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S.M. le Roi Mohammed VI est arrivé à Prétoria après une escale au Gabon

Sa Majesté le Roi Mohammed VI est arrivé hier en début de soirée dans la capitale sud-africaine, Prétoria. Le Souverain se rendra à Johannesburg pour prendre part aux travaux du Sommet de la Terre. Cette conférence de l'ONU sur le développement durable r

S.M. le Roi Mohammed VI est arrivé à Prétoria après une escale au Gabon
Un long document de 70 pages, rédigé par des commissions et des experts, discuté et amendé depuis une semaine au niveau des ministres, servira de plate-forme aux chefs d'Etat pour dégager une stratégie qui assure un meilleur avenir à notre planète. Une dizaine de paragraphes de ce document ont été entérinés par les diplomates et les ministres dans la nuit de samedi à dimanche, concernant plusieurs dossiers litigieux dont la perte de la biodiversité, le réchauffement du climat et de l'atmosphère. Les participants, sur proposition du Japon, ont lancé un appel également aux Etats-Unis et à l'Australie - seuls à s'opposer à une politique de réduction de l'effet de serre - pour se conformer au protocole de Kyoto qu'ils n'ont pas ratifié. Cependant, si Européens et Américains peuvent se prévaloir d'un éventuel compromis sur cette lancinante question, il n'en est guère de même au sujet des problèmes qui divisent le Sommet et mettent face-à-face, dans une confrontation à peine voilée, le Nord et le Sud. Il s'agit du commerce, des subventions agricoles qui, dit-on, seront examinés au niveau des chefs d'Etat.
Ce volet est d'autant plus problamétique que la subvention, substantiellement significative, met en péril l'agriculture des pays du sud incapables de soutenir la concurrence - plutôt le dumping - qui leur est menée par les pays industriels. Puisque les questions commerciales semblent apparemment prendre le pas sur les sujets d'environnement et de protection de la planète, l'Union européenne a présenté son «initiative énergie» consistant à créer des synergies et des partenariats entre secteurs public et privé, la finalité étant de permettre l'accès à l'énergie pour plusieurs pays en développement, de réduire la pauvreté. La nouveauté est ici d'élargir la proposition aux pays du Tiers-Monde et d'associer aussi les ONG et le secteur privé dans le but de favoriser l'émergence d'un marché de l'énergie.
Lancé dimanche, le projet de l'Union européenne regroupe, outre les Quinze, dont douze pays africains, le Maroc, le Sénégal, la RDC, la Tanzanie, l'Ouganda, le Swaziland, le Malawi, le Kenya, le Tchad, l'Afrique du Sud, la Côte d'Ivoire et la Zambie, mais le Forum des Iles du Pacifique, la Barbade, Grenade, le Népal, la Bolivie et plusieurs autres pays latino-américains. Les responsables européens du projet ont affirmé que la série de «petits projets locaux apportera les solutions aux besoins d'énergie des pays et régions en développement ». Ils seront financés, en effet, dans le cadre des budgets d'aide au développement. Constituant une nouveauté en soi, le projet énergie de l'Union européenne, critiqué par certaines ONG au prétexte qu'il favorise les entreprises et le libéralisme, d'autres disent qu'il «assujettit l'environnement aux contraintes du commerce», se greffe tout de même sur les acquis du Sommet de le terre de Rio qui avait entériné une série de conventions sur les changements climatiques, la biodiversité, l'effet de serre, l'eau préservation des forêts et le développement durable en faveur duquel une commission ad hoc avait été créée. C'est peu dire que les mêmes thèmes se reposent de nouveau, aggravés, illustrant aussi une relative incapacité des Etats à assumer seuls le développement durable pour leurs peuples et, en appelant à une solidarité réelle . Entre autres thèmes, il y a évidemment l'eau, denrée raréfiée de plus en plus y compris pour les Etats-Unis, et pour laquelle le Maroc, par la voix de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier lors du Sommet de Rio, avait proposé une rencontre au plus haut sommet à ce sujet. Il convient de souligner que le Sommet de la Terre de Johannesburg est de nouveau invité à traduire les recommandations adoptées en juin 1992 à Rio. Quand bien même dix ans se seraient passés, beaucoup de résolutions n'ont jamais été mises en œuvre et ont été simplement renvoyées aux calendes grecques. Les chefs d'Etat se trouvent confrontés au dilemme de la croissance basée sur des actions concrètes, associant secteurs privé et public et du développement graduel et dirigiste que les Etats-Unis rejettent au motif qu'il limite leur capacité d'expansion. Renouvelant la conception américaine de coopération directe, d'Etat à Etat, Colin Powell rappellera à Washington que le président George W.Bush, dont l'absence au Sommet est critiquée, «ne ménagera aucun effort pour soutenir l'Afrique.Il a décidé d'augmenter de 50% l'aide de son pays au continent et les Etats-Unis seront présents sur les fronts de l'eau, de l'énergie, de la préservation des forêts et de la lutte contre le sida ».
Un test majeur ! On ne peut mieux qualifier un Sommet que Silvio Berlusconi - tout à son prompt cynisme - a présenté abusivement comme un «show». Comment concilier développement durable, croissance, lutte contre la pauvreté, préservation des richesses, décollage du Tiers-Monde ? Globalement appréhendé, le package de questionnements relève d'un pari copernicien. Kofi Annan a ajouté de nouvelles priorités : l'accès à l'eau potable pour plus de 2,4 Milliards d'hommes, l'élecrticité pour 3 milliards d'hommes, la lutte contre le sida et autres maladies. Une révision des stratégies agricoles, comme aussi la biodiversité ont été prises en compte. Quelque ambitieux qu'ait pu être le projet de déclaration finale, combattu par les Américains qui se refusent à une conception unilatérale, rebelles aux injonctions, il semble implicitement faire une part belle aux exigences des Etats-Unis. M. Annan lui-même a pris le pari de dire «qu'il n'est pas de développement sans participation des entreprises» .
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