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Le Maroc et la Fédération de Russie consolident leur rapprochement

Acceuilli chaleureusement à son arrivée hier à Moscou, S.M. le Roi Mohammed VI s'entretiendra aujourd'hui avec le Président Vladimir Poutine et plusieurs dirigeants russes. Les échanges maroco-russes au Sommet tendent vers une harmonisation des positions

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La même longueur d'onde est invoquée, à juste titre, au niveau des impératifs pour insuffler un nouveau rythme à la coopération entre les deux pays, pour élargir cette dernière à des champs d'activité jusqu'ici encore en friche. Cependant, elle concerne aussi les questions de politique internationale comme la Palestine, le statut de l'Irak que l'administration américaine s'évertue de redéfinir, la lutte contre le terrorisme qui implique tous les gouvernements et, sujet majeur, la crise du Sahara marocain.
Sur tous les aspects de la coopération maroco-russe, l'accord des deux parties est acquis, renforçant également une même approche quant à la manière de régler les problèmes régionaux et internationaux. Les deux pays entretiennent, on l'a dit, des relations diplomatiques depuis trois siècles au moins et se sont trouvés, de ce fait, côte à côte en des circonstances où le principe de solidarité, transcendant les contingences conjoncturelles, a joué comme une courroie de transmission. Ni la révolution bolchevique d'octobre 1917, ni la longue période de «guerre froide «, marquée par un partage en deux blocs, reléguant les pays libéraux comme le Maroc dans le collimateur des tenants du marxisme-léninisme, n'ont eu raison, en fin de compte, d'une amitié qui a constitué un modèle . Respect mutuel, identité de vues au nom de la morale et de la solidarité internationale, souci commun de faire prévaloir cette notion ayant prédominé dans les années soixante-dix de «coexistence pacifique», étendard des peuples et programme pour bien des responsables !
Aussi, la nouvelle perception que le Maroc et la Russie se font de leurs rapports, participe-t-elle d'une continuité quasi organique. A nouvelle ère, nouveaux hommes et, naturellement, nouveaux enjeux. L'arrivée au pouvoir, après élection en 2000, de Vladimir Poutine , a illustré une formidable ouverture et suscité de grandes espérances, justifiées après une décennie de désordre oligarchique, dirions-nous. Un programme ambitieux de réformes, concernant l'économie, la fiscalité, les institutions, les appareils de l'administration et les régions avait été lancé, articulé sur un concept et un seul : la modernisation de la Russie ! «Chaque citoyen russe, disait le Président Vladimir Poutine, doit se dire qu'il ne vivrait pas mieux ailleurs que dans son pays pour lequel il doit éprouver de la fierté «.
La réforme en interne ne s'oppose nullement à la mise en œuvre d'une politique extérieure hardie. Un souci d'équilibrisme domine, en effet, les orientations et prescrit à la Russie des relations entre l'Est et l'Ouest, y compris avec l'OTAN, qui n'est plus perçue comme «l'organisation militaire ennemie de la Russie», mais sur le futur de laquelle il invite les dirigeants européens à réfléchir. La politique extérieure russe, réorientée dans le sens du pragmatisme, intéresse pour ne pas dire concerne le Maroc. Deuxième puissance après les Etats-Unis, la Russie possède une longue expérience des échanges avec les pays du Maghreb, dont le nôtre peut se prévaloir. Le hasard de l'Histoire a fait que l'élection de Vladimir Poutine à la tête de la Fédération de Russie, ait suivi de quelques mois seulement l'intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et que les deux chefs d'Etat s'inscrivent d'emblée dans une logique de modernisation de leurs pays respectifs.
Les entretiens du Kremlin apporteront, à coup sûr, la preuve de leur désir manifeste de bâtir une coopération renouvelée en ses termes comme en sa finalité. Partenaire économique important du Maroc, la Russie est aussi, surtout, un interlocuteur privilégié. Inversement, notre pays constitue aujourd'hui un important et incontournable témoin de la modernisation des jeunes Etats arabes et musulmans, pétri de ses valeurs ancestrales mais ouvert et réceptif aux autres cultures. Que certains dirigeants russes, comme ce fut le cas d'Eugénie Primakov, ancien chef de la diplomatie russe, considèrent que le Maroc joue un rôle de synthèse entre le monde arabe et l'Europe, entre celle-ci et l'Afrique, n'est pas à négliger en ces temps où cohabitation et dialogue s'apparentent à une altercation. De ce fait, la visite de S.M. le Roi Mohammed VI à Moscou , les entretiens au Sommet, renforceront cette conviction que deux pays aussi éloignés géographiquement peuvent revendiquer une même identification au codéveloppement et au partenariat.
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