe en provenance de M'hamid El Ghizlane et qui est de plus en plus connu pour la qualité de sa musique authentique, profondément enracinée dans la culture musicale nomade du désert. Ce qui a créé une ambiance tout à fait appropriée pour une exposition dont les œuvres puisent souvent dans la transe et la frénésie mystique de la musique des Gnaoua.
L'exposition est documentée par un catalogue richement illustré de photos du Suisse Mario Del Curto. Et c'est Michel Thevoz, ancien conservateur du musée de l'art brut à Lausanne (Suisse romande), qui signe le texte principal de ce catalogue.
Pour lui Essaouira est une ville portuaire, un carrefour de civilisations, une mémoire vivante, plurielle et complexe. Arabes, Berbères, Juifs, Noirs (issus de l'esclavage), y cœxistent dans une relative harmonie ... Sans compter de surcroît l'action perspicace et passionnée de Frédéric Damgaard, qui a joué le rôle de catalyseur. Le pluralisme et l'hybridation fragilisent les dispositifs de conditionnement, ils rendent possibles des dérogations individuelles à la norme d'expression, ils offrent à ces bricoleurs la ressource chaotique et inépuisable des vestiges culturels.
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