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Le Festival des musiques sacrées de Fès ferme ses portes

Appartenant à une congrégation d'une église fondée en 1920 à New York, The Mc Collough sons of Thunder, meilleures interprètes du gospel professionnel américain ont été à la hauteur de leur réputation, et aux attentes du public qui inspirait à un épilogue

Le Festival des musiques sacrées de Fès ferme ses portes
Après neuf jours de festivités et de bonheur projetés par le festival des musiques sacrées de Fès, un des meilleurs festivals du monde, organisé par l'association Fès-Saiss a été achevé samedi soir à Bab Makina. La plupart des convives étaient pratiquement contraints de quitter les lieux, et avaient du mal à se séparer de Fès et encore moins de la manifestation. Attachante au moyen de sa spiritualité qu'impose ses sites historiques, ses mosquées, et même sa composition sociale, Fès a résolument ensorcelé les estivants étrangers et marocains.
D'autant plus que le festival des musiques sacrées et les thèmes qu'il véhicule tant sur le plan musical qu'intellectuel épouse parfaitement bien l'âme de cette ville millénaire. La soirée de clôture a été un véritable happy end, entonnée par «The Mc Collough sons of thunder», venu du pays de l'oncle Sam. Plus de 4000 personnes ont tenu à répondre présents à cette clôture américaine. Originaire du quartier fiévreux de New York, Harlem, l'orchestre qui manifestement n'engage aucune femme a dérogé à la règle, a associé un choeur composé de femmes.
Durant toutes les longues heures de leur prestation - ils n'ont fini le show que vers minuit- les membres de Mc Collough ont impressionné le public par la finesse et l'extraordinaire composition musicale traduite par la forte présence essentiellement de saxophones et de trompettes qui découlent des résonances musicales fabuleuses. Attrapée par une fougue insaisissable, incarnée par des cris et des prières sacrées, la foule n'a pas pu s'empêcher de s'agiter dans tous les sens, prise par une espèce de transe inattendue. Célèbre pour sa spécialité pour les chants gospel, les fils du tonnerre, surnommés ainsi dans le milieu des églises où l'on chante les souffrances et les péripéties douloureuse des populations noires a été bel et bien à la hauteur de sa réputation.
En tout cas, l'assistance a été honorée et même chanceuse d'avoir assisté, et vibré de surcroît aux implorations divines et aux prières de ce spectacle singulier. Singulier dans tous ses aspects, car l'on n'a pas toujours la chance de voir en direct ce genre de spectacle dont la renommée n'est plus à prouver,
«The Mc Collough sons of thunder» ont, en effet,animé les manifestations les plus prisées dans le monde. Meilleurs ambassadeurs de ce que les Américains appellent «brass shout band» présents dans vingt-six états américains, les Mc Collough sons of Thunder contribuent à toutes les grandes manifestations qui se tiennent aux U.S.A.
Ils ont été conviés pour animer les cérémonies d'accueil de Nelson Mandela à Washington, et au centenaire de Carnegie Hall à New York. Fierté incontournable de la culture afro-américaine et des chants Gospel, les Mc Collough ont décroché le prix national des arts qui leur a été attribué par Mme
Clinton.
L'après-midi, elle, était dédiée aux femmes, et pas n'importe lesquelles. Elles sont musulmanes et elles viennent de la Tchétchènie. Les murs du musée Batha ont été rayonnants en raison de la chaleur et de l'originalité de leurs invités de marque.
Elles viennent de très loin, et précisément de Pankissi qui se trouve en Géorgie Orientale. L'ensemble Aznach porte sur ses épaules une lourde mission, celle de préserver et diffuser la culture tchétchène dans le monde. Des chants religieux et populaires sacrément émouvants ont emporté l'assistance dans les sillages célestes des rythmes tchétchènes, inspiré d'une fusion irrésistible entre les tendances soufies et les traditions musicales ancestrales. Les Kistes tchétchènes ( l'ensemble Aznach) a produit, lors de cette journée de clôture, une séance consacré au Dikr, «la Illaha Ila Allah», puis une autre réservée aux chants de textes très anciens appartenant à des poètes aveugles du XIXe siècle. Ayant de fortes connaissances sur le militantisme et le combat menés par le peuple tchétchène, le parterre a été particulièrement touché par les chants qui ont été un appel perpétuel à l'amour et à la liberté.
Ainsi prend fin la 8e édition du festival des musiques sacrées, mettant sur les bons rails les voies de la sagesse, et donnant le relais à «de mon âme à ton âme», thème de la prochaine édition qui se tiendra cette fois-ci du 6 au
13 juin.
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