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Restaurants de poissons sur le Bouregreg: halte au désordre !

Le souk aux poissons a fait peau neuve. Tout le monde peut admirer le nouveau look des commerces après la destruction des vieilles baraques. Plus de 66 associés pour les 22 kiosques qui emploient quelque 200 personnes.

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Mais cette belle devanture occulte bien des déceptions. Le sourire affiché par les commerçants n'est que pour le besoin de la cause. Quand ils se confient à vous, ils vous parlent de l'anarchie qui sévit aux heures de pointe. Les clients sont harcelés et souvent malmenés, disent-ils, essuyant même des propos injurieux en cas de refus d'obtempérer.
Un index accusateur est pointé vers les «anciens» : «Ce sont eux qui sont à l'origine de cette pagaille, nous confia un commerçant. Et pourtant, il est stipulé que chacun doit rester dans sa zone».
Le visiteur du souk de fritures de poissons n'a qu'un seul souci, celui des prix. Les tarifs sont volatiles, fonction de la saisonalité, de la qualité du poisson et de l'affluence. «Moi je vends du poisson frais et à un prix raisonnable en plus. Mais ceux que vous voyez là-bas, ils le vendent plus cher alors qu'il s'agit de poisson congelé».
Les prix varient du simple au triple, à partir de 30 dh, pour la même quantité de friture. «Et si au moins certains respectaient les conditions d'hygiène. les anciens nous en veulent car ils nous considèrent comme des intrus. Et pourtant, il y a de la place pour tout le monde et chacun pourrait faire un bon chiffre d'affaires».
De la place pour tout le monde, il y en a en effet. Le projet avait même prévu de délivrer des autorisations d'exercer à des diplômés chômeurs. Mais rien n'est encore fait pour l'instant comme il est le cas de l'électrification des lieux. L'eau potable n'est pas encore branchée non plus. D'où le risque de dégradation du produit et de l'hygiène. Par ailleurs, cette carence est coûteuse pour la profession dans la mesure où la journée s'en trouve écourtée.
Les rideaux sont baissés très tôt, au coucher du soleil. Mais pourquoi tout ce désordre alors qu'un «amine» est sur place? «On ne vous cache rien. Personne ne se soucie de notre sort ni de l'ordre.
Pourquoi? A cause de la corruption, tout simplement», nous a déclaré un commerçant visiblement très affecté par les difficultés que connaît son commerce. «Si on continue comme ça, cette professions sera tuée par les gens du métier eux-mêmes».
L'homme nous raconta qu'il est quasiment toujours déficitaire, du moins en cette période estivale. Le gap atteint parfois 200 Dh par jour. Outre le niveau modeste de l'activité, sa trésorerie est érodée par le loyer, les charges sociales et par l'impôt : «C'est vraiment insensé les impôts que nous payons. Nous nous acquittons de 30 Dh par jour de «Sank», une taxe de campement, en plus de l'impôt sur le chiffre d'affaires. Ces deux impôts ne devraient pas être logiquement cumulatifs».
Ceux que nous avons contactés croient néanmoins fermement en l'avenir de cette place. Un espoir au conditionnel cependant : «Il faut de l'ordre.
Regardez la position géographique idéale. Nous sommes situés entre les deux cités, à coté d'un grand complexe touristique, à proximité de la plage et sur l'axe routier le plus dense du Maroc».
Espérons que ces problèmes manifestement superficiels puissent être résolus au plus vite afin de ne pas entraver l'éclosion de ces restaurants dont les retombées économiques, sociales et touristiques sont indéniables.
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