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Musharraf promet de nouvelles relations entre Islamabad et Kaboul

Pour sa première visite en Afghanistan depuis la chute de ses anciens alliés talibans, le président pakistanais s'est engagé mardi à ouvrir un nouveau chapitre des relations entre les deux pays et une coopération pour éradiquer «les sanctuaires terrori

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Le général-président Pervez Musharraf s'est entretenu avec le chef du gouvernement intérimaire Hamid Karzaï avant une conférence de presse commune au palais présidentiel. Le président pakistanais y a promis que son pays n'oeuvrerait jamais contre les intérêts de l'Afghanistan.
«Je suis très heureux de voir Kaboul entre les mains d'un nouveau gouvernement qui essaye de donner de nouvelles perspectives à ce pays, de restaurer une normalité et de redonner sa grandeur à l'Afghanistan et à Kaboul», a dit le général Musharraf qui effectuait sa première visite en Afghanistan depuis qu'il a pris le pouvoir, par un coup d'Etat militaire, en octobre 1999.
«Nous l'aiderons tout du long, dans tout ce qu'il veut faire ici... C'est dans un esprit de fraternité que je viens dans ce pays», a-t-il ajouté à l'intention d'Hamid Karzaï. «Nous ne permettrons pas que nos pays soient utilisés contre l'intérêt du voisin», a-t-il ajouté. Le président Musharraf avait été l'an dernier à l'origine de la volte-face diplomatique d'Islamabad, qui après avoir encouragé, financé et protégé les talibans lors de leur ascension au pouvoir au début des années 1990, a fini par rompre en 2001 avec les «étudiants en théologie» qui refusaient systématiquement d'extrader Oussama ben Laden, leur «hôte» depuis cinq ans.
Mais de nombreux Afghans, dont certains au plus haut niveau de l'Etat, continuent de redouter une poursuite des ingérences pakistanaises, et surtout des services secrets, dans les affaires intérieures afghanes.
Le général Musharraf a déclaré mardi que l'Inter Services Intelligence (ISI - services secrets pakistanais), particulièrement impliqué dans le soutien aux talibans, agirait «selon les ordres et les désirs du gouvernement». «Laissez moi vous assurer que l'ISI fait ou ne fait pas ce que je lui dis de faire ou de ne pas faire», a-t-il ajouté. «Il se comporte exactement comme nous le voulons».

Un bon voisin

Hamid Karzaï s'est pour sa part déclaré ravi de recevoir «un bon voisin, une personne très agréable, un gentleman, un bon officier et président».
«Le Pakistan comme voisin, comme frère, a été avec nous dans des moments difficiles. Le Pakistan a accepté des millions de nos réfugiés. Le Pakistan nous a aidés pendant les années du Jihad (guerre sainte contre les troupes d'occupation de l'ex-Armée soviétique). Cette visite d'aujourd'hui va encore renforcer les liens fraternels entre les deux pays», a-t-il déclaré.
Les deux dirigeants ont dit avoir eu des entretiens fructueux sur l'avenir des quelque deux millions de réfugiés afghans qui vivent encore au Pakistan, sur les relations commerciales entre les deux pays et la guerre qu'ils se proposent de livrer ensemble au terrorisme et au trafic de drogue. M. Karzaï a déclaré avoir évoqué «l'empêchement des sanctuaires terroristes des deux côtés de la frontière».
Le général Musharraf s'est dit «attristé» de voir le niveau de destruction de Kaboul du fait de la guerre civile, mais s'est engagé à aider les nouvelles autorités à oeuvrer à la reconstruction. Il a estimé que les perspectives pour l'avenir des relations entre les deux pays étaient «extrêmement brillantes», avant de remettre au gouvernement afghan un chèque de dix millions de dollars.
Le président intérimaire afghan s'est pour sa part engagé à étudier le cas des combattants volontaires pakistanais -alliés des talibans- emprisonnés en Afghanistan depuis la chute du régime fondamentaliste.
Interrogé sur le sort d'Oussama ben Laden, le président Musharraf a dit ne pas savoir «s'il est vivant ou mort». «Il est peut-être mort», a-t-il ajouté.
M. Karzaï a ajouté : «je ne sais pas vraiment où est ben Laden. Mais si nous apprenons qu'il est vivant quelque part, alors nous irons le chercher».
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