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Exposition-photos à l'Institut français de Casablanca

La Galerie 121 de l'Institut français de Casablanca, accueille du 4 au 25 juillet 2002, l'exposition photographique «Portrait de famille II : Visages casablancais», signée Hassan Darsi. Des instants saisis par le troisième œil de l'artiste, forts d'une g

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Près de 22 familles casablancaises, d'origines différentes, ont été conviées à se faire photographier par Hassan Darsi, munies d'un objet de leur choix. L'objet peut avoir une signification culturelle, décorative ou commémorative. Une expérience similaire aux Pays-Bas a démontré que la question de l'objet à choisir est d'une grande importance, et semble même primer sur l'idée de se faire photographier, car en plus de ce qu'il peut symboliser, il est aussi un objet consensuel, puisque toute la famille semble y adhérer.
L'artiste tente ici une expérience qui va faire renaître de ses cendres ce style de photographies de famille dans les studios, très kitch, qui était d'usage populaire jusque dans les années 80. Draperies hautes en couleurs, un mur s'ouvrant sur une variété riche et diversifiée de posters, couchers de soleil, jardin de Versailles, somptueuses villas, paysages canadiens richement colorés…). Ce sont là les éléments du décor qui tire son originalité de son exubérance et que reconstitue Darsi, fidèlement aux standards anciens, pour cette nouvelle exposition.
Hassan Darsi revisite le très classique «Portrait de famille», avec un travail en apparence photographique et investit pour cela, le temps d'une prise de vue, un studio photographique du quartier casablancais Maârif. Les familles, elles, sont venues poser devant l'objectif du photographe, sous le regard de l'artiste, pour une photo souvenir qui prend des allures de nature morte.
Critiques artistiques
«Il pourrait s'agir du regard simplement ‘'voyeur'' d'un artiste sur des familles anonymes. D'un travail sériel où dans un même décor, au demeurant très kitch, des visages viennent se superposer aux autres. Mais, la démarche, quoique délibérément perturbée par l'apparence formelle de son résultat plastique, est beaucoup plus transparente : c'est de personne dont il est question dans ce travail. Décor, format, présentation, installation des objets ne sont alors que les médiums les subterfuges, selon l'artiste - qui permettent de revisiter la rencontre et de la réinvestir. Ainsi, l'expérience néerlandaise proposait des portraits en médaillons accompagnés d'une histoire des mille et une nuits, fragmentées en autant de photographies ; le projet casablancais offre à la photographie de famille la démesure d'un format d'affiche», explique Florence Renault Darsi.
L'installation de Hassan Darsi a ainsi attisé la curiosité de plusieurs artistes, issus de différents registres.
Pour l'écrivain Nicole de Pontcharra, Hassan Darsi «écrit son œuvre avec les signes de son alphabet». Ceci, en étroite collaboration avec des familles qui sont «plantées dans leurs beaux atours, devant le bouquet de celluloïd coloré, pour que soit fixé pour l'éternité, leur rêve d'opulence ou d'exotisme ou tout simplement leur image de la beauté». « L'artiste a-t-il décidé de se fabriquer une généalogie ? En quelque sorte. Il compose au présent une galerie de tableaux, visage de la société qui alimente ses rêves et ses angoisse. Ils arrivent des quatre points cardinaux de la ville. Aujourd'hui, c'est Casablanca, après d'autres capitales lointaines en Europe où il fit le même geste artistique. Sa motivation n'est pas univoque. Elle s'inscrit au cœur de la contradiction d'une vie de créateur dans une mégapole fascinante et terrible. Extraire des individus de l'anonymat, les appeler à désigner un alter ego qui fera la preuve que l'homme n'est pas toujours seul mais sait vivre avec l'autre, même si être deux ne signifie pas toujours être un couple. N'est-ce pas une première étape pour humaniser le temps d'une modernité sauvage ? », conclut Mme. De Pontcharra. Rappelons que les objets apportés pour cette exposition casablancaise, resteront en dépôt jusqu'à la fin de l'exposition et sont également disposés autour de l'exposition et des commentaires rédigés par les familles sur leurs objets sont affichés sous chaque photographie. Les photographies sont tirées en numérique, format affiche 60/80 cm et disposées sur les murs de la galerie de l'Institut.
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