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Environnement et risques industriels

La tenue à Marrakech, en novembre 2001, de la COP7, sur l'émission de gaz à effet de serre a donné le ton. Sa Majesté Mohammed VI avait, d'emblée, souligné l'adhésion du Maroc aux principes de solidarité internationale en matière de protection de l'enviro

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Dernièrement, la presse nationale avait exposé à ses lecteurs un tableau effrayant sur les risques industriels au Maroc; information indispensable au vu des catastrophes vécues ailleurs (Toulouse, Bohpal, Sévézo…). Ces informations, relayées à partir des messages d'alerte sur le risque industriel diffusés tant par l'Observatoire national de l'environnement au Maroc que par la Protection civile montrent que, désormais, c'est la société tout entière qui est confrontée avec le potentiel destructif qu'elle a créé.
A la question de la réduction des risques s'ajoute celle de leur répartition géographique et sociale. La communauté urbaine de Casablanca compte à elle seule, d'après les sources de la Protection civile, 285 établissements à risque industriel. Des bombes à retardement ! L'actuel wali de Casablanca, Driss Benhima, a posé les premiers jalons en déclarant : “Casablanca ne peut être gérée dans la désorganisation organisationnelle». Avis aux futurs élus de la wilaya. A nous citoyens d'interpeller les industriels, les syndicats, les collectivités locales, les autorités, les ministères, les partis politiques et les candidats aux prochaines élections législatives sur les dangers qui menacent à la fois les personnes et le patrimoine national.Ainsi donc, la maîtrise du risque industriel doit être une priorité. La question de la protection des personnes s'impose. Tous les acteurs : industriels, autorités, élus, doivent être étroitement associés à la mise en œuvre de la sécurité avant qu'il ne soit trop tard.
Il ne faut pas oublier aussi d'aborder la délicate question de la cohabitation entre les activités à risque et les populations installées autour. Concrètement, aucune nouvelle implantation d'usines à risques ne doit être mise en œuvre à proximité d'une zone à densification urbaine si elle n'est pas capable de prouver son caractère inoffensif sur la santé et l'environnement. C'est le principe de l'inversion de la charge de la preuve qu'il faut appliquer en attendant que les futurs élus, les autorités et les responsables de l'urbanisme engagent une réflexion pour mieux maîtriser l'urbanisation autour des sites industriels sensibles. Des dispositions réglementaires doivent être édictées pour renforcer les dispositifs de maîtrise de risque industriel. L'existence de textes obsolètes datant du début du protectorat français, époque d'un Maroc rural, doit interpeller les élus de la deuxième Chambre et les futurs élus de la première pour mieux légiférer.
Ces solutions doivent en appeler d'autres, vu la richesse du Maroc en matière de partis politiques. L'exemple des lignes de crédits du Fonds de dépouillement industrielle (Fodep 1 et 2) institués dans le cadre de la coopération internationale avec l'Allemagne pour les petites et moyennes entreprises, doit être étendu à toutes les industries à risque industriel.
L'action politique pour faire face aux risques de pollution industrielle
Nous devons faire des prochaines élections législatives du 27 septembre 2002 des moments forts pour débattre des questions environnementales. Sur le plan politique, les partis formant la coalition gouvernementale actuelle, ceux constituant l'opposition ou les nouveaux, hormis le PED (Parti pour l'environnement et le développement) qui compte militer contre l'exploitation irrationnelle des ressources, tous conjuguent, chacun à sa manière, l'économique avec le social, tout en ignorant le volet écologique. La protection de l'environnement et des personnes est laissée pour compte !
Les élections législatives du 27 septembre 2002 offrent un espace que les citoyens doivent investir fortement pour donner sens et contenu au développement national en mettant en avant la spécificité écologique de notre pays : richesse halieutique et forestière (9 millions d'hectares), biodiversité… Il est temps d'articuler les politiques industrielles, touristiques et agricoles avec la politique environnementale.
Les politiques doivent tenir compte, dans leurs projets, des constats dressés par l'Observatoire national de l'environnement au Maroc sur la dégradation de notre environnement et par la réunion interministérielle, organisée sous l'égide de l'ONU à Bonn sur la pénurie en eau que 17 pays africains, y compris le Maroc, vont connaître d'ici quelques années.
Ne pas intégrer ces constats dans les actions prioritaires du futur gouvernement équivaudrait à une non-assistance à personne en danger. L'eau c'est la vie.
L'agression par les pollutions des eaux, de l'air, de la désertification ou subir des risques industriels caractérise une atteinte aux droits humains autant que la torture ou la privation de libertés.
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