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Salon international du livre de tanger: regards croisés

C'est aujourd'hui que se clôture la 6ème édition du Salon International du Livre de Tanger. Une manifestation qui a réuni cette année plus d'une centaine de participants, autour du thème «Ecritures et résistances». De la musique, de la prose et de la poés

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Tanger, la sirène du Nord du Maroc, à cheval sur l'atlantique et la Méditerranée n'attire pas que les investisseurs avec sa particularité de zone franche. Du 23 au 28 janvier, Tanger, où l'ombre de Paul Bowles est encore présente, a accueilli le Salon International du Livre, une manière à elle de revendiquer son identité de pôle culturel qui réussit merveilleusement son rôle de passerelle entre les deux rives de la Méditerranée. Initié par l'Institut français de Tanger-Tétouan, avec le concours de plusieurs instances nationales et locales, le SILT affichait, depuis le début, une riche programmation littéraire et artistique.
Tables rondes, ateliers d'écriture et de traduction, expositions, projections de films...les organisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens pour marquer cette 6ème édition du sceau de la qualité et de l'excellence. La liste des invités donnait déjà une première idée sur les attributs de cette édition.

Prose et poésie

Malgré l'absence de Mahmoud Darwich, qui s'est excusé car préférant être auprès des siens pendant ces moments durs que traverse actuellement le peuple palestinien, le public qui est venu assister au SILT a salué la participation de nombreux grands écrivains, poètes et musiciens marocains et étrangers.
C'est sur des notes musicales que le Salon International du Livre de Tanger a ouvert ses travaux, le 23 janvier 2002, avec un concert de musique arabe mystique avec Ahmed Ben Dhiab et Ruggero Tajé. Une séance de travail entre les éditeurs marocains et français ayant précédé le matin de la même journée. S'il faut assurer une certaine pérennité au livre marocain dans son pays d'origine, il faut aussi lui permettre d'être promu au-delà des frontières, d'où l'invitation de plusieurs maisons d'édition françaises à ce Salon.
Le SILT a d'ailleurs réservé une grande place aux libraires et éditeurs aussi bien dans le programme que dans l'espace d'exposition.
Ne faut-il pas tenir compte de tous les professionnels du livre ; écrivains, éditeurs et libraires afin d'avancer d'un pas harmonieux dans le chemin du développement de l'écriture et de la promotion de la lecture ?
Les ateliers d'écriture, conférences et rencontes n'ont été entamés qu'à partir du jeudi 24 janvier 2002. Une série d'ateliers sur l'écriture et la traduction s'est aussi étendue sur la durée du Salon, prenant donc fin aujourd'hui. Ces rencontres entre écrivains, traducteurs et public ont permis de revenir sur la grande question du rôle et de la tâche du traducteur et sur l'acte même de la traduction.
«Pour traduire une œuvre il faut avoir eu un coup de foudre pour celle-ci. Le traducteur veut s'approprier une œuvre mais sans pour autant oublier de faire un voyage vers la genèse pour puiser dans l'œuvre générale de l'auteur», expliquait M. Mohamed Amraoui, qui animait vendredi l'un des ateliers sur la traduction. La 6ème édition du Silt, qui a accordé cette année une grande importance au public scolaire et aux étudiants, avait prévu au programme une série de rencontres avec des écrivains d'ici et d'ailleurs. Le public a ainsi pu discuter de leurs œuvres avec Sapho, Ahmed Marzouki, Souad Bahéchar, Driss Chraïbi, Abdellah Hammoudi, Mahi Binebine, Jean-François Schaal...et bien d'autres.
Comme un Salon ne pouvait avoir lieu sans que la poésie n'y soit représentée, le SILT avait prévu trois grandes nuits de la poésie, auxquelles ont contribué La Maison de la Poésie de Casablanca et le Centre international de poésie de Marseille. Il y a des émotions, des «paroles», des faits que seule la poésie peut retranscrire. Le territoire de la poésie est très large. Aussi, une grande panoplie de poètes a été conviée à cette rencontre afin de permettre au public d'aller à la rencontre de différents auteurs, styles et identités tout en réussissant d'avance le pari d'un croisement de regards et de voix.
La première nuit de la poésie a eu lieu vendredi dernier, avec un hommage à Mahmoud Darwich, qui n'a pu ouvrir ces rencontres de poésies comme il l'avait voulu. Ayant pour thème «Dialogue et partage», «Paroles jusqu'à l'aube» ou encore «Ecritures et résistances», ces nuits poétiques ont connu la participation de plusieurs étoiles comme Mohamed Bennis, Salah Stetie, Mostapha Nissabouri, Ouaffa Lamrani, ainsi que Sapho, André Velter, Gil Jouanard, Emmanuel Hocquard... La dernière nuit qui a lieu hier soir, était placée sous le thème «Ecritures et résistances». Ce fut un hommage aux voix du monde. Des lectures faites par André Velter accompagné du comédien Ghaouti Faraoun et de musiciens de Tanger, des poètes disparus, oubliés ou persécutés.
Abdellatif Laâbi l'avait déjà dit : «le développement de toute société ne peut se faire sans la contribution de ses écrivains et poètes». C'est pourquoi la résistance par l'écriture, thème choisi pour le SILT de cette année est une cause à soutenir, afin d'aider poètes, écrivains et musiciens à accomplir leur mission. A savoir contribuer au développement de nos sociétés par l'éveil culturel.
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