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«Les chants du Sagittaire» de Ali Skalli

Ali Skalli (le poète) n'appartient à aucun des trois grands courants ayant marqué la poésie française, l'un presque épique allant d'Agrippa d'Aubigné à Claudel, l'autre rigoureux, de Racine à Valéry, et enfin le troisième qui va de Jean de la Fontaine à G

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Certes, sa poésie bien personnelle, tout à fait originale et fort singulière, ne trouve de toute évidence «aucun écho, aucune réminiscence des poètes précédents» révèlera le professeur Jean Benard, en écrivant la préface du recueil poétique de Ali Skalli, intitulé alors «Les chants du sagittaire».
Cependant, la poésie de Ali Skalli prend ses sources dans les éléments de la nature, pour naître et vibrer jusqu'à l'ivresse et au paroxysme du bonheur motivés par «ses rencontres avec les plaines, les montagnes, les collines, les forêts, avec les chouettes, avec les arbres comme avec les eaux et les fleuves».
Or, la richesse de son inspiration n'a d'égal que sa rigueur dans l'expression, selon l'expression même de Jean Bernard.
Toutefois, on y découvre, entre autres caractéristiques, un «souffle» venu d'ailleurs qui ajoute au charme de sa poésie un certain «chant d'espoir qui nous émeut et nous éclaire, nous laissant quasiment en admiration devant cette alliance exceptionnelle qui définit son œuvre, l'alliance de la simplicité à la profondeur».
Mais si «les vrais poètes vivent en nous une fois le livre terminé», les chants de ce «Sagittaire» qu'est Ali Skalli nous élèvent souvent dans le ciel «Zodiacal».
Dans un hymne céleste à la philosophie, qui est en quelque sorte ce centaure tenant un arc prêt à tirer au zénith des grandes pensées poétiques de Ali Skalli. Thierry Maulnier n'a-t-il pas dit que «la poésie se joue et fuit comme une eau vive aux doigts malhabiles de l'analyse. Mais, présente au plus solide des grandes œuvres de l'esprit, il semble qu'elle en soit tantôt le principe, la source, tantôt le nimbe et la rosée. Elle se refuse au langage dans la proportion même où elle le dépasse, de telle sorte que le langage, essayant de la saisir, l'étreint et l'étouffe en lui-même, mais le langage paraît condamné à n'agir poétiquement que s'il échappe à sa nature et s'accroît d'une vie nouvelle».
Or n'est-ce pas le paroxysme de l'esprit d'analyse de la quintessence d'une pensée philosophique dans le langage poétique de Ali Skalli quand celui-ci nous parle ou nous raconte en «vers-libres».
L'aventure de ce «pèlerin qui se perd en prières, le long de la montagne des saints, laissant sa progéniture flétrir dans la misère» ou encore quand il dit dans le poème «Candeur»…
«Je comprends mal…
Qu'un fer à cheval…
T'ait fendu la tête…
Et que tu persistes…
Comble de candeur…
A penser encore…
Que le fer à cheval…
Est un porte-bonheur !»
Cependant, par «prudence» Ali Skalli écrira avec subtilité et peut être ironiquement et grand raisonnement,
«Mets-toi à l'écart
Des allées de César
Si tu ne veux pas
Rouler sous son char !».
Toutefois, rappelons que Ali Skalli, après des études de droit et de sciences politiques à Paris, a embrassé la carrière diplomatique, dirigeant plusieurs services au ministère des Affaires étrangères avant d'être nommé successivement ambassadeur en République fédérale d'Allemagne, puis représentant permanent à Genève et ambassadeur représentant permanent auprès de l'ONU à New York, poursuivant parallèlement une carrière littéraire qui lui permettra de publier plusieurs recueils de poésie, de nouvelle et d'aphorismes, dont «Regards», (1981), «Au gré des sens» (1985), «sous le chêne et sous le charme» (1989), «Ils - d'ici et d'ailleurs» (1993), «Par-delà l'apparence» (recueil d'aphorismes - 1997) et naturellement « Les chants du sagittaire» (poésie) - publié tout récemment…
Lauréat de l'Académie française (prix de poésie en 1981) le poète Ali Skalli s'est octroyé, en outre, le «prix du rayonnement de la langue française aux rencontres littéraires de Cannes».
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