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Accueil next L'humain au centre de l'action future

«Rapt à Inezlane» de Jean-Pierre Koffel

«Rapt à Inezlane». c'est sous ce titre que Jean-Pierre Koffel, a signé son nouveau roman, le cinquième de la collection noire édité par Le Fennec. On se souvient des quatre premiers, tous écrits sur le tard, à partir de 1994, après une retraite bien mér

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«Rapt à Inezlane» , s'il n'a pas failli au rythme, marque néanmoins une différence par son genre et sa thématique. Si «Collection noire» s'applique généralement au roman policier, «Rapt à Inezlane» n'a rien de noir, contrairement aux quatre premiers. Il y a bien un mystère autour de la disparition d'un bébé, mais il ne s'agit ici ni d'enquête policière, ni de course poursuite d'un inspecteur fin limier, et encore moins de cadavres.
Au contraire, nous avons affaire ici à un roman haut en couleurs. nous baignons constamment dans l'univers de la peinture et de la musique comme toile de fond. Entre deux sonates de Charles Ives, ou de Boccherini, deux coups de pinceau de la part de Benjamin Colle-Pottier, dit Serguei, personnage principal du récit, nous assistons au déroulement par petites doses d'une intrigue autour d'un petit bébé qui finit par mettre en branle la vie paisible et monotone de vieux Serguéi.

Les écheveaux d'une réalité sociale

Tout allait bien pourtant pour lui. Peintre d'origine belge de renommée mondiale, vivant à Inezlane (ne cherchez pas sur une carte, c'est une invention de l'auteur) en retrait du brouhaha du monde, en compagnie du petit Ifedouq, un enfant des rues, arraché à la vindicte de ses compères. Exceptées les visites inopinées de quelques voisines, dont madame jeanne, des échanges de lettres avec des correspondants étrangers, où la fréquentation sporadique du vieux antiquaire, Pierre Thalmar, la vie de Serguei est sans histoire. Jusqu'au jour où, en ouvrant la porte de sa maison, il trouve un bébé dans un couffin que quelqu'un a déposé sur le seuil.
Depuis, sa vie bascule. A commencer par le temps et les soins qu'il faut consacrer désormais au visiteur, puis, les recherches pour savoir comment il arrive chez lui et pourquoi.
C'est sur cette trame que s'écoule tout le récit que l'auteur émaille de considérations sur la création artistique, les valeurs humaines, comme sur des réalités sociales.
Puis le drame survient : le bébé va disparaître de la même façon qu'il est apparu, au moment où il commence à nourrir de l'affection à son égard. C'est le branle-bas de combat. Aidé du précieux Ifdouaq et de quelques amis, il parcourira la région pour le retrouver. La paternité d'un bébé comme son amour, cela se mérite.
Il finira par le découvrir et du même coup dénouer les écheveaux d'une réalité sociale génératrice de misère et d'exclusion. Derrière chaque enfant malheureux, livré à la rue, semble nous dire l'auteur, il y a une famille éclatée, une mère célibataire rejetée par la société et non reconnue par la loi. C'est, en définitif, le statut de la femme, et particulièrement celui des mères célibataires dans notre société qui rejaillit sur les enfants.
Serguéi sera récompensé pour ses efforts et sa générosité. Il connaîtra la béatitude de l'amour du petit Yessous, une parodie de la symbolique du Jesus, il retrouvera l'inspiration créatrice après une période de tarissement. il sera le bénéficiaire d'un précieux héritage de la part de ses amis.
Mieux encore, il aura le loisir de réparer une erreur de jeunesse envers une jeune fille, Fanou, erreur qui le poursuit depuis toujours et qu'il a pu absoudre envers une autre Fanou, la mère malheureuse de Yessous.
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