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Les partisans du report des législatives de plus en plus nombreux

Devant l'ampleur de la crise en Kabylie, secouée depuis près d'une année par des émeutes, de plus en plus de voix s'élèvent en Algérie pour demander le report des législatives du 30 mai.

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Ces émeutes, restées sporadiques depuis le printemps dernier, ont repris de plus belle après un discours à la Nation le 12 mars du président Abdelaziz Bouteflika, faisant de nouveau 7 morts et des dizaines de blessés.
Des appels au report des législatives ont été lancés ces derniers jours par des responsables politiques, notamment de partis siégeant au gouvernement, afin de trouver une solution à la crise kabyle, et ensuite aborder la campagne électorale dans un climat plus serein.
L'Alliance Nationale Républicaine (ANR), parti participant au gouvernement dirigé par l'ancien chef du gouvernement Redha Malek, a ainsi appelé lundi au report des législatives.
«Si les législatives du 30 mai ne sont pas reportées, nous n'y participerons pas», a menacé M. Malek.
«Il faut ouvrir un dialogue sérieux, loin de toute manoeuvre et manipulation, avec les jeunes de Kabylie dont les revendications sont démocratiques», a ajouté ce dirigeant. Chef du gouvernement, d'août 1993 à avril 1994, farouchement opposé aux islamistes, il est l'auteur de la phrase «la peur doit changer de camp», prononcée en 1994 à l'enterrement du dramaturge Abdelkader Alloula, assassiné par des islamistes.
Le Parti du Renouveau Algérien (PRA) de l'actuel ministre de la Participation, Nordine Boukrouh, a appelé de son côté à la prolongation du mandat des députés.
«La prorogation du mandat du Parlement est la seule solution constitutionnelle qui peut répondre valablement au règlement de la crise en Kabylie», a affirmé lundi le secrétaire général du PRA, Yacine Terkmane. Le président de la République peut, en cas de «circonstances exceptionnellement graves» empêchant le déroulement «normal» des élections, prolonger le mandat de l'Assemblée, selon la Constitution.
L'assemblée a été élue le 5 juin 1997 pour un mandat de 5 ans.
Le Front des Forces Socialistes (FFS), du vieil opposant Hocine Aït Ahmed en exil en Suisse, fortement implanté en Kabylie, avait décidé le 29 mars de ne pas participer à ces élections.

“Fausse solutions»

Elles sont «une fausse solution» en raison de «la situation de crise» que traverse le pays, avait expliqué le premier secrétaire de ce parti, Ahmed Djeddaï.
L'autre parti implanté en Kabylie, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), avait aussi appelé, le 14 mars, au boycott du scrutin du 30 mai.
«Ces élections ont pour objectif d'assurer coûte que coûte la pérennité du régime, ce que l'Algérie ne peut se permettre», avait expliqué son président Said Sadi.
Le Parti des Travailleurs (PT, trotskiste), qui avait pourtant annoncé sa participation à ce scrutin, a demandé le 31 mars le report des élections en raison «des développements extrêmement dangereux» en Kabylie.
La Coordination des comités de villages de Kabylie (âarchs), fer de lance de la contestation, a déjà «rejeté» ces élections.
Le 12 mars, le président Abdelaziz Bouteflika avait annoncé la reconnaissance du Tamazight (berbère) comme langue nationale et le «redéploiement» des gendarmes.
Ces mesures ont été jugées «insuffisantes» par les âarchs qui réclament, entre autres, le départ des gendarmes de Kabylie et un statut de langue officielle pour le tamazight.
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