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Portraits croisés: «Patrons» de partis et candidats malheureux

Les résultats des élections législatives sont sans appel par ceux qui s'maginaient pouvoir changer la carte politique du Maroc. N'ayant même pas pu réaliser un score leur permettant de jouer un rôle d'appoint, ils se retrouvent aujourd'hui au bas de la li

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Avec quelques députés sous la coupole, ils se contenteront de la figuration ou, tout au plus, ils s'activeront en coulisse. Après avoir occupé le devant de la scène, grâce notamment à la complaisance, pour ne pas dire la complicité de certains organes de presse et grâce à des campagnes publicitaires d'envergure, plusieurs partis politiques qui étaient présentés comme des “forces» émergentes et une alternative au changement ont “récolté» un désaveu populaire cinglant. Comment cela est arrivé ?
Au départ, il y avait quatre hommes. Le premier, Abderrahim Lahjouji, même s'il a toujours affiché ses sentiments, n'a jamais milité dans un parti. Entrepreneur actif, il a consacré beaucoup d'énergie à la CGEM et fut pendant de longues années le patron des patrons avant que ne germe en lui l'idée de créer un parti qu'il appellera “Forces citoyennes». Abdelmajid Bouzoubaâ est, quant à lui, un syndicaliste. Matière-grise de la CDT de Noubir Amaoui, il s'est retrouvé à la tête du Congrès national Ittihadi à la suite du mécontentement de certains militants qui avaient claqué la porte à l'USFP lors de son 6e Congrès tenu à Casablanca. Ali Belhaj, qui a vogué entre plusieurs partis, notamment l'Union constitutionnelle et le Parti du progrès et du socialiste s'est finalement trouvé une vocation et a fondé l'Alliance des libertés, un parti dont il est le secrétaire général. Enfin, Mohamed Ziane, ancien membre de l'Union constitutionnelle avait quitté avec fracas son poste de ministre des Droits de l'Homme dans le gouvernement Filali. Il créa, non sans peine, le Parti marocain libéral. Ces quatre hommes ont certes des itinéraires différents, mais ils ont tous une chose en commun : ils n'ont pas trouvé, dans les partis existants, une place assez confortable pour les contenir. Cela, c'est le point de départ et il est tout à fait légitime, dans un pays où la liberté d'expression est garantie par la Constitution, d'user de tous les moyens légaux pour trouver une tribune à sa mesure et quand on ne la trouve pas… on la crée. C'est ce qu'ils ont fait. L'exception du Congrès national Ittihadi qui est une œuvre commune, l'Alliance des libertés, les Forces citoyennes et le Parti marocain libéral, sont des entreprises personnelles. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'idéologie. Cela ne veut pas dire non plus qu'il n'y a pas de militants. Cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas des partis politiques puisque, chacune de ces formations, a défendu un programme, présenté des candidats dans la quasi-totalité des circonscriptions et jouit d'une existence légale. Cependant, il faut noter une chose. Leur création récente a joué en leur défaveur pour ne pas dire à leur détriment. Malgré tout le forcing qu'ils ont fait et toute l'indulgence qui leur a été accordée, principalement par les médias, ils n'ont pas pu convaincre.
Tous les candidats, de tous les partis politiques en lice, ont tenu le même langage et répété les mêmes mots : transparence, crédibilité, justice sociale, investissement, emploi, santé, habitat, etc. Qui croire ? ceux qui sont déjà sur place, ou ceux qui viennent d'arriver ? La balance penche du côté de ceux qui ont fait leurs preuves. C'est indéniable. Puis, il y a quelque chose de plus important. Il y a ce déphasage entre les discours de ces nouveaux partis et la réalité que vivent les populations dans les quartiers périphériques, dans les petits centres urbains et dans le monde rural. A aucun moment, les préoccupations de ces catégories sociales n'ont été évoquées. Cela joue dans les élections notamment législatives, car ceux qui vont aller voter en masse, ce sont ces gens-là. Cela, il ne faut jamais l'oublier. La sagesse populaire ne dit-elle pas que “le bâtonnet que tu méprises, te crève l'œil».
Pour ne pas s'étendre sur le sujet, disons tout simplement que ces élections qui se sont déroulées dans la transparence ont remis chacun à sa place.
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