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Vajpayee et Musharraf acceptent de collaborer pour réduire les tensions

Le Président américain George W. Bush a téléphoné dimanche au Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee et au Président pakistanais Pervez Musharraf, qui ont accepté d'œuvrer pour réduire les tensions entre les deux pays, a indiqué la Maison- Blanche

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Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean McCormack, a précisé à la presse que le Président américain avait passé quelque cinq minutes au téléphone avec chacun des dirigeants, remerciant d'abord le Président Musharraf pour son discours samedi, dans lequel il a insisté sur la volonté du Pakistan de lutter contre les extrémistes islamistes.
M. Bush a ensuite discuté de ce discours avec le Premier ministre indien, mais le porte-parole n'a pas donné de précisions sur la teneur de cette conversation.
MM. Musharraf et Vajpayee «ont accepté de réduire les tensions» existant entre les deux pays, a déclaré le porte-parole.
M. Bush «a salué la décision (de M. Musharraf) de prendre position contre le terrorisme sous toutes ses formes et a applaudi sa vision du Pakistan comme un Etat progressiste et moderne», a-t-il ajouté.
Dans une déclaration télévisée, M. Musharraf a annoncé samedi l'interdiction de cinq organisations extrémistes, dont deux groupes cachemiris considérés par l'Inde comme responsables de l'attaque du 13 décembre contre le Parlement de New Delhi, qui avait fait 14 morts, dont les cinq assaillants.
Le chef de l'Etat pakistanais a dénoncé l'extrémisme islamique, avertissant qu'aucune activité terroriste ne devait se produire au nom du Cachemire.
Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell avait déjà salué samedi la prise de position du Président pakistanais.
«Il a pris une position de principe forte, plaçant le Pakistan clairement contre le terrorisme et l'extrémisme, à l'intérieur comme à l'extérieur du Pakistan», avait déclaré M. Powell dans un communiqué.

Réaction positive de la presse


La presse indienne a couvert de lauriers hier le Président pakistanais Pervez Musharraf pour son discours télévisé contre l'islamisme militant, qui marque un tournant dans l'histoire du Pakistan et pourrait déboucher sur une désescalade militaire avec l'Inde.
Un éditorial dans le Times of India a qualifié le plaidoyer du général Musharraf de «»jalon» fondamental dans le processus d'établissement d'un «Pakistan moderne, vibrant et confiant».
Le Times a pris note de la redéfinition de la Jihad (guerre sainte) par Musharraf pour qu'elle soit plus une lutte contre la pauvreté et l'analphabétisme et moins une source d'exportation de l'islamisme militant et combattant, qui était une véritable culture au Pakistan depuis plus de 20 ans.
Le quotidien indien a également relevé la «dénonciation catégorique» de l'extrémisme religieux et la «condamnation sans équivoque» de toutes les formes de terrorisme.

Les mesures annoncées à Islamabad «constituent sans aucun doute la purge la plus importante jamais entreprise par un dirigeant au Pakistan», conclut le Times of India, ajoutant que New Delhi n'avait d'autre choix que d'accueillir ce discours avec «un esprit ouvert».
Dimanche, le ministre indien des Affaires étrangères Jaswant Singh avait réservé un accueil prudent mais néanmoins favorable au discours de Musharraf, déclarant que New Delhi attendait désormais que les actes suivent la parole.
Il avait conditionné la fin de la mobilisation militaire indienne aux frontières du Pakistan aux «mesures» réellement appliquées par Islamabad pour lutter contre «le terrorisme transfrontalier». Musharraf a interdit cinq groupes islamistes, dont deux sont tenus par New Delhi pour responsables de l'attaque-suicide du 13 décembre contre le parlement indien, qui a provoqué l'escalade militaire indo-pakistanaise alors que la campagne conduite par les Etats-Unis dans l'Afghanistan voisin n'était pas terminée.

Tournant prometteur


Le quotidien indien The Hindu a, pour sa part, qualifié le discours de Musharraf de «tournant» véritablement prometteur» dans la relation indo-pakistanaise, marquée par trois guerres et des crises permanentes.
«L'Inde serait bien inspirée de répondre à son geste en ordonnant une désescalade immédiate de la mobilisation militaire près de la frontière avec le Pakistan», a écrit l'éditorialiste du Hindu.
L'Indian Express s'est montré plus prudent, mais a salué l'acte du «maître équilibriste» Musharraf qui a saupoudré son discours de petites phrases destinées à sa population, aux Etats-Unis et à la communauté internationale, ainsi qu'à l'Inde.
Le général-président doit maintenant «prouver sa sincérité», a insisté l'Indian Express.
L'Asian Age a salué Musharraf qui a «pris le taureau du terrorisme par les cornes», et il l'a pris d'une telle manière que «le monde entier ne pouvait que l'applaudir».
Le discours de samedi soir a largement «ouvert la porte de la paix», a dit l'Asian Age, ajoutant que la crainte d'un accident susceptible de provoquer une guerre indo-pakistanaise pourrait être réduite si les renforts indiens envoyés notamment au Cachemire étaient retirés.
Tout en déclarant la guerre à l'islamisme militant, le général Musharraf est resté ferme vis-à-vis de l'Inde et du principe de l'autodétermination au Cachemire, région dont la population est majoritairement musulmane et dont les deux tiers sont contrôlés par l'Inde.
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