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C'est une sœur qui a choisi de nous livrer, sous forme de témoignage, le voyage au bout de l'enfer de son frère. « L'affaire Benbderrazik » que signe Nadia, la sœur de Moncef, est une chronique des tréfonds d'une justice qui, ici, a oublié d'être égale pour tous . Avec une précision désarmante –l'auteur est médecin- les faits, les preuves, les contre-preuves envahissent le lecteur pour ne plus le lâcher. Le témoignage, paru aux talentueuses éditions « Tarik », laisse un goût amer d'injustice, de bouc émissaire, de dérapages programmés.
C'est aussi un témoignage de l'intérieur et de toute une famille dont la vie a basculé à cause d'effets de manches aux ordres de la campagne d'assainissement de sinistre mémoire décrétée aux derniers jours de décembre 1995. Le tissu économique de tout un pays venait d'être mis à genou. Des dizaines d'années de prisons avaient été prononcées contre des opérateurs. La chasse aux sorcières dans la pure tradition du Mc Carthysme avait sonné. Et elle fut menée tambour battant par l'ex-ministre de l'intérieur Driss Basri avec la complicité du ministre de la justice de l'époque.
Moncef Benabderrazik, paisible pharmacien installé à Casablanca, est pris dans la tourmente de la machine à broyer. Ce jeune pharmacien, père de quatre enfants, essayait de s'en sortir. Il contracte des crédits et monte une société pharmaceutique. Des projets plein la tête, il se bat au quotidien pour se faire sa place. Jusqu'au jour où les flics l'embarquent.
Benabderrazik devait payer pour l'exemple
Il serait d'abord un pharmacien contrebandier, puis un pharmacien « criminel » car il importe de la gammaglobuline contaminée. Moncef Benabderrazik croit d'abord à une mauvaise farce, puis à une erreur qui sera très vite rectifiée, à un début de bavure qui ne sera plus qu'un souvenir. La farce en était bien une.
Mais pas celle que l'on croit. Benabdarrazik devait payer pour l'exemple, au nom de la campagne d'assainissement et de lutte contre la contrebande. Peu importe qu'il clame son innocence, qu'il en apporte les preuves dûment établies par l'administration des douanes. Le dossier était monté, ficelé et il ne sera pas ce petit grain de sable qui empêchera la machine à broyer de broyer.
Le pharmacien est lourdement condamné. Il réapprend à (sur)vivre en prison. Là où derrière les barreaux, tout se vend et s'achète. Corruption, hygiène déplorable, conditions de détention difficiles et, par dessus tout, ce sentiment d'incompréhension, de révolte, de vie brisée au nom d'une bien mystérieuse raison d'Etat.
Puis l'histoire prit fin aussi brutalement qu'elle commença. Le 17 octobre 1997, Moncef Benabderrazik est grâcié. Mais pas blanchi. Il a vendu tous ses biens, sa maison, sa pharmacie pour pouvoir rembourser ses dettes. Aujourd'hui, il ne vit plus à Casablanca. Il n'est plus pharmacien. Mais ni lui, ni sa famille n'ont jamais oublié.
«L'affaire Benabderrazik»
Nadia Benabderrazik. Editions Tarik 219 pages- 80 dirhams
Rencontres
Nadia et Moncef Abderrazik présenteront leur livre, «L'Affaire Abderrazik» édité par Tarik Edition:
-Le samedi 30 mardi à 16h à la librairie L'Heure de Lire à Casablanca (centre Romandie II Bd Biranzarane)
-Le Samedi 06 avril à 18h à la médiathèque de l'Institut Français de Marrakech (route de Targa) Cette dernière rencontre est organisée par la librairie Hassoune
(tél.044 31 36 48)
C'est aussi un témoignage de l'intérieur et de toute une famille dont la vie a basculé à cause d'effets de manches aux ordres de la campagne d'assainissement de sinistre mémoire décrétée aux derniers jours de décembre 1995. Le tissu économique de tout un pays venait d'être mis à genou. Des dizaines d'années de prisons avaient été prononcées contre des opérateurs. La chasse aux sorcières dans la pure tradition du Mc Carthysme avait sonné. Et elle fut menée tambour battant par l'ex-ministre de l'intérieur Driss Basri avec la complicité du ministre de la justice de l'époque.
Moncef Benabderrazik, paisible pharmacien installé à Casablanca, est pris dans la tourmente de la machine à broyer. Ce jeune pharmacien, père de quatre enfants, essayait de s'en sortir. Il contracte des crédits et monte une société pharmaceutique. Des projets plein la tête, il se bat au quotidien pour se faire sa place. Jusqu'au jour où les flics l'embarquent.
Il serait d'abord un pharmacien contrebandier, puis un pharmacien « criminel » car il importe de la gammaglobuline contaminée. Moncef Benabderrazik croit d'abord à une mauvaise farce, puis à une erreur qui sera très vite rectifiée, à un début de bavure qui ne sera plus qu'un souvenir. La farce en était bien une.
Mais pas celle que l'on croit. Benabdarrazik devait payer pour l'exemple, au nom de la campagne d'assainissement et de lutte contre la contrebande. Peu importe qu'il clame son innocence, qu'il en apporte les preuves dûment établies par l'administration des douanes. Le dossier était monté, ficelé et il ne sera pas ce petit grain de sable qui empêchera la machine à broyer de broyer.
Le pharmacien est lourdement condamné. Il réapprend à (sur)vivre en prison. Là où derrière les barreaux, tout se vend et s'achète. Corruption, hygiène déplorable, conditions de détention difficiles et, par dessus tout, ce sentiment d'incompréhension, de révolte, de vie brisée au nom d'une bien mystérieuse raison d'Etat.
Puis l'histoire prit fin aussi brutalement qu'elle commença. Le 17 octobre 1997, Moncef Benabderrazik est grâcié. Mais pas blanchi. Il a vendu tous ses biens, sa maison, sa pharmacie pour pouvoir rembourser ses dettes. Aujourd'hui, il ne vit plus à Casablanca. Il n'est plus pharmacien. Mais ni lui, ni sa famille n'ont jamais oublié.
«L'affaire Benabderrazik»
Nadia Benabderrazik. Editions Tarik 219 pages- 80 dirhams
Rencontres
Nadia et Moncef Abderrazik présenteront leur livre, «L'Affaire Abderrazik» édité par Tarik Edition:
-Le samedi 30 mardi à 16h à la librairie L'Heure de Lire à Casablanca (centre Romandie II Bd Biranzarane)
-Le Samedi 06 avril à 18h à la médiathèque de l'Institut Français de Marrakech (route de Targa) Cette dernière rencontre est organisée par la librairie Hassoune
(tél.044 31 36 48)
